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L’édition 2014 du Baromètre de la confiance de La Poste réalisé par TNS Sofres décrit des Français friands d’Internet, en dépit de quelques réserves concernant la protection des données personnelles.
Le 11 avril 2014 par Clément Bohic
Les Français entretiennent une relation complexe avec Internet, devenu un centre d’action de leur vie numérique malgré une certaine circonspection autour de la vie privée et de la sécurité des transactions électroniques.
Telles sont les principales conclusions établies par TNS Sofres dans l’édition 2014 du Baromètre de la confiance (document PDF, 39 pages) réalisé pour le compte du groupe La Poste. Des 1007 internautes de 15 ans et plus sondés entre le 12 et le 17 mars 2014, les deux tiers disposent d’au moins deux adresses mail et d’un compte sur un réseau social. 88% ont déjà effectué au moins un achat en ligne. Une proportion comparable a consulté au moins une fois ses comptes bancaires.
Du commerce électronique à la banque en ligne en passant par le stockage de fichiers, la confiance envers ces services s’accroît avec l’usage. Illustration avec les réseaux sociaux, considérés sûrs par 23% des internautes… et 36% de ceux qui s’y connectent au moins une fois par semaine. Au global, le taux de confiance est légèrement plus élevé envers les réseaux professionnels (34% pour LinkedIn) et les blogs (29%), Twitter faisant exception (16%).
Sur le principe du cercle vertueux, une exploitation fréquente et variée d’Internet rassure les internautes… qui intensifient alors encore plus ses usages. Ils sont aujourd’hui 79% à s’accorder sur la sécurité des achats en ligne – que 37% pratiquent au moins une fois par mois. 68% pensent de même pour les paiements électroniques ; 86%, pour la consultation des comptes bancaires ; 75%, pour les virements (81% en ont déjà exécuté au moins un).
Et la confidentialité ?
TNS Sofres note une frilosité plus marquée sur la question du stockage. 78% des interrogés conservent des données sur des appareils numériques, mais seuls 34% ont franchi le cap du stockage en ligne, la plupart via les services de messagerie électronique. Si 17% hébergent en ligne des photos ou des vidéos, ils ne sont que 7% à faire de même avec les titres d’identité officiels ; 8% avec les documents bancaires.
Les inquiétudes sont nombreuses en la matière : 70% des internautes pensent qu’ils ne pourront jamais supprimer définitivement des données qu’ils ont mises en ligne. 59% doutent de l’intégrité de leurs fichiers sur le long terme. Et 67% estiment que des tiers pourraient un jour ou l’autre y accéder sans accord.
Plus globalement, 80% du panel s’interroge sur le réel niveau de protection des informations personnelles. 61% des répondants seraient rassurés de savoir que leurs données résident sur des serveurs situés en France. 70% trouvent utile la certification numérique pour les documents qu’ils échangent ou les transactions faites en ligne. Parmi les signes positifs, les interfaces de paiement sécurisé (75%), la réputation des sites (65%), les labels de confiance (40%) et leur recommandation par d’autres utilisateurs (26%).
L’évolution des usages
Au niveau des usages, il y a corrélation avec l’étude publiée en février dernier par Médiamétrie, qui notait une adoption croissante de l’Internet mobile, avec une audience éclectique partagée entre sites Web et applications. Selon TNS Sofres, 45% des internautes se connectent depuis un appareil mobile : 37% utilisent régulièrement un smartphone ; 21%, une tablette. L’une de leurs principales occupations se porte sur les réseaux sociaux : 72% y sont actifs ; 39% consultent leur profil au moins une fois par semaine ; 18% publient du contenu ; 11% partagent photos ou vidéo ; 14% utilisent la messagerie instantanée.
Quant aux réserves exprimées en matière de confidentialité, elle se recoupent avec celles dégagées dans ladernière étude de l’institut CSA. Les craintes se cristallisent sur les risques de piratage des données bancaires et d’usurpation d’identité. Certains évoquent la protection des mineurs ou le droit à l’oubli.
La perception d’Internet est aussi influencée par des paramètres que les utilisateurs finaux ne maîtrisent pas. Typiquement, la qualité de service, pointée du doigt début mars dans un Observatoire réalisé par le GESTE(Groupement des éditeurs de services en ligne). Le temps de chargement des pages est d’environ 2 secondes pour les 10% de connexions fixes les plus rapides, alors que les 5% les plus lentes dépassent systématiquement les 34 secondes.
La complexité du facteur géographique s’illustre à travers le retard des départements et territoires d’outre-mer, où le délai d’attente médian monte à 12,2 secondes. Bien que les performances varient significativement en fonction du site affiché et du terminal utilisé, cet indicateur reste symbolique d’une fracture numérique que le gouvernement s’est d’ailleurs donné l’objectif de résorber d’ici 2022 dans le cadre du Plan France Très Haut Débit.
Crédit illustration : dencg – Shutterstock.com
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