A lire sur: http://www.pcinpact.com/news/80033-les-ministeres-pries-detailler-leurs-depenses-en-logiciels-libres-et-non-libres.htm
Chacun sa question, pas de jaloux
La
députée écologiste Isabelle Attard vient de transmettre une question
écrite à chaque membre du gouvernement. L’objectif : connaître les
suites qui ont été données à la circulaire Ayrault sur l’usage du libre
dans l’administration. L’élue souhaite également que tous les ministres
dévoilent « le montant des dépenses en logiciel, en distinguant les logiciels propriétaires des libres, au sein [de leur] ministère et des administrations qui en dépendent, pour chaque année de 2008 à 2012 ».
Au total, ce sont 37 questions écrites que vient d’adresser la députée Isabelle Attard au gouvernement. Une question pour chaque ministre. Rappelant tout d’abord aux membres du gouvernement qu’en septembre 2012, une circulaire du Premier ministre « incitait les ministres à l'utilisation des logiciels libres dans leurs services », l’élue écologiste explique qu’elle souhaite aujourd’hui savoir « quelles suites ont été données à cette circulaire ». La parlementaire est plus précisément intéressée par :
- les études d'opportunités de migration de logiciels,
- l'intégration de ce critère dans les appels d'offres,
- les projets de migration de logiciels propriétaires vers des logiciels libres,
- la mise à disposition des sources de logiciels développés en interne ou par un prestataire.
Tous
les ministres sont surtout priés de dévoiler le montant des dépenses de
leur ministère - mais aussi de l’ensemble des administrations qui en
dépendent - en logiciels, et ce pour les années 2008, 2009, 2010, 2011
et 2012. Ils sont d’ailleurs sommés de bien vouloir distinguer les
dépenses concernant les logiciels propriétaires et celles afférentes aux
logiciels libres.
Des suites à l'imprécision du ministère du Budget
La question de la députée Attard n’est pas le fruit du hasard : il y a deux semaines, le ministère du Budget
annonçait qu’entre 2007 et 2011, la dépense publique en matière de
logiciels propriétaires (acquisition et maintenance) avait été « supérieure à 300 millions d’euros annuels, soit 1,5 milliard d’euros sur cinq ans
». Sauf que cette réponse fut jugée comme très incomplète notamment en
ce qu’elle ne prenait par exemple pas en compte les dépenses liées aux
logiciels libres.
Laurent Séguin, président de l’Association francophone des utilisateurs de logiciels libres (AFUL), évoquait ainsi dans nos colonnes une « fumisterie
» de la part du gouvernement, en ce que les sommes déboursées par
l’État lui paraissaient en réalité bien plus importantes que celles
indiquées. « J’aimerais qu’un rapport de la Cour de comptes permette
de vérifier si l’on est plus près de trois ou de huit fois les sommes
évoquées par le ministère du Budget. Rien que les quelques gros
programmes tels que Chorus (comptabilité de l'État), NS2I (Nouveau
système d'information dédié à l'investigation), Louvois (paye des
militaires), les logiciels de gestion des passeports biométriques, la
nouvelle plateforme d'interception des services de renseignement, etc. -
tous propulsés avec du logiciel non libre - doivent prendre une grosse
part des 260 millions d’euros d'acquisition et maintenance de logiciels
non libres en ne laissant plus grand chose au fonctionnement de
l'informatique de l'État » nous avait-il expliqué.
Nous
ne manquerons pas de revenir sur les montants dévoilés par chaque
ministère, une fois que les réponses des membres du gouvernement seront
publiées.
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