Selon
un analyste de Gartner, d’ici 40 ans, seules les tâches créatives
seront laissées aux humains. Tout ce qui relève de décisions
rationnelles sera dévolu à des systèmes analytiques, plus efficaces et
adaptés.
Orlando, Floride – Dans les 40 prochaines années, les systèmes analytiques remplaceront une grande partie de ce que fait aujourd’hui le praticien des connaissances, et des systèmes tels que Watson d’IBM seront votre patron. Les humains (notamment l’espèce connue sous le nom de cadres intermédiaires) seront en voie d’extinction.
Telle est la conclusion de Nigel Rayner, analyste chez Gartner, qui s’est exprimé durant la conférence annuelle du cabinet à Orlando. Dans une présentation non conformiste (quand quelqu’un présente des arguments en faveur d’un résultat qui est encore incertain), il a prétendu que bon nombre des choses que les dirigeants font aujourd’hui seront automatisées.
Prise de décisions automatisée
Nigel Rayner, qui a décrit le croisement entre analytique, économie et affaires comme « un cheminement personnel », a pour le moins suscité la réflexion.
Voici un condensé de ce à quoi vous devez vous attendre dans 40 ans.
« La façon dont nous avons évolué explique pourquoi les humains ne prennent pas de décisions rationnelles », a souligné Nigel Rayner. « Nous ne sommes pas conditionnés pour être rationnels. Et même si nous l’étions, l’environnement actuel et le rythme des affaires empêcheraient les dirigeants d’équilibrer les besoins à court terme et à long terme. »
Les humains surestiment leurs capacités et glorifient le passé, et ces caractéristiques entraînent de mauvaises décisions. Les machines sont plus efficaces que les humains pour effectuer un diagnostic clinique, cibler les clients rentables, recruter des employés et prédire les vendanges. « Partout où je regarde dans la modélisation comportementale, les machines surpassent les humains », a constaté Nigel Rayner.
C’est là qu’intervient le superordinateur que vous connaissez déjà et qui sera monnaie courante dans 40 ans.
Nigel Rayner a ajouté:
Les cerveaux rationnels de l’entreprise
Au final, nous aurons des modèles et des systèmes d’opérations intelligents qui automatiseront les entreprises et les processus qui les gouvernent. Les machines seront les cerveaux rationnels de l’entreprise. Les humains feront ce qu’ils savent faire de mieux: élaborer de nouveaux services, étudier les risques et innover. En d’autres termes, les humains seront davantage des penseurs stratégiques, réfléchissant aux « cygnes noirs » potentiels et ajustant les modèles en conséquence.
En tant qu’un des humbles humains présents dans la salle, je n’ai pas pu m’empêcher de m’interroger sur les chiffres du chômage dans 40 ans. Certes, je me ferai un peu vieux d’ici-là, mais à supposer que l’âge de la retraite passe à 95 ans (seul moyen pour la sécurité sociale d’être solvable), cet argument de Gartner a franchement de quoi inquiéter. Les machines automatisent déjà le travail des humains dans de nombreuses industries, les poussant vers la sortie.
L’avantage est que le collectif sera responsable de la prise de décisions. Nigel Rayner a ainsi fait remarquer:
La plupart des tâches de gestion de routine seront éliminées. À la place, l’accent sera mis sur l’innovation dans les produits, les services et les modèles opérationnels… des activités qui sont bien plus adaptées à l’esprit humain (notamment le subconscient). Dans le monde de l’informatique, les compétences en modélisation sociale et économique seront très prisées.
Un argument prometteur, non? Le contrepoint est que tout ce temps disponible et cette concentration sur les tâches de niveau supérieur (puisque les machines feront tout) ramolliront les humains. Par exemple, les pilotes de ligne s’en remettent tellement aux machines que c’est à peine s’ils savent voler manuellement. Dans ce monde, nous risquons de ne pas savoir innover, raisonner et gérer une entreprise parce que nous perdrons la main. L’intelligence collective et les machines l’emporteront sur le prochain Steve Jobs.
Article initialement publié sur le blog Between the Lines de ZDNet.com
http://www.smartplanet.fr/smart-technology/votre-prochain-patron-sera-une-machine-8732/
Orlando, Floride – Dans les 40 prochaines années, les systèmes analytiques remplaceront une grande partie de ce que fait aujourd’hui le praticien des connaissances, et des systèmes tels que Watson d’IBM seront votre patron. Les humains (notamment l’espèce connue sous le nom de cadres intermédiaires) seront en voie d’extinction.
Telle est la conclusion de Nigel Rayner, analyste chez Gartner, qui s’est exprimé durant la conférence annuelle du cabinet à Orlando. Dans une présentation non conformiste (quand quelqu’un présente des arguments en faveur d’un résultat qui est encore incertain), il a prétendu que bon nombre des choses que les dirigeants font aujourd’hui seront automatisées.
Prise de décisions automatisée
Nigel Rayner, qui a décrit le croisement entre analytique, économie et affaires comme « un cheminement personnel », a pour le moins suscité la réflexion.
