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Le 24 mai 2013 à 16h32
Par Laurent Sacco, Futura-Sciences
Les voitures du futur rouleront-elles avec des réservoirs d’hydrogène alimentant des piles à combustible, ou avec des réservoirs d’azote liquide ? Ce qui est sûr, c’est que cette dernière possibilité, déjà considérée au XIXe siècle, est envisagée très sérieusement en ce moment.
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On
parle régulièrement de progrès dans la technologie permettant de
stocker de l’hydrogène de façon sûre pour alimenter divers dispositifs
électriques. On voit aussi depuis quelques années des annonces
concernant des piles à combustibles miniatures que l’on peut utiliser pour des ordinateurs, des voitures, etc. L’hydrogène est donc présenté comme la source d’énergie du futur, ou plus exactement la source d’énergie secondaire. En effet, il faut toujours une source d’énergie primaire, le plus souvent de l’électricité, si possible produite à partir de la lumière du Soleil. Il est donc prévu que ce ne sera pas vraiment l’hydrogène, mais l’énergie solaire qui remplacera le pétrole dans quelques décennies.
Le moteur à air liquide, un concept centenaire
Toutefois, des compagnies comme Highview Power Storage ou Ricardo regardent actuellement d’un peu plus près une alternative à l’hydrogène déjà examinée à la fin du XIXe
siècle : l’air liquide. Ainsi, dans les années 1890, Charles Tripler
avait réussi à convaincre plusieurs investisseurs que son procédé de
liquéfaction de l’air pouvait permettre de stocker de l’énergie sous
cette forme à moindre coût. Comme il l’avait montré, il était possible
d’alimenter ensuite des machines à vapeur avec cet air liquide en le
laissant se détendre. Malheureusement, Tripler avait exagéré
l’efficacité de la conversion avec son procédé, et les espoirs des
investisseurs furent déçus.
De
l'azote liquide en train de se réchauffer à l'université Paris-Sud
(Orsay), lors d'une Journée de la science en 2005. L'azote
remplacera-t-il l'essence des voitures ? © David Monniaux, Wikipédia, cc
by sa 3.0
L’idée refait surface depuis un certain temps
maintenant. On a par exemple mis au point des voitures qui fonctionnent
non pas avec de l’air liquide, mais avec de l’air comprimé. Toutefois, plusieurs groupes comme Messer
entendent donc bien en revenir au concept de source d’énergie
secondaire sous forme d’air liquide, ou plus exactement d’azote liquide.
L’une des raisons est simple à comprendre. L’azote liquide ne présente
naturellement pas les mêmes risques d’explosion que l’hydrogène.
Le plein d'azote liquide, s'il vous plaît !
Pour le moment, les tentatives de la compagnie
Highview Power Storage ont conduit à la mise au point d’un dispositif
dont le rendement de conversion de l’énergie est de 50 à 60 %, alors que
les batteries
classiques peuvent atteindre 90 %. Des améliorations sont à espérer,
mais pas au point de concurrencer directement les batteries à ce niveau.
Toutefois, cela ne veut pas dire que l’azote liquide n’est pas un concurrent sérieux pour les accumulateurs nickel-hydrure métallique ou les batteries lithium-ion, que l’on utilise dans les voitures hybrides
notamment. En effet, la densité de stockage d’énergie est la même, et
il est bien plus facile et rapide de refaire un plein d’azote liquide,
fût-il à -200 °C, que de recharger des batteries ou des accumulateurs.
Surtout, les systèmes de stockage de l’azote liquide peuvent durer des
décennies, alors que la durée de vie des batteries n’est que de quelques
années.
Sur la durée, les prix pourraient bien être
compétitifs. Alors, roulera-t-on demain à l’azote liquide ? Il est
probable que certains d’entre nous le feront.
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