Face à un environnement davantage tourné
vers les technologies, les conseils d’administration ont pris le pli
quant à l’intégration d’expert du domaine du numérique en leur sein.
Le cabinet
Russell Reynolds Associates a identifié
dans le cadre de son analyse
les conseils d’administration pouvant être considérés comme « hautement
numérique», c'est-à-dire dont au moins trois de ses membres occupent
une fonction liée au digital. Car pour pouvoir fournir des conseils
pertinents au directeur général dans un environnement de plus en plus
tourné vers les technologies de l’information, les conseils
d’administration des entreprises se doivent de disposer d'un certain
nombre d’experts. Il s’avère que parmi les 300 entreprises étudiées,
Russell Reynolds Associates en a seulement recensé 18 ayant une forte
représentation numérique. 69 en avaient une relativement importante (au
moins un membre du conseil expert en numérique) et 210 n'avaient pas de
membres spécialisés dans cette discipline. Le cabinet conseille aux
entreprises de ne pas attendre pour « numériser » leur conseil
d'administration, même pour celles qui ne font pas partie du secteur
technologique.
Une variation significative selon les régions
Les entreprises technologiques n’ont pas le monopole de conseils
hautement numériques.En effet, alors que 16 des conseils
d'administration des 100 plus grandes entreprises publiques aux
Etats-Unis sont fortement orientés vers le numérique, seules neuf
d’entre elles appartiennent au secteur de la technologie (Apple, Cisco,
Dell, Google, Hewlett-Packard, Intel, Microsoft, Oracle et Amazon.com).
Bien que la plupart des entreprises américaines soient en train de
construire une capacité numérique au sein de leurs conseils
d’administration, les entreprises européennes et asiatiques ont encore
du travail à faire. Parmi les 100 plus grandes entreprises en Europe,
seules Telefónica (Espagne) et Nokia (Finlande), peuvent être
considérées comme hautement numériques. En Asie, aucune des 100 plus
grandes entreprises examinées ne dispose d’un tel conseil
d’administration. Ce qui peut sembler paradoxal, compte tenu du fait que
l'Asie dispose d'une infrastructure digitale plus forte que beaucoup
d’autres régions du monde, et étant le pays d’origine d’entreprises
telles que Samsung et Sony, qui ont été des moteurs importants de
l’innovation.
Une demande d’administrateurs experts en numérique qui va continuer à croître
En 2012, de nombreux conseils d’administration ont augmenté leur
nombre d’experts sur le sujet : 15% des directeurs nouvellement nommés
aux États-Unis, 5% en Europe et 1% en Asie avaient un profil axé vers le
digital. Russell Reynolds Associates prévoit d’ailleurs qu’une telle
demande continuera à s'accélérer : en 2013, 19% des directeurs qui
seront nommés aux États-Unis et 8% des directeurs nouvellement nommés en
Europe viendront de ce milieu. La concurrence pour recruter ce type
d’administrateurs ne fera elle aussi qu'augmenter. En conséquence, les
comités de nomination devront regarder au-delà des entreprises du
secteur technologique.Pour de nombreux conseils d'administration, le
point final idéal sera d'avoir dans leur conseil d'administration
plusieurs membres dont l'expérience et les compétences dans le digital
se complètent et se chevauchent.
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