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Par Lélia de Matharel -
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Le 9 avril, le MIT faisait monter sur scène les 10 innovateurs français de moins de 35 ans les plus doués de l’année 2013. L’Usine Digitale est allé rencontrer l’un d’entre eux : Stanislaw Ostoja-Starzewski, co-fondateur de la start-up NovaNano qui développe des mini-satellites qui permettraient de connecter tous les habitants du globe à Internet, à un prix abordable même dans les zones faiblement peuplées.
L'Usine Digitale – Une start-up américaine, Planet Labs, fabrique elle aussi des mini-satellites. En quoi vos NovaNano sont-ils différents ?
Stanislaw Ostoja-Starzewski – Planet Labs lance de petits satellites dans l’espace pour recueillir des images de la surface de la terre à moindre coût. Nos NovaNano sont des outils de connectivité. Comme veut le faire Facebook avec ses drones et Google avec ses ballons Loon, nous souhaitons donner un accès web au deux tiers des personnes qui n’ont aujourd'hui pas Internet.
Pour y parvenir, nous devons envoyer 64 appareils dans l'espace. Ils seront positionnés d’une manière précise les uns par rapport aux autres. Ils couvriront chacun une surface de 1000 à 1500 kilomètres de diamètre au sol, en dessous d'eux. Chaque satellite devrait coûter, main d'œuvre, fabrication et envoi dans l'espace compris, un million d'euros au lieu de plusieurs centaines pour un appareil traditionnel. L’ensemble du réseau devrait coûter moins de 70 millions d’euros : ce projet est nettement plus compétitif que celui de Facebook ou deGoogle, qui auront besoin de milliers de drones ou de ballons pour couvrir toute la surface du globe. Le prix d'une connexion au web avec notre système sera au moins dix fois inférieur aux tarifs pratiqués actuellement. Les deux géants du net penseront peut-être à nous un jour, ce sont de potentiels clients de notre start-up...
Quelles autres applications peuvent être développées avec vos satellites ?
Les NovaNano pourront être connectés à de petits boîtiers de la taille d'un livre de poche, installés sur le dessus d’un camion ou d’un conteneur de marchandises par exemple. Les entreprises de transport pourront être plus efficaces en sachant précisément où se situe leur cargaison à un instant T, grâce à un suivi GPS tout autour du globe. Aujourd'hui, ces technologies de tracking sont trop chères à mettre en place pour chaque fourgon. Trois opérateurs de flottes de camions nous ont déjà commandé des boîtiers. Deux en Europe de l’Est, qui organisent des trajets au Moyen-Orient, et un au Nigéria.
Quand votre service sera-t-il disponible ?
Nous sommes encore en phase de développement. D'ici deux ans, nos premiers appareils devraient être installés en orbite, à 700 kilomètres de la terre. Pour le transport de marchandises, le suivi n'a pas besoin d'être effectué en temps réel. Nous n'avons donc pas besoin d'envoyer 64 appareils dans l'espace. Une synchronisation des données toutes les heures ou toutes les deux heures est suffisante. Pour fournir ce service à nos clients, un réseau de six satellites dans l'espace suffit. Plusieurs investisseurs nous soutiennent pour mener à bien cette première étape : la Banque Publique d’Investissement et des compagnies privées. Nous recherchons actuellement 2 millions d’euros de financements pour poursuivre notre recherche développement. Etre lauréat du prix des innovateurs de moins de 35 ans décerné par la revue du MIT devrait nous permettre de trouver plus facilement ces fonds.
Propos recueillis par Lélia de Matharel
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