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L'Expansion.com - publié le 05/08/2013 à 08:02
Le président de la République et le gouvernement ont beau annoncer le rebond imminent de l'activité, les Français n'y croient pas. Mais les signes existent bien, reste à savoir les interpréter. L'Expansion.com les a passés au crible.
la production manufacturière a augmenté en juillet
pour la première fois depuis 17 mois a annoncé jeudi dernier le cabinet
Markit.
afp.com/Jeff Pachoud
"La reprise, elle est là ", a affirmé François Hollande lors de son interview du 14 juillet. "La France est sortie de la récession",
modulait une semaine plus tard le Pierre Moscovici. Problème, les
Français, eux, ne voient toujours rien venir. Sept sur dix estiment au
contraire que la situation économique s'aggrave,
selon un sondage CSA pour l'Institut Montaigne et les Echos. Et
pourtant des signes de reprise existent bien. Mais ils sont encore très
fragiles et reflètent souvent davantage une amélioration de la
conjoncture internationale qui bénéficie à la France. Revue de détail.
La bonne nouvelle :la production manufacturière a augmenté en juillet pour la première fois depuis 17 mois a annoncé jeudi dernier le cabinet Markit. Il s'agit même de la plus forte enregistrée depuis deux ans. Elle est de plus généralisée à l'ensemble du secteur : biens de consommation, biens intermédiaires et biens d'équipement.
Le bémol : les commandes, l'emploi et les stocks d'achats dans le secteur manufacturier continuent de se replier, il est vrai légèrement. Et les délais de livraison des fournisseurs, eux, sont toujours en hausse. Au final, l'indice des acheteurs PMI du cabinet Markit, qui évalue l'activité dans l'industrie manufacturière, progresse à 49,7 points mais reste en deçà du seuil des 50 points qui sépare la récession de la croissance. La France est donc en retard sur l'ensemble de la zone euro qui a enregistré la reprise de l'industrie le mois dernier.
Le bémol : +0,9%, cela reste encore bien timide. Et ce d'autant plus que les statistiques des immatriculations doivent être prises avec prudence, prévient Bertrand Rakoto, consultant automobile chez Polk. Elles reflètent de moins en moins les achats des particuliers. De plus le marché automobile se caractérise par une grosse inertie liée directement à l'état général de l'activité et au chômage. L'analyste ne prévoit pas de vrai retournement du marché auto en France avant 2014.
Le bémol : Le Cac 40 n'est qu'un indicateur imparfait de la situation économique en France. Les géants de la cote sont en effet des groupes internationaux qui réalisent souvent la majeure partie de leurs affaires hors de l'Hexagone, voire hors de l'Union européenne. Ils échappent donc en partie au marasme du Vieux continent. De façon générale, l'optimisme des marchés financiers partout dans le monde est alimenté par le maintien de politiques monétaires très accommodantes par les grandes banques centrales.
Le bémol : Le moteur en question continue en fait d'avoir des ratés. La hausse de 0,3% cache deux baisses de 0,7% en avril et en juin pour une hausse de 0,8% en mai. Pas sûr qu'on puisse vraiment compter sur lui à l'avenir.
Le bémol : Cet indicateur reste en deçà de 100, sa moyenne de longue période depuis 1976. S'il s'améliore pour les perspectives personnelles des chefs d'entreprise, il reste à un niveau très faible en ce qui concerne l'opinion sur l'activité générale. Les carnets de commandes restent enfin moins etoffés que la normale.
Le bémol: Seules 37% des sondés comptent sur une reprise de leur activité en 2013 ou 2014. Et une majorité (57%) pense que celle-ci n'interviendra pas avant 2015 ou 2017. "Les patrons de TPE sont encore plus alarmistes s'agissant de l'économie en général" constate l'enquête : 80% n'anticipent pas de retour à la croissance avant 2015.
Le bémol : Cet indicateur atteint péniblement 82 points et reste donc très nettement inférieur à la moyenne de 100 points établie sur plus de 35 ans. Dire que les ménages ont "retrouvé le moral" serait ainsi très exagéré. D'après une enquête internationale réalisée par Nielsen, le moral des consommateurs français se situe même au 50e rang sur 58 pays étudiés.
Le bémol : Rien n'est moins sûr. La preuve, les permis de construire, préalables indispensables à de futurs logements, eux, sont toujours en baisse. Tout comme le moral des artisans de la construction et des professionnels du BTP. Quant à la demande de logements neufs, elle restait "terne" en juillet, estimait l'Insee.
Le bémol : Cette hausse ne correspond pas à une hausse du nombre des transactions immobilières. Acheteurs et vendeurs sont toujours aussi attentistes. La Fnaim table ainsi sur une chute de 10% des transactions en 2013. Le Crédit immobilier est encore plus pessimiste.
