mardi 22 avril 2014

Google : Big Brother du Net ?

A lire sur: http://www.journaldunet.com/ebusiness/expert/57030/google---big-brother-du-net.shtml

Chronique de Marion Villot
Rédactrice web, Eskimoz, 10/04/14 11:56
Google, tel Big Brother, tente de contrôler tant bien que mal la qualité des contenus diffusés sur son territoire. Il exerce ce contrôle au nom de la qualité, principe suprême, en imposant ses règles souveraines aux webmasters. Quelles sont ces règles ? Quels sont les moyens dissuasifs et coercitifs de ce quasi Etat pour que justice soit faite ? Cette justice est-elle équitable ?
Google, à la manière de Big Brother, tente de surveiller la communauté des internautes adeptes du fameux moteur de recherche. Face aux violations de ses lois souveraines par de petits bandits ou par une mafia organisée, le géant, qui a toutes les caractéristiques de l’Etat, est-il en capacité de réagir ?

Google, un Etat géant

Les partisans de Westphalie bondiront de leur chaise mais il est possible de considérer Google comme un État. Pour quelles raisons ? Est-il un État puissant ou un État failli ?

Les trois caractéristiques de l’Etat

  • Le territoire : il est délimité par des frontières. Google possède un vaste territoire : 90% des requêtes effectuées en France ont lieu sur Google.
  • La population : Il s’agit des webmasters qui bâtissent des sites en tout genre, parlent un langage particulier, le code html, parfaitement compréhensible pour le moteur de recherche.
  • Le gouvernement soutenu par une Administration : C’est un organe investi du pouvoir exécutif qui dirige l’Etat. Le gouvernement de Google se compose des grands dirigeants de ce groupe-Etat, qui prennent les décisions législatives et coercitives importantes pour la communauté.

Les interdépendances entre ces trois éléments

Pour être un véritable État, le gouvernement doit contrôler le territoire et protéger la population. 
Pour cela, il a mis en place un système de sanctions qui exclut les webmasters qui violent les règles.

La population doit se montrer loyale envers le gouvernement et être attachée au territoire

Par exemple, les utilisateurs de Google, presque citoyens googliens, sont relativement fidèles à leur Etat, puisqu’ils n’utilisent pas ou très peu d’autres moteurs de recherche. Et s’ils utilisent un moteur de recherche autre que Google c’est bien souvent parce que leur nouveau terminal est programmé ainsi et ils s’empresseront de modifier leurs paramètres pour y remettre Google. 

Le fonctionnement de la police Google

Deux polices différentes 
Pour remplir ses missions de contrôle du territoire et de protection de la communauté, Google s’est doté dans un premier d’une police humaine et dans un second temps d’une police informatique. La police humaine sanctionne au moyen de pénalités manuelles, et l’autre police sanctionne par des pénalités algorithmiques.

Une police à visage humain

Une pénalité manuelle s’applique quand un employé de la quality team de Google passe sur votre site, l’analyse lui-même et vous pénalise.
Dans 99,9 % des cas, Google vous avertit en vous envoyant un message dans Google Webmaster Tools pour vous signaler que votre site a été pénalisé.    

Une police informatique

Une pénalité algorithmique se déclenche automatiquement dès lors que votre site ne respecte pas les filtres mis en place par Google.
Vous ne recevez pas de messages, vous êtes dans le flou total, sans moyen de savoir d’où vient la pénalité. Dans ce cas de nombreux textes doivent être exécutés pour réduire à néant le « champ du possible ». A vous de sortir votre SEO de l’ombre.

Les différents filtres de Google

Google, pour s’assurer de cette qualité des contenus et pour mettre à l’abri ses bons éléments de la concurrence déloyale, a mis en place un système de pénalités algorithmiques ou manuelles pour réprimander les pirates du référencement.

