Avec l’attention des internautes qui s’éparpille de plus en plus sur Facebook et le web mobile, l’adage : “aller là où les lecteurs sont” n’a jamais été aussi vrai pour les médias. Mais ce n’est pas simple pour autant : d’abord parce que hors de chez soi il fait encore froid. Le modèle économique n’est pas toujours au rendez-vous et les lecteurs ne vous appartiennent pas toujours. L’application iPad “Flipboard” l’a bien compris et vient de lancer ses premières pages de publicité partagées avec les médias.
Si vous ne connaissez pas encore Flipboard, dépéchez vous de télécharger cette application star de l’iPad. Flipboard est un social magazine : il s’appuie sur la sélection de vos amis Twitter et Facebook, ou d’experts sélectionnés sur Twitter apr Flipboard et redistribue les contenus à travers une interface très agréable qui préfigure une sorte de futur du magazine : un contenu adapté à vos goûts, des pages virtuelles que l’on tourne avec un bel effet “cool” , une connectivité parfaite avec les réseaux sociaux et la part belle faite aux images… Récemment, Flipboard est allé encore plus loin en proposant son interface à des médias : ainsi, peut-on désormais parcourir une version “Flipboardisée” du New Yorker, de Wired ou du National Geographic. Un exercice de “repackaging” assez fascinant (Flipboard recompose les pages du magazine à sa façon à partir des flux Twitter et Facebook du magazine), qui en dit long sur le visage de la presse de demain. Cette opération se fait avec l’accord du média.
Mieux : désormais, ces magazines recomposés vont afficher de la pub.
L’expérience débutera sur les magazines du groupe Conde Nast avec une campagne American Express sur les titres “Wired” et “Bon Appetit”. Selon son président, Mike McClue, Flipboard serait en discussion avec tous ses partenaires pour placer de la pub dans leur espace, rapporte PaidContent.
Les pubs prendront une page complète et se placeront sur le parcours de lecture des utilisateurs.
Flipboard et Conde Nast se partageront les revenus (le % récupéré par chacun n’a pas été communiqué).
Voilà un bon exemple de “reverse advertising” : publier ses contenus sur d’autres plateformes, c’est à dire là où se trouve les lecteurs, et partager les revenus publicitaires. C’est d’ailleurs Conde Nast qui amène l’annonceur, dans le cas présent. Vous exportez vos contenus et vos annonceurs…
Reste encore à savoir si les pages magazines de Flipboard seront capables d’attirer suffisamment de lecteurs. Mais l’idée pourrait être exploitée par Google dont l’agrégateur d’infos, Google News, va de plus en plus s’appuyer sur les réseaux sociaux. Avec Google+, Google aurait tout intérêt à repackager ses offres News sur la base d’une expérience mêlant “social” et algorithmes autour des marques médias. Ce serait aussi un moyen de se réconcilier avec la presse…
http://benoitraphael.com/2011/07/25/ipad-premieres-pubs-sur-lapplication-flipboard-un-modele-a-suivre-pour-google-news/
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