Le bémol: une hausse de 0,2% représente vraiment un tout petit rebond. Et l'Insee, qui l'annonçait dès le mois de juin, évoquait plus un feu de paille avec un retour à une croissance zéro au troisième trimestre. Mais on est de toutes façon dans le domaine de la croissance molle. L'élan en fin d'année ne serait d'ailleurs pas compatible avec une hausse du PIB supérieure à 1% l'année prochaine. Les Echos croient savoir que le gouvernement pourrait revoir à la baisse sa prévision pour l'année prochaine sur des bases plus réalistes.
Le bémol : Cet objectif du retournement, qui semblait encore inatteignable il y a peu, paraît aujourd'hui un peu plus accessible grâce à la montée en charge des emplois aidés. Soit 540.000 dont 100.000 emplois d'avenir prévus cette année. Auxquels s'ajoutent 75.000 contrats de génération et 30.000 formations en vue d'occuper des emplois non pourvus... Pour Eric Heyer, économiste à l'OFCE, le pari présidentiel est donc jouable "mais ce ne serait qu'un traitement social du chômage, un effet d'optique, pas une inversion de la courbe du chômage."
1. La production manufacturière repart enfin à la hausse
La bonne nouvelle :la production manufacturière a augmenté en juillet pour la première fois depuis 17 mois a annoncé jeudi dernier le cabinet Markit. Il s'agit même de la plus forte enregistrée depuis deux ans. Elle est de plus généralisée à l'ensemble du secteur : biens de consommation, biens intermédiaires et biens d'équipement.
Le bémol : les commandes, l'emploi et les stocks d'achats dans le secteur manufacturier continuent de se replier, il est vrai légèrement. Et les délais de livraison des fournisseurs, eux, sont toujours en hausse. Au final, l'indice des acheteurs PMI du cabinet Markit, qui évalue l'activité dans l'industrie manufacturière, progresse à 49,7 points mais reste en deçà du seuil des 50 points qui sépare la récession de la croissance. La France est donc en retard sur l'ensemble de la zone euro qui a enregistré la reprise de l'industrie le mois dernier.
2. Le marché automobile met fin à 20 mois de baisse
La bonne nouvelle :Les immatriculations de voitures neuves ont augmenté de 0,9% en juillet. Il s'agit de la première hausse depuis octobre 2011. Un rebond que l'on doit aux bonnes performances de Renault et de Peugeot car les fabricants étrangers, eux, sont en baisse.Le bémol : +0,9%, cela reste encore bien timide. Et ce d'autant plus que les statistiques des immatriculations doivent être prises avec prudence, prévient Bertrand Rakoto, consultant automobile chez Polk. Elles reflètent de moins en moins les achats des particuliers. De plus le marché automobile se caractérise par une grosse inertie liée directement à l'état général de l'activité et au chômage. L'analyste ne prévoit pas de vrai retournement du marché auto en France avant 2014.
3. La Bourse de Paris est gagnée par l'euphorie
La bonne nouvelle : Le Cac 40 vient de repasser le seuil psychologique des 4000 points et se rapproche de son niveau le plus haut de l'année atteint le 28 mai (4072 points). Les investisseurs verraient-ils la reprise que les Français moyens de voient pas ?Le bémol : Le Cac 40 n'est qu'un indicateur imparfait de la situation économique en France. Les géants de la cote sont en effet des groupes internationaux qui réalisent souvent la majeure partie de leurs affaires hors de l'Hexagone, voire hors de l'Union européenne. Ils échappent donc en partie au marasme du Vieux continent. De façon générale, l'optimisme des marchés financiers partout dans le monde est alimenté par le maintien de politiques monétaires très accommodantes par les grandes banques centrales.
4. La consommation des ménages est repartie
La bonne nouvelle :La consommation des ménages a progressé de 0,3% au deuxième trimestre après avoir baissé de 0,2% au premier. Le moteur traditionnel de la croissance française est-il reparti?Le bémol : Le moteur en question continue en fait d'avoir des ratés. La hausse de 0,3% cache deux baisses de 0,7% en avril et en juin pour une hausse de 0,8% en mai. Pas sûr qu'on puisse vraiment compter sur lui à l'avenir.
3. Le moral des industriels s'améliore...
La bonne nouvelle : Contrairement à ce que dit le Medef, le moral de beaucoup de chefs d'entreprise s'améliore. Celui des industriels, tels que mesuré par l'Insee, a même accéléré légèrement sa progression par rapport au mois précédent pour atteindre 95 points.Le bémol : Cet indicateur reste en deçà de 100, sa moyenne de longue période depuis 1976. S'il s'améliore pour les perspectives personnelles des chefs d'entreprise, il reste à un niveau très faible en ce qui concerne l'opinion sur l'activité générale. Les carnets de commandes restent enfin moins etoffés que la normale.
4... celui des patrons de TPE aussi...
