par Stéphane Larcher, le 22 novembre 2011 13:01
La prochaine révolution dans la recherche viendra-t-elle de
Vénétie ? C’est le pari d’un professeur de l’université de Padoue dont
les inventions passées ont notamment servi à la création de Google. La semaine dernière, nous interrogions Loic Le Meur, fondateur de Seesmic et de la conférence LeWeb. Vous découvrirez cette interview dans le prochain numéro de L’Informaticien à paraître début décembre. Parmi les sujets, il nous évoquait l’enthousiasme des jeunes créateurs californiens qui regardent avec morgue des projets trop petits pour leurs ambitions dévorantes. Leur volonté est ni plus ni moins de recréer Google ou Facebook. Pas moins. Mais cette ambition n’existe pas seulement en Silicon Valley. Par-delà les Alpes, il existe un professeur d’université qui nourrit les mêmes ambitions et force est de constater que l’homme a quelques titres à faire valoir.
Un joli CV
Massimo Marchiori est professeur à l’Université de Padoue. La ville est effectivement prédestinée puisque Saint Antoine de Padoue, lequel doit son nom à cette ville, est le Saint que les catholiques prient pour retrouver les choses perdues. Plus sérieusement, le professeur Marchiori est le créateur d’HyperSearch, une technique d’analyse des liens pour les moteurs de recherche qui fût utilisée par Sergei Brin et Larry Page pour la création de l’algorithme PageRank. Parallèlement, il travaille de longue date au W3C en compagnie de Tim Berners-Lee, au sein duquel il a développé le protocole P3P (Platform for Privacy Preferences) destiné à donner plus de contrôle aux utilisateurs sur les informations personnelles qu’ils sont susceptibles de mettre à disposition des sites web. Il est également l’un des auteurs du langage OWL (Web Ontology Language), un élément destiné à mise en place du web sémantique.Le nouveau projet du professeur Marchiori consiste à développer un nouveau moteur de recherche lequel sera disponible avant la fin de l’année en 12 langues, dont le chinois et le japonais. Ce projet se nomme Volunia. Il s’agit d’un moteur de recherche d’un nouveau genre et non pas d’un énième concurrent de Google. Comme l’explique son concepteur dans une vidéo de présentation, il s’agit d’un concept de recherche radicalement nouveau. « Ce n’est pas un Google amélioré de 10%. C’est une perspective différente, une vision radicalement nouvelle de ce qu’un moteur de recherche du futur pourrait être ».
Le secret est de rigueur
Le professeur Marchiori a donné une interview au Corriere della Serra mais se montre plus que discret sur ce que contiendra son moteur. Il explique son mutisme par les raisons suivantes : « le fait est qu’une entreprise comme Google, par exemple, n’aurait aucune difficulté à mettre en place une équipe de 100 ingénieurs pour travailler jour et nuit sur notre idée et arriver avant nous ». Plus loin dans l’entretien, il ajoute : « Si je ne croyais pas que c’est quelque chose de grand, capable de rivaliser avec les géants de la recherche en ligne, je n’aurais pas été aussi impliqué. »Grande nation d’escrime, Massimo Marchiori utilise une métaphore sportive, « Si Google utilise un club de golf, nous allons utiliser un fleuret. La différence avec notre moteur de recherche est ce que cela va permettre de faire émerger comme résultats. Et Volunia deviendra vraiment utile aux gens».
Le projet est en cours de développement autour de l’université de Padoue principalement avec des étudiants de l’université qui ont appris avec le professeur Marchiori. Le financement est assuré par Mariano Pireddu, un entrepreneur sarde qui dispose de 20 d’expérience dans l’IT et les télécommunications.
Il est possible de se pré-inscrire sur le site volunia.com et peut-être aurez-vous la chance de faire partie des premiers bêta-testeurs du projet.
http://www.linformaticien.com/actualites/id/22304/volunia-le-moteur-de-recherche-du-futur.aspx
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