mercredi 23 novembre 2011

Une initiative de 5 pôles de compétitivité Appel à contribution sur les dispositifs pour l’innovation

mardi 22 novembre 2011
Le collectif des cinq pôles de compétitivité TIC ( Systematic Paris-Region, Cap Digital, Images & Réseaux, Minalogic et Solutions Communicantes Sécurisées), avec Syntec Numérique, Comité Richelieu et CGPME Paris - Ile-de-France, ouvre une plateforme Internet de consultation dédiée au Manifeste des  2 000 PME innovantes de la filière TIC : http://manifeste-pme-tic.org/. Cette consultation la consultation aboutira à la rédaction d’un Manifeste qui sera rendu public dans sa forme définitive début 2012.
2 000 PME innovantes de la filière TIC sont invitées à s’exprimer sur 4 dispositifs clés pour leur croissance et la poursuite des investissements dans l’innovation : CIR, JEI, SBA, TEPA ISF.
En contribuant à la plate-forme Internet, elles feront émerger des pistes d’actions concrètes, réalistes et pouvant être rapidement mises en œuvre afin de pérenniser la croissance et favoriser la transformation des PME innovantes en ETI.

La plateforme Web du Manifeste sera ouverte durant 4 semaines ; elle permettra aux 2 000 PME innovantes de la filière TIC de témoigner des enjeux liés
- au dispositif CIR : crucial pour la croissance des PME de l’innovation et les projets d’avenir, il a été salué par plusieurs pays étrangers pour sa simplicité et sa compétitivité.
- au dispositif JEI : créé en 2004, il permet à des PME investissant 15% de leur budget en R&D de bénéficier d'avantages fiscaux et d'abattements de charges pendant 8 ans, favorisant ainsi l'éclosion de sociétés innovantes ; les avantages ont toutefois été considérablement réduits par la Loi de finances 2011.
- au dispositif TEPA ISF : est actuellement étudiée l’intégration d’un taux majoré à 50% minimum en cas d'investissement dans des PME innovantes jugées risquées par les  investisseurs ou le grand public.
- à l’accès aux « grands » marchés pour les PME - Small Business Act : la problématique des relations de contractants entre PME et grands comptes, qu’ils soient publics ou privés, se pose encore trop souvent aujourd’hui.

Petit rappel sur les 4 dispositifs

CIR – CREDIT D’IMPOT RECHERCHE

Créé en 1983 et modifié par les lois de finances de 2004 et de 2008, le crédit d'impôt recherche a pour objectif de soutenir les entreprises dans leur effort de recherche-développement afin d'accroître leur compétitivité. Son mécanisme est simple : un crédit d’impôt de 30 % des dépenses de R&D est accordé jusqu’à 100 M€ et 5% au-delà de ce montant. La loi de finances pour 2011 a cependant réduit le bénéfice de ce mécanisme pour les entreprises, et notamment pour les PME, en diminuant le taux majoré en années 1 et 2, en plafonnant les dépenses de sous-traitance privée et en réduisant le forfait de charges de fonctionnement. Le CIR est donc une source de compétitivité pour les sociétés du secteur des TIC, qui nourrit l’innovation, incite au développement de la valeur ajoutée et génère des emplois.

En réponse à la consultation sur le projet d’instruction relatif à la définition des opérations de R&D éligibles au CIR lancée par la DGFiP En réponse à cette consultation, les pôles de compétitivité TIC et Syntec Numérique ont rappelé l’importance du mécanisme du CIR et de sa pérennité pour les entreprises de l’innovation en proposant à l’administration fiscale la création d’un groupe de travail consultatif sur les évolutions relatives au CIR et aux dispositifs de soutien aux PME innovantes.

Rappelons que le CIR est crucial pour la croissance des PME de l’innovation et les projets d’avenir, et qu’il a été salué par plusieurs pays étrangers pour sa simplicité et sa compétitivité. Sa pérennité et la stabilité de ses règles permettrait d’en accroitre encore l’attractivité, en apportant une sécurité fiscale pour les entreprises et la R&D.



SBA - SMALL BUSINESS ACT

L’accès des PME aux marchés publics est un enjeu capital qui doit permettre à ces entreprises de trouver des relais de croissance face à la puissance des grands groupes, et leur permettre de grandir pour devenir des ETI. Le modèle en la matière est le Small Business Act (SBA) américain. Grâce à ce dispositif, 23% des marchés publics fédéraux bénéficient aux PME américaines, à comparer à une participation de 12% des PME dans les marchés publics de l’Etat français. En Grande-Bretagne, le gouvernement actuel affiche une claire volonté d’utiliser les marchés publics comme stimuli de l’innovation. Il s’est engagé, début 2011, à ce que 25% des achats publics soient adressés à des PME, soit, en quelques années, un quasi doublement par rapport au niveau actuel.