La bonne nouvelle : Le moral des patrons de très petites entreprises (TPE) est en légère amélioration, 23% d'entre eux jugeant la conjoncture actuelle favorable, un taux en hausse de sept points par rapport à avril, selon une enquête Ifop pour la société Fiducial. Cela dénote "une petite embellie de la perception des TPE sur la conjoncture" par rapport à la dernière enquête diffusée en avril qui retrouve ainsi son niveau de juillet 2012.Le bémol: Seules 37% des sondés comptent sur une reprise de leur activité en 2013 ou 2014. Et une majorité (57%) pense que celle-ci n'interviendra pas avant 2015 ou 2017. "Les patrons de TPE sont encore plus alarmistes s'agissant de l'économie en général" constate l'enquête : 80% n'anticipent pas de retour à la croissance avant 2015.
5. Quant à celui des ménages...
La bonne nouvelle : Le moral des Français a connu une embellie en juillet sous l'effet notamment d'une perception plus optimiste de leur niveau de vie et de celui de leurs concitoyens. Il bondit de 3 points selon l'indice synthétique de la confiance des ménages publié tous les mois par l'Insee.Le bémol : Cet indicateur atteint péniblement 82 points et reste donc très nettement inférieur à la moyenne de 100 points établie sur plus de 35 ans. Dire que les ménages ont "retrouvé le moral" serait ainsi très exagéré. D'après une enquête internationale réalisée par Nielsen, le moral des consommateurs français se situe même au 50e rang sur 58 pays étudiés.
6. Les mises en chantiers rebondissent
La bonne nouvelle : Quand le bâtiment va tout va, comme dit le proverbe. Or les mises en chantiers de logements, autrement dit la construction ont bondi de 8% au troisième trimestre par rapport à la même période de l'année précédente. Elles avaient déjà progressé de 6% sur les trois mars en mars et avril. On n'avait pas vu ça depuis longtemps. Une tendance positive qui se dessine ?Le bémol : Rien n'est moins sûr. La preuve, les permis de construire, préalables indispensables à de futurs logements, eux, sont toujours en baisse. Tout comme le moral des artisans de la construction et des professionnels du BTP. Quant à la demande de logements neufs, elle restait "terne" en juillet, estimait l'Insee.
9. Le marché des crédits immobiliers repart enfin
La bonne nouvelle : Après plusieurs trimestres de baisse consécutifs, la production de crédits immobiliers s'est nettement repris au deuxième trimestre avec une hausse de 35%. A comparer avec la chute de 26% enregistrée en 2012. Un signe du déblocage du marché ? Ce qui serait positif car l'équipement de la maison est un booster de la consommation des ménages.Le bémol : Cette hausse ne correspond pas à une hausse du nombre des transactions immobilières. Acheteurs et vendeurs sont toujours aussi attentistes. La Fnaim table ainsi sur une chute de 10% des transactions en 2013. Le Crédit immobilier est encore plus pessimiste.
10. Le rebond du PIB au deuxième trimestre
La bonne nouvelle :Pierre Moscovici, la Banque de France et l'Insee prédisent une hausse du PIB de 0,2% au deuxième trimestre ce qui mettrait fin à la récession enregistrée par la France cet hiver. De fait, la situation ne s'améliore pas seulement dans l'industrie mais aussi dans les services, et ce depuis quatre mois, indique l'économiste de BNP Paribas Dominique Barbet. "Les enquêtes (tant de l'Insee que du PMI) ont sous-estimé le niveau d'activité pendant plus d'un an et nous pensons que la France est déjà sortie de la récession", affirme-t-il. "La première estimation du PIB du deuxième trimestre attendue le 14 août, devrait le confirmer".Le bémol: une hausse de 0,2% représente vraiment un tout petit rebond. Et l'Insee, qui l'annonçait dès le mois de juin, évoquait plus un feu de paille avec un retour à une croissance zéro au troisième trimestre. Mais on est de toutes façon dans le domaine de la croissance molle. L'élan en fin d'année ne serait d'ailleurs pas compatible avec une hausse du PIB supérieure à 1% l'année prochaine. Les Echos croient savoir que le gouvernement pourrait revoir à la baisse sa prévision pour l'année prochaine sur des bases plus réalistes.
Et pendant ce temps, le chômage continue d'augmenter...
La mauvaise nouvelle :Le nombre des demandeurs d'emploi sans activité est reparti à la hausse de 0,5% en juin pour établir à un nouveau record, a annoncé Pôle emploi le 24 juillet. Or c'est l'indicateur le plus concret aux yeux des Français pour juger de l'éventuelle reprise de l'activité en France. Sans compter que cela pourrait remettre en cause l'objectif de François Hollande d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année.Le bémol : Cet objectif du retournement, qui semblait encore inatteignable il y a peu, paraît aujourd'hui un peu plus accessible grâce à la montée en charge des emplois aidés. Soit 540.000 dont 100.000 emplois d'avenir prévus cette année. Auxquels s'ajoutent 75.000 contrats de génération et 30.000 formations en vue d'occuper des emplois non pourvus... Pour Eric Heyer, économiste à l'OFCE, le pari présidentiel est donc jouable "mais ce ne serait qu'un traitement social du chômage, un effet d'optique, pas une inversion de la courbe du chômage."
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