Le filtre Panda : Les facteurs « on-site »   

Ce sont les facteurs du site lui-même. Le filtre Panda a été mis en place pour améliorer la qualité des sites. Si vous ne respectez pas les guidelines de Google en sur optimisant votre site, vous serez déclassé selon la gravité des fautes.
Ces fautes qui coûtent chers sont :
  • Le maillage interne sur optimisé avec l’utilisation récurrente des mêmes mots-clés.
  • Le cloacking : dissimulation de contenu généralement fortement optimisé pour les moteurs de recherche, et non visible pour les internautes.
  • Le contenu dupliqué : copier/coller du contenu d’un autre site.
  • L’occurrence des mots-clés : Les mots-clés doivent représenter idéalement 3% du texte, leur utilisation doit donc être « naturelle ».

Le filtre Pingouin : Les facteurs « off-site »

Ce filtre se base donc sur la qualité des liens que votre site reçoit. Sont-ils naturels ou ont-ils été conçus spécifiquement pour manipuler l’algorithme ? Votre profil d’ancre est-il naturel ?
  • Profil de lien : Site émetteurs de mauvaises qualités, hors-thématiques, en langue étrangère.
  • Profil d’ancre : Ancres peu variées sur les requêtes phares du secteur d‘activité.
  • Qualité du contenu : Content spinning, qui consiste à recréer le même texte des dizaines de fois en modifiant certains mots pour que le contenu ne soit pas exactement dupliqué. 
Imaginez que l’on retrouve 50 articles sur 50 sites différents qui parlent de vous mais que les contenus sont quasiment similaires : si vous faisiez partie de la quality team, ne penserez-vous pas faire face à un tricheur ? 

Des sanctions proportionnelles aux délits

Si vous commettez un petit larcin, autrement dit que vous avez utilisé des techniques de référencement black hat mais que vous avez très peu utilisé ces techniques, votre sanction sera le déclassement de votre site.
En revanche si vous êtes l’auteur d’un délit grave comme le paid linking ou lecloaking, le degré de sanction sera proportionnel à la gravité de votre action, vous écoperez donc d’un déclassement très important, voire une mise en quarantaine.

Une justice googlienne équitable

Pour protéger la communauté d’internautes d’elle-même et des pirates de l’algorithme, Google a mis au point une police à la fois dissuasive et coercitive. Le géant a même crée un système de délation, au cas où certains bandits SEO passeraient à travers les mailles du filet.
Les objectifs sont clairs :
  • Qualité du contenu : quand vous effectuez une recherche, l’objectif est que vous trouviez l’information la plus pertinente et adéquate.
  • Symétrie de l’information : Google doit donner du sens à vos recherches. Exemple : Si vous tapez une citation qui parle de vin, le moteur devra vous renvoyer vers un site expliquant la citation et non chez « Nicolas ».
  • Égalité des chances : les petites entreprises doivent pouvoir se faire connaître dans leur secteur pour ne pas laisser simplement la place aux géants.
A partir d’un formulaire de spam report accessible en un clic, l’internaute peut dénoncer des sites dits abusifs, c’est-à-dire qui vendent ou achètent des liens, tentent d’obtenir et de communiquer des informations relatives à la vie privée, etc. Google légitime son activité policière par le règne de la justice, ou plutôt d’une justice qu’elle croit être La justice.
 Au fond, sa conception de la justice est presque une justice sociale, celle de l’égalité des chances puisque c’est aux plus méritants, à ceux qui écrivent le mieux et qui développent leur site pour apporter une plus-value à la communauté, que reviennent les meilleures places dans le classement du moteur de recherche. 
La visée de Google est donc noble, le géant se montrant investi d’un devoir kantien qui est d’insuffler au peuple la connaissance pour l’extraire de la minorité et le mener vers le bonheur. Autrement dit, pénaliser les contenus frauduleux et hisser sur le podium les contenus de qualité permet à Google d’être un moteur de recherche de qualité.


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Sources :
Eskimoz
Webrankinfo
Abondance

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