Des chercheurs de l’université de
Bielefeld en Allemagne ont mis au point de nouveaux types de puces
appelées « neuromorphiques », capables de reproduire le traitement de
l'information par le cerveau en temps réel.
Aucun système électronique ne fonctionne aussi
efficacement que le cerveau humain. Dès lors, il n’y a qu’un pas pour
que la construction d’un cerveau artificiel ne devienne l’obsession de
beaucoup de scientifiques, à l’instar du projet
TrueNorth
proposé récemment par IBM. Or, la plupart des approches se limitaient
jusqu’alors à tenter de reproduire des modèles de réseaux neuronaux sur
des ordinateurs traditionnels ou à simuler des réseaux nerveux complexes
sur des supercalculateurs. C’est par la création de circuits
électroniques comparables à un véritable cerveau en termes de taille, de
vitesse et de consommation d’énergie que l’université de Bielefeld en
Allemagne a pu reproduire le traitement de l’information par les
neurones et les synapses.
Quelles tâches du cerveau peuvent être reproduites ?
« Les éléments constitutifs de ce système sont des circuits
analogiques qui émulent le comportement des neurones et synapses »,
explique
Elisabetta Chicca, responsable de l
’étude.
Les réseaux en fibre artificielle de type neuromorphique peuvent
reproduire en temps réel des structure cognitives issues de
l’ « intelligence sensorimotrice » qui correspond au stade de
développement du cerveau à l’âge de 2 ans. Les tâches à effectuer
requièrent une mémoire à court terme ainsi qu’une prise de décision en
fonction du contexte. La stimulation des réseaux de puces
neuromorphiques permet un traitement équivalent à ce que l’on appelle un
«
automate fini
», concept mathématique décrivant les processus logiques ou les
programmes informatiques. Le comportement peut donc être formulé comme
un automate fini et alors transféré aux réseaux de puces de manière
automatisée.
Les puces peuvent être configurées pour adopter plusieurs types de comportement
Selon les chercheurs, l’utilisateur aurait la possibilité de dicter
le comportement à adopter à ce cerveau primaire. « Les puces
neuromorphiques peuvent être configurées pour une large amplitude de
modes de comportement. Nos résultats sont essentiels pour le
développement de nouveaux cerveaux inspirés de technologies » déclare le
professeur
Giacomo Indiveri,
membre du groupe de recherche. Les promesses suscitées par cette
invention sont en effet nombreuses. Une application pourrait être de
combiner les puces avec des composants neuromorphiques sensoriels, comme
une cochlée artificielle ou une rétine et ainsi de créer des systèmes
cognitifs complexes qui interagissent avec leur environnement en temps
réel.
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