Tui Travel se met en ordre de marche sur le marché français
Nouvelles Frontières, Marmara,Tourinter, Aventuria : les filiales françaises du premier voyagiste européen vont fusionner. Avec un chiffre d'affaires pro forma avoisinant 2 milliards d'euros, TUI Travel France est désormais clairement le n°1 dans l'Hexagone.
Quatre ans après sa création, avec la fusion de la division tourisme de l'allemand TUI et du britannique First Choice, le premier voyagiste européen TUI Travel met en ordre de marche ses activités en France : l'ensemble de ses filiales, à savoir les groupes Nouvelles Frontières et Marmara, mais aussi Tourinter, un spécialiste des voyages à la carte dans les îles, et Aventuria, un opérateur haut de gamme positionné voyage-aventure et voyage à la carte, vont en effet fusionner pour former une seule et même entité. Cette méga opération, annoncée ce vendredi aux comités d'entreprise de Nouvelles Frontières et de Marmara, notamment, fait désormais clairement de TUI Travel le premier voyagiste dans l'Hexagone, devant son grand rival Thomas Cook. Sur la base des comptes 2009/2010, le chiffre d'affaires consolidé pro forma du nouvel ensemble avoisine 2 milliards d'euros et le nombre de ses passagers transportés approche les 2,8 millions. Autre illustration de sa puissance, sa part de marché dans le tour operating tricolore s'élève à 40%...
Sur le plan juridique, la fusion s'effectuera dans le cadre de l'absorption par le holding TUI Travel France de toutes les filiales françaises de la maison mère germano-britannique. Le pilotage du groupe a été confié au PDG de Nouvelles Frontières, Pascal de Izaguirre, qui a remplacé en mai dernier Jean-Marc Siano, contraint à la démission. Par ailleurs, l'actuel directeur général de Marmara, Florian Vighier, aura la haute main sur quasiment toute l'activité tour operating, l'offre relevant du voyage sur-mesure et du voyage-aventure étant confiées à Christophe Perot, le patron de Tourinter/Aventuria. Par ailleurs, le nouvel ensemble intégré aura une compagnie aérienne, Corsairfly, la filiale de Groupe Nouvelles Frontières.
Ce « Big Bang » franco-français, qui pourrait apparaître tardif par rapport à la création de TUI Travel, s'explique par au moins deux éléments déclencheurs : d'une part, le retournement du marché du tour operating avec le « printemps arabe », qui a affecté l'ensemble des voyagistes ; d'autre part, la volonté de la maison mère d'optimiser la rentabilité de ses actifs français. Ce qui passe par l'amplification des synergies mais aussi la fin de la compétition croissante entre Nouvelles Frontières et Marmara dans les hôtels-clubs...
En filigrane, l'accélération du redressement de Nouvelles Frontières est au coeur du projet industriel. Le groupe TUI a, il est vrai, engagé 1 milliard d'euros environ dans le voyagiste français depuis sa prise de contrôle en 2000-2001. Pour autant, Nouvelles Frontières a continué d'accumuler de lourdes pertes. Dans une lettre adressée à l'ensemble du personnel vendredi après-midi, le PDG de Nouvelles Frontières indique d'ailleurs que « l'état de santé du Groupe est grave, plus grave que ce que nous pouvions imaginer. Il est fort probable que la perte opérationnelle de l'exercice en cours (clôture au 30 septembre ndlr) sera la plus importante de notre histoire. » Pascal de Izaquirre indique même que « la fermeture » de Nouvelles Frontières a été « sérieusement envisagée » pour donner « de l'oxygène aux autres TO de TUI en France. »
Dans ce contexte, la mise en place de la nouvelle organisation s'accompagnera d'un plan social courant 2012, qui n'est pas calibré à ce jour.
Au bout du compte, la direction du nouveau TUI Travel France prévoit de dégager des bénéfices d'ici deux à trois ans. Si l'amplification des synergies doit être tangible dès l'année prochaine, la sortie du rouge dépendra aussi de l'évolution de la conjoncture.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire