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Publié le 09 mai 2014, à 16h20
Publié le 09 mai 2014, à 16h20
Numérique ou Europe, ils font partie de notre quotidien. Deux réalités pourtant malmenées par trop de politiciens qui en font les boucs-émissaires de nos maux et de nos craintes.
SI NOUS INVESTISSONS DANS LES EMPLOIS D’AVENIR AU NIVEAU EUROPÉEN
Alors que le chômage persiste en France et chez nos voisins, les entrepreneurs européens de la nouvelle économie semblent abandonnés. Alors qu’il faudrait un grand plan numérique européen, chaque pays construit sa propre législation dans son coin, complexifiant chaque jour un peu plus le maquis normatif.
Alors que l'Europe a réussi la circulation des hommes, des produits et de l’argent, elle n'a que faiblement esquissé la convergence des systèmes et des idées qui produisent la richesse d'une économie du XXIe siècle, c’est désormais une obligation. Le numérique est en train de tout révolutionner, pourtant on continue de se focaliser sur les emplois qui disparaîtront inéluctablement, sans investir dans les filiaires d'avenir (biotechnologie, nanotechnologie, industries informatiques et satellitaires, recherche cognitive).
Des emplois où nous manquons déjà de compétences et où les Etats-Unis investissent massivement. Chaque Etat joue pour sa propre partition, suivant ses intérêts du moment. Est-ce vraiment dans l’intérêt des citoyens européens ?
SI NOUS CHOISISSONS LA CONVERGENCE FISCALE ET SOCIALE
L'Europe, comme elle a su le faire pour la politique agricole commune, a besoin d'une politique numérique commune. Les entreprises en Europe doivent non seulement faire face à des marchés fragmentés par la langue, mais aussi par le maquis des législations nationales. Un succès français, allemand ou italien se fait sur un marché 5 à 10 fois plus petit que le marché américain.
Et, lorsqu’une entreprise veut prospecter sur le marché d’un pays voisin, elle voit tomber sur elle le déluge des législations nationales et européennes. Dès lors, il ne faut pas s’étonner que nos bonnes idées vivotent ou se fassent racheter par des géants américains mieux armés. L’émergence de champions numériques européens est largement conditionnée à la remise à plat de la fiscalité européenne. Il faut donner aux entreprises des règles simples, uniques, qui leur permettent de jouer équitablement en matière de fiscalité et de concurrence pour pleinement prospérer.
Sur ce dossier comme sur beaucoup d’autres, il est également urgent d’aller plus vite. La création et l’harmonisation des directives à l’échelle européenne prennent trop de temps. Or, si l’Europe ne prend pas rapidement des décisions sur le numérique, elle sera définitivement dépassée par les pays qui utilisent intensivement cette ressource d’emplois et de croissance.
SI NOUS METTONS À JOUR LE LOGICIEL EUROPÉEN
Il ne faut pas faire preuve d’angélisme, l’Europe n’est pas parfaite, il faut revoir toute son organisation. Jusqu’à aujourd’hui, l’Europe n’a pas su profiter de la révolution informatique comme elle l’aurait dû, et l'on se trompe aujourd’hui de coupable en voulant à tout prix s’attaquer aux géants américains sans regarder pourquoi nous n'avons pas créé Google en Europe ou gardé Meetic en France.
Yann-Maël Larher, doctorant en droit social sur les TIC dans l'entreprise (Université Paris 2 - Assas)
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