Des chercheurs et médecins s’accordent à
dire que les nouvelles technologies ne sont pas exploitées au mieux et
que trop de dépenses avec des résultats peu probants sont effectuées.
Aux États-Unis, les dépenses en matière de
santé représentent 17,9% du PIB américain contre moins de 10% en moyenne
pour les autres pays développés. Cette part a augmenté au fil des
années, et ce, malgré les avancées technologiques qui auraient pu avoir
l’effet inverse. Un économiste du MIT,
Jonathan Gruber
remarque que cela est bien une caractéristique propre au secteur. «Les
ordinateurs font les choses mieux et pour moins cher. En matière de
santé, les nouvelles technologies font aussi les choses mieux, mais pour
un coût plus élevé. » Pour lui, un des défis du 21ème siècle serait
donc de parvenir à faire que ces nouvelles technologies permettent de
réduire les dépenses de santé.
Utiliser les nouvelles technologies pour la prévention
D’après deux docteurs de la société Sagentia, un des moyens de
réduire les dépenses de santé est de permettre aux personnes de se
contrôler eux-mêmes dans une certaine mesure. Ils donnent l’exemple d’un
contrôleur de glucose développé par Senseonics qui, grâce à un capteur
implanté, permet d’envoyer les données récoltées à un smartphone. Ainsi
le patient a des mesures en permanence et le médecin a accès à de
nombreuses informations lorsqu’il le revoit. L’autre idée serait
également d’effectuer un suivi de l’efficacité de ces technologies. Or,
le chercheur
Jonathan S. Skinner
remarque quant à lui lui que peu d’efforts sont faits en ce sens. En
effet, seules 0,5% des études concernant les technologies médicales
serviraient à observer celles qui sont aussi efficaces que les autres
mais moins onéreuses.
Eviter les dépenses superflues
Toutefois, toutes les technologies récemment développées ne vont pas
dans le sens d’une baisse des coûts. Ainsi, J. Skinner critique l’achat
par de nombreux hôpitaux d’accélérateurs de protons qui coutent chacun
150 millions de dollars (soit 113 millions d’euros). En effet, ces
derniers seraient souvent utilisés pour rentabiliser leur achat alors
que la preuve de leurs bénéfices n’est que partiellement avérée. Il
s’agit pour lui de cette catégorie de traitements qui, au même titre que
la fusion vertébrale, accroît les dépenses en matière de santé sans
apporter forcément d’amélioration qualitative. M. Skinner souhaiterait
ainsi privilégier ces nouvelles technologies qui permettent des
traitements moins couteux mais sont au moins aussi efficaces.
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