vendredi 11 novembre 2011

Tablette : besoin ou caprice ?

La mode des tablettes tactiles, lancée en 2010 avec l’iPad d’Apple, envahit petit à petit le monde de l’électronique mobile. Ces beaux objets ont pour vocation de “remplacer” nos ordinateurs portables tels que les netbooks, en apportant une petite propriété qui fait toute leur force : l’ultra mobilité. Cependant, même si il y a d’excellentes raisons qui justifient l’achat d’une tablette, il subsiste également d’autres raisons tout aussi bonnes de ne pas craquer. Alors une tablette, besoin ou caprice ?
Nous laissons la place à Ibolito, rédacteur sur HTC-Hub. Merci à lui, et rendez-vous dans les commentaires pour débattre sur ce sujet !
Avec l’avènement des smartphones surpuissants animés par des processeurs toujours plus performants et des écrans de plus en plus imposants, le marché des tablettes ne risque-t-il pas de se retrouver catalogué en tant que simple effet de mode ? Voici donc, en toute objectivité, les “pour” et les “contre” à l’achat d’une tablette.
Une tablette, pourquoi faire ?
Pourquoi faire ? Pour le multimédia tout d’abord. Regarder un film et des photos sur un grand écran à haute résolution est un véritable régal, il faut l’avouer. Mais le multimédia n’est pas le seul avantage qu’offre un appareil de ce genre. La navigation internet est sublimée et quand on utilise une tablette équipée d’un système bien pensé c’est une véritable partie de plaisir. Et si les performances sont de la partie, cela en devient même plus plaisant que le surf sur PC.
On peut donc checker ses mails, parcourir ses réseaux sociaux, visualiser ses photos… Certaines tablettes permettent même de recevoir et passer des appels, nécessitant cependant un kit oreillette bluetooth (tenir une tablette de 7 pouces à l’oreille… Un peu ridicule non ?). Tout est donc pensé pour vraiment “remplacer” un ordinateur portable conventionnel et même, pourquoi pas, se substituer au rôle d’un smartphone. Mais est-ce réellement le cas ? Avant de répondre à cette question, voyons donc les avantages qu’apportent un OS pour tablette.
L’expérience utilisateur, le fer de lance des tablettes
Les netbooks ne sont pas la seule menace qui pèse sur les tablettes. Comme dit plus haut, nos smartphones toujours plus performants et dotés d’écran de plus en plus grand, pourraient dissuader ceux qui en possède un d’acquérir une tablette. “Pour quoi faire ?” dirons les plus sceptiques “puisque mon smartphone fait tout ce que peut faire une tablette”. Oui mais non. Le titre de ce paragraphe est très explicite. Les tablettes actuelles sont donc équipés de la même génération de processeurs que les smartphones les plus puissants. Mais alors qu’est ce qui différencie l’utilisation d’une tablette d’un smartphone ? Prenons pour exemple la visualisation des mails. Sur PC, voici ce que ça donne :

Maintenant sur smartphone :

Et enfin sur tablette :

Comme vous le voyez, lire ses mails sur PC et sur smartphone se fait d’une manière parfaitement identique ; une liste de libellés sur lesquels nous avons l’envoyeur et l’objet du message. Mais sur tablette, nous avons deux tableaux, sur la gauche les libellés, sur la droite le contenu du mail. Infiniment plus pratique n’est-ce pas ? Nous vivons dans une société où nous avons besoin d’un accès immédiat à l’information, c’est un fait. Et l’écosystème d’une tablette nous permet cet accès ultra rapide. Un point pour elles donc. Le reste de l’expérience utilisateur étant calqué sur les OS mobiles “tout tactile” (en version adaptée au grand format) est également un avantage conséquent face aux ordinateurs, surtout pour ceux qui cherchent une interface intuitive. Ainsi, nous disposons d’un PC qui a accès à tous les avantages d’un smartphone : interface intuitive, applications dédiées, ergonomie améliorée. Pour l’instant tout penche en faveur de l’achat d’une tablette. Voyons ce qui s’y oppose.

