Alors que les connexions à Internet via un smartphone ou une tablette continuent à grimper de façon exponentielle, les opérateurs mobiles veulent trouver des moyens d'investir dans la 4G et de rentabiliser leurs réseaux.
« Redéfinir
le mobile ». Voilà le slogan du congrès mondial de la téléphonie
mobile, grand-messe à laquelle 60.000 personnes sont attendues et qui
ouvre ses portes ce lundi à Barcelone, alors que le cap des 6 milliards
de cartes SIM sur la planète vient d'être franchi.
Nokia, LG, Huawei Ericsson, Google
ou encore Microsoft mais aussi Samsung sont présents. Avec un absent de
marque toutefois, Apple. La marque à la pomme a beau capter près de 70
% des profits enregistrés par tous les fabricants de mobiles dans le
monde, elle continue à se payer le luxe de bouder la réunion. Pourtant,
même si le fabricant de l'iPhone se moque d'être en Espagne, c'est
largement autour des smartphones et de l'Internet mobile que les
discussions vont tourner. L'an dernier, dans le monde, il s'est vendu
488 millions de smartphones contre 415 millions de PC . Le chiffre
d'affaires de l'Internet mobile -s'est élevé, en intégrant les
abonnements et les applications , à 128 milliards de dollars en
croissance de 28 % par rapport à 2010, selon le cabinet Booz and
Company. Lequel estime qu'il devrait atteindre 155 milliards de dollars
cette année.
Plusieurs questions se
posent aujourd'hui. Comment les opérateurs peuvent-ils faire face à la
démocratisation de l'Internet mobile qui engorge leurs réseaux ? La 4G
qui arrivera en France au quatrième trimestre, avec une offre d'Orange à
Marseille, est-elle un moyen d'y faire face ? Et, Microsoft va-t-il
enfin émerger comme un concurrent des deux écosystèmes dominants,
Android de Google et Apple ? « La quantité de données qui
s'échangent sur les réseaux mobiles croît trois fois plus vite que les
revenus des opérateurs mobiles », explique Mohssen Toumi,
consultant chez Booz and Company, résumant bien la problématique. En
2016, selon le cabinet Informa, 70 % des Français auront un smartphone,
contre 30 % fin 2011. Sans compter qu'une partie d'entre eux seront
4G. D'ailleurs, les annonces de nouveaux smartphones 4G, permettant
d'accéder à l'Internet mobile à très haut débit, vont se succéder en ce
début de semaine dans la capitale catalane. LG, HTC, Samsung, chacun
aura son smartphone-phare 4G à montrer dans les stands. « Quand on est passé à la 4G, il est très difficile de revenir en arrière en raison du confort de navigation », explique Sébastien Girard, directeur marketing de LG France, souvent en déplacement en Corée, pays précurseur en la matière.
Pourtant, poursuit Mohssen Toumi, « si
la 4G permet de diviser par trois le coût de revient du transport d'un
octet de données par rapport à la 3G, à elle seule,cette nouvelle
technologie ne peut résoudre les problèmes auxquels sont confrontés les
opérateurs ». Et c'est là, qu'il va falloir « redéfinir le
mobile ». Mutualisation des investissements entre opérateurs,
redéfinition de la politique de prix, les idées fusent. Stéphane
Richard, le patron d'Orange, a fait part la semaine dernière de quelques
pistes. Par exemple, bientôt, moyennant finance, l'abonné d'Orange
pourrait momentanément bénéficier d'un débit élevé lui permettant de
télécharger une vidéo ou une application gourmande en bande passante. « Comme
dans le transport aérien, sur un Paris-New York, il existe des tarifs
différents, selon le niveau de service. Si vous souhaitez pouvoir
échanger votre billet à la dernière minute, si vous voulez un siège
confortable, alors vous ne payez pas le même prix que pour le service de
base. L'industrie du mobile pourrait s'inspirer de cet exemple »,
considère Mohssen Toumi. La différenciation par les services devient
urgente alors que les opérateurs low cost, du type Free Mobile en
France, débarquent et que les smartphones se modernisent à grande
vitesse. Les fabricants se livrent une course effrénée à la puissance,
au débit, à la taille d'écrans, au nombre d'applications disponibles....
Toute l'attention se portera sur
Microsoft et son nouveau système d'exploitation, Windows 8, qui devrait
équiper les premiers terminaux pour la fin de l'année. « Ca y est,
Microsoft a enfin compris et intègre l'avantage qu'il y a pour lui à
contrôler la télévision, la console de jeux vidéo comme la XBox, le PC
et le smartphone », estime un expert. Il reste quand même au géant
américain à conquérir les coeurs des utilisateurs : Sur les trois
derniers mois de l'année, 2,7 millions de Windows Phone ont été vendus
dans le monde... contre 37 millions d'iPhone au cours de la même
période. Les nouveaux smartphones de Nokia, partenaire principal du
groupe de Redmond, seront, à n'en pas douter, suivis de près cette
semaine.
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