Le consommateur français se positionne
désormais comme un acteur économique à part entière, qui participe à la
fois à la co-conception, à la co-production mais aussi à la
co-distribution des biens et services.
La consommation collaborative permet aux
consommateurs d’avoir accès à des biens de meilleure qualité et qu’ils
ne pourraient pas forcément acheter. Face à la baisse du pouvoir
d’achat,
Edouard Dumortier, co-fondateur d’
ILokYou, réseau social de location d’objets et services entre particuliers, affirme dans
son livre blanc
intitulé «L’avènement de la consommation collaborative, quel modèle
économique en France en 2030 ?» que ce mode de consommation pourrait
être une solution. En effet, la consommation collaborative, en étant
locale et impliquant l’usage durable des objets, va dans le sens des
conditions écologiques actuelles. Mais surtout, elle permettrait de
recréer du lien social, en rassemblant des consommateurs ayant le même
sens du partage.
Pouvoir utiliser le produit sans nécessairement en être le propriétaire
Selon l'auteur, depuis 2009, la baisse générale du pouvoir d’achat a
poussé le consommateur à se tourner davantage vers l’économie grise – à
savoir l’achat d’occasion, le troc, l’échange ou la location. La moitié
des Français considère donc maintenant inéluctable le déclin de la
France sur les plans économique et culturel et pensent qu’ils doivent se
débrouiller par eux-mêmes pour améliorer leur situation personnelle.
Ainsi, 64% d’entre eux jugent ne pas avoir les moyens de consommer comme
ils le souhaiteraient et 34% déclarent être alors obligés de changer
leurs habitudes de consommation. Et si avant, les gens cherchaient à
obtenir les meilleurs prix, via l’utilisation de comparateur en ligne,
aujourd’hui, ils échangent, ils louent et ils se regroupent pour
acheter. Car plus de huit Français sur dix (83%) estiment aujourd’hui
qu’il est plus important d’avoir accès à un produit que de le posséder.
Les industriels vont devoir se réinventer
De plus, 52% des Français souhaitent mieux consommer : optimiser
leurs dépenses, accéder à des produits de qualité et si possible agir de
manière citoyenne (sur le plan environnement et sociétal). Par
conséquent, les industriels et les distributeurs modifient leurs
stratégies. Par exemple, le marketing frugal, inspiré des pays en
développement est désormais en vigueur chez Renault ou Nokia. Mais,
selon Edouard Dumortier, cette réponse des grands groupes est encore
incomplète. En effet, au delà de son caractère « responsable », la
consommation collaborative attire car elle est synonyme d’un
renouvellement de l’expérience client, qui mêle technologie et lien
social. La généralisation de la consommation collaborative devrait avoir
des conséquences de taille pour les industriels : ils fabriqueront
certainement moins de produits, plus durables et réparables. En fait,
leur schéma actuel de vente de produits devrait se transformer
progressivement en un schéma de vente de services-produits.
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