Voici un condensé de ce à quoi vous devez vous attendre dans 40 ans.
Nous sommes à un tournant dans l’évolution de « l’ère de l’information », mais la culture d’entreprise bride l’utilisation de l’informatique. À l’avenir, la prise de décisions sera automatisée et gérée par des modèles basés sur des machines bien meilleurs que ce que les humains peuvent accomplir. En fait, la majeure partie de ce que font les directeurs financiers, les PDG et les dirigeants aujourd’hui sera accomplie plus efficacement par des machines.L’autre conclusion dérangeante (du moins pour les humains présents dans la salle) est que nous sommes nuls dès qu’il s’agit de prendre des décisions rationnelles. De plus, les régimes de rémunération, la pression des pairs et autres absurdités ne font que déformer la bonne prise de décisions. Les machines font tout simplement un meilleur travail. Les humains ne peuvent pas gérer le trop-plein d’informations, les cycles de vie courts des produits et la pression pour produire des résultats.
Il y aura des effets profonds sur les affaires, la société et l’économie. Sur le court terme, le comportement de maximisation des primes des PDG et des équipes dirigeantes sera remplacé par un « capitalisme éclairé » dans lequel les actionnaires diront aux machines comment ils veulent que leur entreprise fonctionne.
« La façon dont nous avons évolué explique pourquoi les humains ne prennent pas de décisions rationnelles », a souligné Nigel Rayner. « Nous ne sommes pas conditionnés pour être rationnels. Et même si nous l’étions, l’environnement actuel et le rythme des affaires empêcheraient les dirigeants d’équilibrer les besoins à court terme et à long terme. »
Les humains surestiment leurs capacités et glorifient le passé, et ces caractéristiques entraînent de mauvaises décisions. Les machines sont plus efficaces que les humains pour effectuer un diagnostic clinique, cibler les clients rentables, recruter des employés et prédire les vendanges. « Partout où je regarde dans la modélisation comportementale, les machines surpassent les humains », a constaté Nigel Rayner.
C’est là qu’intervient le superordinateur que vous connaissez déjà et qui sera monnaie courante dans 40 ans.
Nigel Rayner a ajouté:
Dans le monde des affaires, les applications d’optimisation et de modélisation de la rentabilité identifient des sources de profits jusqu’alors inconnues, tandis que des évaluations validées reposant sur des statistiques peuvent être plus efficaces pour le recrutement que des responsables humains.Le phénomène est déjà en marche, étant donné que les modèles prédictifs maximisent déjà les profits à travers l’entreprise. Les machines effectuent déjà mieux la modélisation prédictive et l’évaluation des talents. L’étude analytique basée sur des modèles est la prochaine course à l’armement pour les géants de la technologie. Imaginez juste à quel point ces systèmes seront répandus dans 40 ans.
Les cerveaux rationnels de l’entreprise
Au final, nous aurons des modèles et des systèmes d’opérations intelligents qui automatiseront les entreprises et les processus qui les gouvernent. Les machines seront les cerveaux rationnels de l’entreprise. Les humains feront ce qu’ils savent faire de mieux: élaborer de nouveaux services, étudier les risques et innover. En d’autres termes, les humains seront davantage des penseurs stratégiques, réfléchissant aux « cygnes noirs » potentiels et ajustant les modèles en conséquence.
En tant qu’un des humbles humains présents dans la salle, je n’ai pas pu m’empêcher de m’interroger sur les chiffres du chômage dans 40 ans. Certes, je me ferai un peu vieux d’ici-là, mais à supposer que l’âge de la retraite passe à 95 ans (seul moyen pour la sécurité sociale d’être solvable), cet argument de Gartner a franchement de quoi inquiéter. Les machines automatisent déjà le travail des humains dans de nombreuses industries, les poussant vers la sortie.
L’avantage est que le collectif sera responsable de la prise de décisions. Nigel Rayner a ainsi fait remarquer:
La plupart des tâches de gestion de routine seront éliminées. À la place, l’accent sera mis sur l’innovation dans les produits, les services et les modèles opérationnels… des activités qui sont bien plus adaptées à l’esprit humain (notamment le subconscient). Dans le monde de l’informatique, les compétences en modélisation sociale et économique seront très prisées.
Un argument prometteur, non? Le contrepoint est que tout ce temps disponible et cette concentration sur les tâches de niveau supérieur (puisque les machines feront tout) ramolliront les humains. Par exemple, les pilotes de ligne s’en remettent tellement aux machines que c’est à peine s’ils savent voler manuellement. Dans ce monde, nous risquons de ne pas savoir innover, raisonner et gérer une entreprise parce que nous perdrons la main. L’intelligence collective et les machines l’emporteront sur le prochain Steve Jobs.
Article initialement publié sur le blog Between the Lines de ZDNet.com
http://www.smartplanet.fr/smart-technology/votre-prochain-patron-sera-une-machine-8732/
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