BNP Paribas s'allie avec Orange pour distribuer dans ses agences, à partir de novembre, des téléphones mobiles comportant des services bancaires. Le marché de la banque de détail exige désormais de disposer de services mobiles. La plupart des établissements développent une offre.
C'est un pas supplémentaire décisif dans la stratégie mobile de BNP Paribas. La banque française va distribuer dès le mois de novembre, en association avec Orange, des téléphones portables dans ses 2.250 agences bancaires. Ceux-ci comporteront une série de services bancaires, permettant aux clients de la banque de gérer leur compte au quotidien sur leur portable et de m-paiments, qui offrent la fonctionnalité du paiement sans contact sur les téléphones. « C'est une offre sans précédent en France », assure François Villeroy de Galhau, responsable de la banque de détail en France.
Estimant que le métier de la banque « bascule progressivement sur le mobile », BNP Paribas veut être aux avant-postes de ce marché en plein développement. « Notre métier se développe très rapidement sur le mobile. Par exemple, il y a encore à peine dix-huit mois, nous n'avions aucun utilisateur régulier sur mobile. Aujourd'hui, ils sont 300.000 », explique Virginie Fauvel, responsable de la banque en ligne chez BNP Paribas.
L'établissement de la rue d'Antin n'est pas le seul à vouloir conquérir ce marché en pleine croissance. Au-delà des applications mobiles incontournables, qui permettent au client d'utiliser de façon simplifiée son compte bancaire sur son téléphone portable, la quasi-totalité des banques françaises veut pouvoir préempter des parts de marché sur le futur paiement par mobile.
Le Crédit Mutuel en avance
Précurseur en la matière, le Crédit Mutuel a ainsi commencé il y a près de quatre ans à distribuer des téléphones portables et des forfaits dans ses agences à travers une offre baptisée Crédit Mutuel Mobile et reprise aussi dans le réseau du CIC, sa filiale. La banque mutualiste a utilisé dès l'origine le statut d'opérateur MVNO, c'est-à-dire d'opérateur virtuel sans réseau, grâce à sa filiale NRJ Mobile, dont il détient près de 100 %. Cette dernière travaille en partenariat avec SFR et Orange, auxquels elle achète des temps de communication. La banque revendique plus de 800.000 orfaits vendus à ce jour. A travers ce système totalement intégré, elle a, selon plusieurs observateurs, pris un temps d'avance essentiel sur ses concurrents dans la connaissance du paiement mobile.
La Poste s'est elle aussi lancée au mois de mai dernier. Elle agit également comme un opérateur mobile virtuel, avec l'idée de valoriser ses 17.000 points de vente en France et d'attirer un nouveau type de clientèle, surtout les jeunes. En septembre, l'application bancaire de La Banque Postale sera présente sur la carte SIM des téléphones proposés.
Enfin, le Crédit Agricole et sa filiale LCL ont lancé en juin dernier Kwixo, une solution de paiement qui permet de régler des achats sur Internet, depuis son téléphone mobile ou encore de réaliser un transfert d'argent pour un proche. Et BPCE a travaillé à l'élaboration de coques pour téléphones portables leur permettant d'être équipés de la technologie du paiement sans contact.
Dans le cas de BNP Paribas, il s'agit d'un modèle encore différent. Les agences mettront à disposition des mobiles associés à des services bancaires, mais la banque refuse de jouer le rôle de MVNO. « Etre opérateur mobile, c'est un métier différent. Nous voulons nous concentrer sur notre métier de banquier, c'est là que nous pouvons apporter de la valeur ajoutée », explique François Villeroy de Galhau. Orange et BNP Paribas ont l'habitude de travailler ensemble. Ils ont développé une coentreprise, Orange Money, en Afrique. Et BNP Paribas a fait alliance avec Buyster, la plate-forme d'e-paiement d'Orange, de SFR et de Bouygues.
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