Globalement, le nombre de sociétés ayant intégré le
digital à leurs processus n'est pas encore important. Mais les bons
résultats qu'elles affichent devraient créer l'émulation.
Dans l'interview accordée à L'Atelier à l'occasion de l'événement Mobile, Social & Big Data à
l'EBG,
Patrick Ferraris, de Capgemini Consulting, revenait sur les résultats de
l'étude
publiée par le cabinet, avec le MIT Center for Digital Business. Selon
lui, le nombre des entreprises ayant amorcé leur transformation digitale
n'est pas encore élevé. Dommage, car celles qui se sont lancées
enregistreraient d'ores et déjà de véritables bénéfices, en termes de
profitabilité et de compétitivité. Et ce, quelle que soit l'industrie.
En effet, la recette fonctionne pour tout secteur d'activité, de la
high-tech aux industries les plus traditionnelles. Les secteurs des
hautes technologies (38% d'entre elles), de la banque de détail (35%),
du voyage, de l'assurance et des télécoms se démarquent cependant du
lot. Suivis de ceux des produits de grande consommation, de l'énergie,
du détail, de la fabrication, le secteur public et celui pharmaceutique.
Dans le détail, le rapport a étudié les cas de plus de quatre cents
entreprises, qui ont permis de faire émerger quatre catégories, dont le
facteur commun est l'intégration de l'innovation. Dans un ordre
décroissant, il y a les "Digirati", qui figurent comme les sociétés dont
l'assimilation est la plus importante. Puis les "Fashionistas", les
"Beginners" et enfin les "Conservatives", dont l'adoption est quasi
nulle.
Plus profitables et compétitives
Les analystes ont constaté que globalement, les deux premières
catégories font respectivement 9 et 6% de chiffre d'affaires de plus que
les autres. En revanche, seule la première, les Digirati, est en
moyenne 26 % plus profitable que ses pairs qui ne sont pas au même
niveau, et engrange une valeur de marché environ 12% plus élevée.
L'autre avantage est aussi la flexibilité et l'adaptabilité de
l'entreprise. Selon le rapport, 62% des Digirati ont réussi à apporter
des changements partiels à importants à leur business model, qui leur
ont permis de transformer le fonctionnement de leur entreprise. Contre
30% des Fashionistas et, étonnamment, à peu près autant des
Conservatives. Selon l'étude, c'est cette maturité qui paie, et non pas
un talent de départ particulier ou une culture d'entreprise tournée
depuis toujours vers l'innovation. Une maturité qui prend plusieurs
années à acquérir. L'ingrédient crucial, alors ? Le management. Les
responsables senior de ces entreprises ont en effet en général saisi les
opportunités d'une telle transformation et s'en sont emparé.
Partager une vision
Cela, en faisant partager une vision avant une technologie. Puis en
construisant une relation entre les départements technologiques et
décisionnels, et en faisant des choix sur les secteurs à transformer,
afin de concentrer les investissements. Et enfin en mettant en place les
solutions adaptées. Selon l’étude, les Digirati ont su reconnaître les
domaines dans lesquels l’introduction d’innovations était nécessaire,
comme avec l’utilisation des réseaux sociaux, des terminaux mobiles mais
aussi des processus de numérisation, ou encore des données de clients,
que leur audience soit B-2-B, soit B-2-C. L’étude souligne également les
investissements conséquents effectués en termes de digitalisation par
les Fashionistas. Cependant, les analystes perçoivent une nette
différence avec les entreprises pionnières. En effet, si les innovations
sont nombreuses, elles ne servent pas nécessairement à créer de la
valeur, mais permettent souvent de présenter un aspect attrayant et
moderne de l'entreprise.
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