Les inconvénients d’une tablette

Tablette ou Netbook pour voyager ? Il faut choisir !Jusque là, tout semble jouer en faveur des tablettes, cependant un grand problème vient se greffer à ce tableau idyllique : la connexion internet. Si on veut allier des performances dignes d’un ordinateur à la mobilité d’un smartphone, il faut forcément passer par une connexion internet sans quoi l’intérêt d’une tablette se retrouve vite limité. Or, même si notre tablette dispose d’une connexion 3G, les opérateurs on fait en sorte qu’on ne puisse pas se connecter au web via une carte SIM reliée à un forfait smartphone, et ce même si l’on dispose d’une offre internet illimité. Le Wifi lui est bien utile mais limite les fonctions mobiles d’une tablette, par exemple lors d’un long voyage à l’arrière d’une voiture. Les utilisateurs lambda ne sachant pas “bidouiller” le logiciel de leur appareil se retrouveront donc dans l’obligation de souscrire à un forfait internet très coûteux et pas forcément à l’avantage du consommateur. Première faille.
On disait également qu’une tablette doit/peut remplacer un PC. C’est vrai et faux à la fois, car en terme de traitement de texte, un PC reste imbattable. D’une part grâce au clavier physique qui devance largement l’ergonomie d’une saisie tactile et de l’autre avec leurs suites logicielles. Sur tablettes, elles ne sont clairement pas au niveau de ce qu’on l’on a sur ordinateur. Voici donc la réponse à la question que l’on se posait plus haut : non une tablette ne peut pas remplacer un ordinateur. D’accord le problème physique du clavier peut être réglé grâce aux différents clavier bluetooth, Asus proposant même pour sa tablette phare, l’EeePad Transformer, un socle qui fait office de clavier, livrant ainsi un véritable PC portable pliable. Mais le soucis logiciel est toujours présent, deuxième faille.
On en revient à la fonction principale d’une tablette : la navigation. Qu’elle soit sur le web, dans les albums photos, vidéos ou mails, c’est à ça que sert principalement un appareil de ce type. Mais une fois de plus, nous re-voilà en face du problème de la connexion internet. Imaginez-vous dans le train, Marseille-Paris, plus de 3h de route. Vous voulez sortir votre tablette, regarder quelques vidéos YouTube, checker vos mails, et discuter avec vos amis sur les réseaux sociaux. Cela vous coûtera deux forfaits de prix équivalent. Voilà de quoi dissuader une bonne partie des clients potentiels…

Conclusion

Aujourd’hui, une tablette est donc finalement un bon investissement si on prend en compte ses possibilités et ses contraintes. Excellente ergonomie, une interface intuitive et idéale pour la navigation web, le visionnage de photos, vidéos et l’accès aux informations en temps réel, n’importe où n’importe quand. Mais n’oublions pas le prix que nous coûtera l’accès à ces fonctionnalités et le fait qu’il faille très clairement mettre de côté la possibilité de rédiger un texte comme sur ordinateur. Alors oui les tablettes sont encore, en l’état, un effet de mode : leur caractéristiques software actuelles ne permettant pas de remplacer complètement un véritable PC. Cependant, elles devancent ces derniers pour ce qui est du multimédia grand public. Ceux qui pensaient qu’un jour on visionnerait nos photos et vidéos sur une tablette tactile sont sûrement les mêmes qui imaginent l’avenir de la rédaction de texte sur ses pavés électroniques. La puissance, nous l’avons d’ores et déjà. Ne reste plus que le software. Pour bientôt ?
Le cas iPad
L’iPad est un cas vraiment à part dans le monde des tablettes. Il est certes le déclencheur de l’engouement que nous avons pour ces tablettes, mais ce statut ne l’empêche d’avoir plusieurs talons d’Achille. Prenons le cas le plus probant : Flash Player. La tablette se rapprochant d’un PC, elle se doit d’offrir au moins aussi bien que ces derniers pour inciter le consommateur à lâcher leur ordinateur. La navigation web sur iPad, étant dépourvu de Flash Player, est donc très très limitée, ce qui enlève un certain intérêt à cette tablette. Apple a dit non à ce plug-in, coupant ainsi l’accès à son produit à des milliers de sites tournant avec cette extension.
D’autant plus que son OS en lui-même n’est qu’un réchauffé de ce qu’on l’on dispose sur iPhone et iPod Touch, un écran rempli d’icônes et c’est tout. L’accès aux informations se fait donc obligatoirement par le lancement d’une application ou d’une page web. Malgré cela, ce n’est pas uniquement la force marketing d’Apple qui fait que l’iPad se vend comme des petits pains, non. Le catalogue d’applications dont dispose la tablette à la pomme est tout simplement extraordinaire. Les concurrents sous Android jouissent eux d’un système entièrement pensé pour le tout tactile sur grand écran et l’internet complet grâce à la gestion de Flash Player, sans oublier les widgets (équivalents des gadgets Windows sur PC), ces vignettes interactives qui affichent des flux d’informations ou permettent d’interagir avec le système sans avoir à ouvrir une application.
Exemple de page d’accueil sur iPad et sur tablette Android

 
Nous avons un aperçu des infos sans avoir à entrer dans l’application dédiée : météo, agenda, etc… Il est même possible de contrôler la musique via ces widgets, alors que l’iPad ne propose qu’une seule option : l’affichage des icônes d’applications.
Mais en contre-partie, les appareils sous Android disposent d’un éventail d’applications dédiées aux tablettes vraiment très limité. L’iPad est donc, au niveau de l’OS pur, plus proche du smartphone que du PC. À l’heure actuelle en tout cas.
Merci à Ibolito pour cet article invité, et n’hésitez pas à réagir car cet article ne manquera pas de générer des commentaires. Faites attention à ne pas tomber dans le fanatisme pour un camp ou pour l’autre :) Et nous vous invitons également à consulter notre Guide d’achat : 6 critères pour bien choisir sa tablette et notre sélection des meilleures tablettes tactiles si vous souhaitez combler un besoin ou répondre à un caprice !

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