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Le 30 avril 2013 à 10h25
Source : Numerama.com, licence CC
Avec une capacité théorique maximale de 100 Mbits/s sur une ligne cuivre, quand l'abonné se trouve à moins d'un kilomètre d'un répartiteur de France Télécom, le VDSL 2 a de quoi faire évoluer l’offre en matière de connexion à Internet. En pratique, la capacité réelle devrait être en France de 50 Mbits/s pour environ 16 % des lignes téléphoniques.
C'était un avis très attendu. Après deux ans de
travaux, le comité d'experts regroupant les représentants de plusieurs
opérateurs de télécommunications a approuvé l'introduction de la
technologie à très haut débit VDSL 2 (Very high speed Digital Subscriber Line 2) sur la boucle locale de cuivre de France Télécom. Ce feu vert, donné par l'Arcep
(Autorité de régulation des communications électroniques et des
postes), va permettre aux fournisseurs d'accès d'organiser un lancement
commercial dès cet automne à l'échelle nationale.
Depuis deux ans, le comité planchait sur ce projet d'accès à Internet,
très intéressant sur le papier. Sa capacité théorique maximale est de
100 Mbits/s sur les lignes de cuivre, c'est-à-dire celles qui sont déjà
en place et qui servent à l'ADSL.
Les performances peuvent ainsi être fortement améliorées, sans
bouleverser l'infrastructure actuelle et sans nécessiter de gros
investissements.
Selon les situations, les connexions sont éligibles ou non au VDSL 2. Cette connexion à très haut débit est possible pour les clients reliés directement à leur NRA (nœud de raccordement d'abonnés), dans lequel coexistent les installations portant la téléphonie et Internet (les DSLAM, Digital Subscriber Line Access Multiplexer) des connexions SDSL et ADSL 2+.
Un cas particulier est celui où une fibre optique déporte un NRA
supplémentaire pour desservir un ensemble d'habitations distantes.
Seront exclus les clients reliés par un réseau de distribution indirecte
(en bas sur le schéma), où, pour cause de distances trop longues, des
relais sont assurés par des sous-répartiteurs (SR). © Arcep
Une solution efficace et peu coûteuse à la pénurie de haut débit
Ces raisons ont poussé l'Inspection générale des
finances à retenir le VDSL 2 comme piste à privilégier, alors qu'elle
remettait un rapport très critique sur l'efficacité des pouvoirs publics
concernant le déploiement des réseaux très haut débit. En effet,
l'installation de la fibre optique nécessite d'importants moyens : or,
si le VDSL 2 peut se poser en alternative peu coûteuse, pourquoi s'en
priver ?
Le comité avait pour mission de déterminer si l'utilisation du VDSL 2 en situation de dégroupage perturberait les technologies DSL existantes. «
De nombreux acteurs ont contribué aux différentes étapes de ces travaux
d’instruction [...] qui ont permis au comité d’experts de définir un
compromis technique afin de disposer des meilleurs débits VDSL 2 », écrit l'Arcep, même si la capacité théorique maximale n'est pas atteinte.
Un débit réel de 50 Mbits/s et des zones rurales exclues
Cependant, le principal inconvénient du VDSL 2
réside dans ses spécificités techniques. Au-delà du premier kilomètre,
la capacité de la ligne chute fortement et se rapproche de celle fournie
par l'ADSL 2+. «
Compte tenu des contraintes d'introduction [...], le débit réel maximum
observé sur le territoire devrait se situer autour de 50 Mbits/s pour
les lignes les plus courtes », prévient l'organisme.
Au regard des particularités du VDSL 2, l’autorité
de régulation estime que 16 % des lignes Internet – 5 millions tout de
même – pourront en profiter vraiment. Naturellement, sont principalement
concernées les « zones qui ne feront pas l'objet de déploiements FTTH [Fiber To The Home, par fibre optique, NDLR] à court terme ». Autrement dit, les zones rurales, où la population est faiblement concentrée.
Le VDSL 2 disponible à l’automne
« Une pré-généralisation du VDSL 2 est lancée à
l’échelle de deux départements, la Dordogne et la Gironde. Cette
opération va permettre aux opérateurs tiers de tester l’ensemble des
processus des offres de gros dans le cadre de l'utilisation du VDSL 2 :
commande, livraison et identification des difficultés », annonce l'Arcep.
Cette phase achevée, France Télécom « complètera
ses offres de gros pour y inclure le VDSL 2. Dès la publication de ces
nouvelles offres, les opérateurs disposeront d’un délai de trois mois
pour préparer le lancement du VDSL 2 sur le reste du territoire ».
Si tout se passe bien, le VDSL 2 sera disponible techniquement cet automne. « Le calendrier de disponibilité commerciale des offres VDSL 2 dépendra ensuite de la stratégie propre à chaque opérateur », rappelle l'Arcep, qui promet de suivre « attentivement l’introduction du VDSL 2 ». Un premier bilan sera dressé à l'automne 2014.
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