A lire sur: http://www.pcinpact.com/dossier/672-le-vdsl2-arrive-tout-ce-quil-faut-savoir-en-dix-questions/1.htm
Sébastien Gavois le 17 mai 2013 (24057 lectures)
Il y a quelques jours, l'ARCEP annonçait qu'un avis favorable était donné pour le déploiement du VDSL2 en France. Cette nouvelle technologie viendra compléter l'ADSL2+ ainsi que le SDSL, et
devrait permettre des débits descendants jusqu'à 100 Mb/s, du moins en
théorie. À quelques mois du lancement, nous avons décidé de faire le
point sur sa prise en charge par les FAI, sur les conditions
d'éligibilité ainsi que sur le prix.

1. Le VDSL2 est-il nouveau ?
Comme
l'ADSL2+, le VDSL2 est un protocole de transmission de données qui
exploite les paires de cuivres de nos lignes téléphoniques.
Contrairement à la fibre ou au câble, aucun déploiement supplémentaire
n'est donc nécessaire côté client. Cette technologie n'est pas nouvelle
puisqu'elle a été mise en place il y a près de cinq ans en Belgique par
exemple.
D'ailleurs, le FAI Edpnet
propose plusieurs abonnements VDSL, à partir de 35,90 € par mois. L'un
d'entre eux, l'Expert, est même annoncé avec un débit descendant pouvant
atteindre 100 Mb/s, mais pour un tarif prohibitif puisqu'il est
question de... 395 € par mois.
Le
VDSL n'est donc pas nouveau, mais sa mise en place en France aura pris
du temps, principalement à cause des tests effectués sur la boucle locale. En effet, comme le précise Catherine Mancini, présidente des comités d'experts cuivre et fibre de l'ARCEP, « il
faut s'assurer que lorsqu'on introduit une nouvelle technique, elle ne
viendra pas perturber la qualité des services qui sont déjà en place et
qui utilisent déjà la boucle locale ». Cela semble donc être le cas, du moins si l'on en croit l'avis donné par le comité en charge du projet.
2. Pour profiter du VDSL2, il faut être proche du NRA, mais est-ce suffisant ?
Tout
le monde ne pourra pas profiter du VDSL2 à sa mise en place, loin de
là. D'après les estimations de l'ARCEP, seules les lignes à moins de 1
km du NRA (Nœud de Raccordement Abonné) pourront
réellement l'exploiter. Mais cette condition n'est pas suffisante et
cela dépendra également de votre NRA. En effet, il faut également être
dans l'un des deux cas de figure suivants :
- Disposer d'une ligne en distribution directe (qui ne passe pas par un sous-répartiteur)
- Être relié à un NRA dit de réaménagement qui date de 2005 ou qui est plus récent
Selon
l'ARCEP, sur plus de 31 millions de lignes téléphoniques en France,
environ 2 millions sont éligibles (soit 6 % à peine). Sur ces dernières,
10,3 % devraient avoir un débit supérieur à l'ADSL2+ et inférieur à 30
Mb/s, tandis que 6 % seulement devraient dépasser les 30 Mb/s :
3. Comment obtenir des informations sur sa ligne et connaitre son éligibilité ?
Alors
qu'il est généralement bien difficile de savoir comment sa ligne est
reliée au NRA, OVH semble être le seul FAI à mettre en avant des
informations détaillées sur ce point. En effet, lorsque vous réalisez un
test d'éligibilité, la société roubaisienne précise si le VDSL2 peut
techniquement être déployé sur votre ligne. Notez que sur les NRA
qu'elle n'a pas dégroupé, elle utilise les équipements de SFR. Il faudra
donc vérifier que les informations retournées sont indépendantes du FAI
et ne correspondent pas uniquement à la réalité du terrain pour OVH /
SFR.
Parfois,
sur certaines lignes les chiffres du graphique et ceux annoncés dans la
colonne de gauche ne sont pas les mêmes, sans que l'on sache exactement
pourquoi. Quoi qu'il en soit, il serait bien que d'autres FAI proposent
ce genre d'outils. Espérons que ce sera le cas dans les mois à venir.
Deux exemples du test d'éligibilité d'OVH
Notez
que vous aurez également accès au type de câblage utilisé ainsi qu'au
nombre de paires de cuivres disponibles, ce qui peut être pratique pour
agréger plusieurs lignes. Comme le précise Octave Klaba, directeur général d'OVH, à l'instar du SDSL, le VDSL2 gère nativement l'agrégation de liens. Cela permet donc d'utiliser plusieurs lignes afin d'additionner les débits.
4. Les DSLAM dégroupés par les FAI sont-ils parés pour le VDSL2 ?
Afin
d'activer le VDSL2, il faudra que les DSLAM des fournisseurs d'accès
prennent en charge cette technologie. OVH fait de nouveau figure de bon
élève puisque l'hébergeur a déjà annoncé, à plusieurs reprises, que
l'ensemble de ses équipements est d'ores et déjà paré.
Du
côté de chez Bouygues Telecom, on se contente de nous annoncer que tous
les DSLAM sont compatibles, sans plus de précisions. Orange reste pour
sa part relativement vague sur le sujet : « que ce soit pour Orange
ou pour les autres opérateurs, il s'agit de moderniser les équipements
dans les DSLAM avec des cartes VDSL ».
Chez
Free et SFR, c'est également silence radio sur les équipements
compatibles / prêts pour le VDSL2. Dans certains cas, des changements
seront donc certainement à prévoir. De notre côté, nous avons pu obtenir
la liste des NRA
qui participeront à la phase d'expérimentation début juin. Ces derniers
sont au nombre de 17 (8 en Dordogne et 9 en Gironde) et ils devraient
donc être parés pour le lancement des offres commerciales. Cela devrait
également être le cas pour d'autres, mais nous n'avons pas plus de
détails à l'heure actuelle.
À gauche la Livebox Play compatible VDSL2 et à droite une carte VDSL de chez OVH
5. Quid de nos box internet ?
La
grande majorité des box internet est d'ores et déjà prête pour le
VDSL2. C'est par exemple le cas de la Bbox Sensation de Bouygues
Telecom, de la Freebox Révolution de Free, de la Livebox Play d'Orange
ainsi que de la dernière version de la Neufbox Evolution de SFR (alias La Box ou NB6) qui porte le nom de NB6V (le V pour VDSL2).
Pour
les box des précédentes générations, ce n'est par contre pas le cas. En
effet, que ce soit la Bbox, la Freebox HD, la Livebox 2 ou encore la
Neufbox V4, aucune n'est compatible avec le VDSL2 et il faudra donc
passer sur le modèle plus récent afin de profiter de cette technologie.
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