Par Marc Zaffagni, Futura-Sciences
Amadeus, société spécialisée dans les
systèmes informatisés de réservation aérienne, a publié une étude qui
passe en revue les innovations technologiques pouvant contribuer à
améliorer et enrichir l’expérience que vivent les voyageurs.
Dans un aéroport, qui n’a jamais râlé devant une
longue file d’attente à l’enregistrement ? Qui n’a jamais eu un petit
coup de stress en fixant le tapis roulant
en attendant de voir apparaître sa valise ? Qui n’aimerait pas être
prévenu à l’avance et assisté si son vol est annulé ou retardé ? Tous
ces désagréments, et d’autres encore, participent à ce que les
professionnels du secteur appellent le stress du voyageur.
Les technologies peuvent venir à la rescousse,
explique la société Amadeus, l’un des leaders mondiaux dans les systèmes
informatisés de réservation aérienne.
L’étude
réalisée par Amadeus a identifié les principales sources de frustration
des voyageurs et les solutions techniques qui pourraient y répondre
dans l’avenir. © Amadeus
L'entreprise vient de publier une étude prospective intitulée Du chaos à la collaboration
qui explique comment un certain nombre de technologies existantes
pourraient être utilisées. L’étude a croisé les avis d’experts dans ces
technologies, de sociologues, de spécialistes du comportement, de
chercheurs de l’Amadeus Lab et de 1.500 voyageurs répartis dans 7 pays.
Elle a fait ressortir plusieurs tendances majeures qui répondent aux
attentes des usagers auxquelles les technologies peuvent répondre. En
voici un aperçu.
La réalité augmentée au secours du voyageur stressé
« Dans un voyage, l’"expérience" est devenue primordiale désormais », nous a expliqué Isabelle Falque, la directrice marketing d’Amadeus France. À ce titre, la réalité augmentée est amenée à jouer un rôle de premier plan dans l’assistance et l’agrément des voyageurs.
Il pourrait par exemple s’agir de traduire des panneaux d’information dans un aéroport en les visant avec la caméra de son smartphone pour que la traduction s’affiche à l’écran. Ou bien au cours d’une visite, le recours à la réalité augmentée pourrait servir à obtenir des informations culturelles sur un édifice, un lieu, un objet.
Il faudrait aussi prendre au sérieux... l'aspect ludique, l’étude parlant de « gamification »
pour qualifier une manière d’apprendre basée sur le jeu. Par exemple,
se trouver à Berlin à l’endroit où se tenait le mur et le voir
s’afficher sur l’écran de son smartphone
en surimpression du décor réel. Ou encore, pointer son terminal vers
les ruines du Parthénon pour voir à quoi ressemblait l’édifice dans son
état d’origine. « Le smartphone sera le compagnon indispensable du voyageur du futur », explique Isabelle Falque. L’étude souligne également le rôle crucial que jouera le réseau haut débit 4G car c’est lui qui permettra le développement de ce type d’applications très consommatrices de données.
Des techniques efficaces... mais attention au respect de la vie privée
« La technologie permettra aux passagers de
traverser un aéroport, embarquer dans un avion et pénétrer dans un autre
pays sans avoir eu besoin de passer physiquement par un point de
contrôle » dit l’étude. Il est question de systèmes automatisés dotés d’une intelligence artificielle, capables de suivre des flots de passagers en ayant recours à la reconnaissance faciale, au scan d’empreintes digitales et à différents types de capteurs disséminés dans l'aéroport. « L’attente pour le check-in est l’un des gros facteurs irritants pour les voyageurs », souligne la directrice marketing d’Amadeus France.
La technologie NFC, les puces RFID,
les codes QR pourraient également jouer un rôle dans l’automatisation
de l’enregistrement. On peut imaginer par exemple qu’un voyageur muni de
son smartphone compatible NFC soit immédiatement reconnu et enregistré sur son vol dès qu’il entre dans l’aéroport et passe près d’une borne de détection. « Il
existe déjà beaucoup de technologies de ce type utilisées dans certains
aéroports. Ce qu’il faut, c’est une harmonisation et une compatibilité des systèmes entre eux pour créer les conditions d’un enregistrement qui soit totalement transparent. »
Reste un aspect fondamental qui pourrait freiner l’adoption de ces technologies : leur côté intrusif, le respect de la confidentialité
et la conservation des données. Uniformiser les technologies pour
simplifier l’enregistrement implique la création d’une voire plusieurs bases de données.
À qui en confier l’administration ? Comment s’assurer que ces données
ne puissent pas être consultées par des tiers marchands ou exploitées à
des fins de profilage ? « L’étude fait effectivement ressortir ces préoccupations comme des freins, reconnaît Isabelle Falque.
Pour y répondre, on pourrait par exemple imaginer un accès temporaire à
ces données qui ne seraient pas conservées au-delà d’un certain délai. »
Un travail collaboratif des voyageurs eux-mêmes
Qu’il s’agisse de réserver son voyage ou d’en
préparer le déroulement, la masse d’informations disponibles rend
l’entreprise bien souvent fastidieuse. Dans ce domaine, l’avenir
reposera de plus en plus sur la curation (sélection par les
internautes) de ces contenus hétéroclites pour aider les voyageurs à
trouver l’information qui correspond à leurs attentes. Des moteurs de
recherche plus « intelligents » seront capables d’agréger l’information
de centaines de manières différentes et donneront aux utilisateurs la
possibilité d’affiner les résultats émis par des gens ayant les mêmes
centres d’intérêt, la même expérience ou le même profil
socioprofessionnel. « Quatre-vingt six pour cent des personnes
interrogées pour l’étude plébiscitent les guides de voyage qui
s’appuient sur les commentaires et les recommandations ». Encore faudra-t-il s’assurer de la qualité de ces recommandations.
L’une des pistes évoquées par l’étude propose un
système incitatif que les agences de voyage pourraient mettre en place
pour récompenser la qualité d’informations produites par les usagers.
Cela pourrait être un classement avec un système de points donnant droit
à des avantages ou même une rémunération directe à chaque fois qu’un
voyageur transmet une information via son smartphone sur une activité ou
un lieu original.
Diminuer les causes de stress
Les principales causes de stress
d’un voyageur dans un aéroport sont liées à des problèmes de retard
dans les vols et de perte de bagages. Une des solutions au premier
problème pourrait être des « billets intelligents » qui pourraient
avertir le voyageur d'un retard ou d'un changement, lui proposer le
meilleur scénario (correspondance, itinéraire bis, temps de parcours…)
ou encore lui permettre de modifier son vol pour une somme raisonnable
s’il vient à le rater. Concernant les bagages, la solution pourrait être
des étiquettes intelligentes qui indiquent à leur propriétaire où ils
se trouvent. « Faire en sorte que tout se passe sans accrocs entre
le moment où l’on monte dans le taxi jusqu’à l’arrivée à l’hôtel, voilà à
quoi les technologies peuvent servir pour réduire le stress. Nous
sommes très proches de tout cela », assure Isabelle Falque.
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/technologie-1/d/la-realite-augmentee-bientot-au-service-des-voyageurs_36699/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20120214-[ACTU-la_realite_augmentee_bientot_au_service_des_voyageurs__]
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