La France, pour sa part, ne s’est pas positionnée sur un projet de SBA européen, ou en Europe. La seule mesure concrète adoptée a été la promulgation de l’article 26 de la LME 2008 qui permet aux pouvoirs publics, dans certaines conditions, de traiter directement avec des PME innovantes. Un texte qui formule une simple possibilité, sans objectifs précis, et rendu inapplicable pour les acheteurs publics en raison d’une formulation  trop «complexe ». Cet article doit être réécrit.

Cette demande est d’autant plus légitime que Bruxelles, sous la houlette du Commissaire Michel Barnier, a publié, début 2011, un Livre vert sur «La modernisation de la politique de l’UE en matière de marchés publics ». Nos entreprises ont participé à cette consultation et la Commission, face aux défis actuels, semble pouvoir évoluer dans un sens plus favorable aux PME. Surtout si le gouvernement français - et d’autres avec lui - s’engage sur un véritable SBA européen.

L’enjeu de l’accès aux « grands » marchés pour les PME se pose dans les relations de contractants entre PME et grand comptes, qu’ils soient publics ou privés. Ainsi, Pacte PME- une charte de bonnes pratiques entre grands comptes et PME- a fait de la question de l’accès des PME aux appels d’offre des grands comptes l’un des enjeux majeurs de son action. Cette initiative, initiée par le Comité Richelieu, est plébiscitée par tous : les associations, les grands comptes, les PME et le gouvernement français. Malgré cela, parmi les grands comptes publics, seuls la DGA, le ministère de l’Intérieur, le Conseil Régional d’Ile-de-France et la Ville de Paris en sont signataires.


JEI - JEUNE ENTREPRISE INNOVANTE

Le dispositif JEI créé en 2004 permettait à des PME investissant 15% de leur budget en R&D de bénéficier d'avantages fiscaux et d'abattements de charges pendant 8 ans. Il favorisait ainsi l'éclosion de sociétés innovantes en leur permettant d'investir en équipes de recherche hautement qualifiées dès leur création.

Ce statut a été modifié par la Loi de Finances 2011 : réduction de sa durée à 7 ans, diminution progressive et plafonnement des abattements de charges à partir de la 4ème année d’existence, enfin application rétroactive des mesures pour les JEI déjà créées et donc déjà engagées sur des investissements planifiés. Cette modification s’est opérée de façon abrupte, elle a été appliquée à toutes les JEI sans que celles-ci n'aient le temps de s'y préparer et sans aucun aménagement. Celles-ci avaient bâti un business plan prenant en compte cette exonération, et le fait de revenir dessus en cours d'exécution a créé une instabilité juridique et fiscale lourde de conséquences, fragilisant voire mettant en péril certaines jeunes entreprises en croissance. Elles ont dû cette année réduire leurs investissements, conduire des plans sociaux ou une restructuration pour les plus engagées. Certaines n'y résisteront pas. Une récente étude Les Echos / SOGEDEV (oct. 2011) mesure l'impact de cette modification : 64 % des dirigeants sondés déclarent avoir dû réduire leurs dépenses de R&D, parfois de manière drastique.

Lors de la création du Conseil National du Numérique en mai 2011, la modification de ce statut de JEI a été jugée comme contre-productive. Depuis, le ministre de l’Industrie a appelé lors du G8 au retour en arrière sur ce dispositif. Quelle est l'étape suivante ?

TEPA ISF

La loi TEPA ISF pour les PME créée en 2007 proposait une mesure à destination des PME, sur le principe d'une réduction de 75% du montant de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), jusqu’à 50 000 euros par an, accordée aux contribuables qui investissent dans des PME non cotées, ou effectuent des dons aux établissements publics d’enseignement et de recherche ou aux fondations d’utilité publique. Ce dispositif a permis de lever près de 900 millions € investis pour une majorité dans les PME en capital d'amorçage et en développement, doublant le montant des fonds investis en capital privé dans ces entreprises.

Dans le cadre du PLF 2011, une nouvelle rectification substantielle est venue raboter la déduction fiscale de 75% à 50% du montant de l'ISF investi par les contribuables, rendant ces investissements dits "à risque" moins attractifs voire dangereux compte tenu de l'instabilité du dispositif lui-même.

Dans le même temps, de nouveaux fonds souverains sont créés ou renforcés pour soutenir les PME dans leurs différentes phases de développement, confiés pour l'essentiel à la Caisse des Dépôts déjà très sollicitée, et lent à produire des effets. Or malgré l'intérêt de renforcer les véhicules de financement de la croissance des PME dans les secteurs à potentiel, le dispositif TEPA ISF pour les PME reste le moyen le plus fluide et le moins cher pour favoriser une dynamique d'investissement dans les PME non cotées, nombreuses et réparties sur tout le territoire français.

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