Par Jean-Luc Goudet, Futura-Sciences
Pour restituer en images de synthèse les textures
les plus réalistes possible, des ingénieurs allemands ont perfectionné
les scanners 3D en réalisant deux modèles à objectifs fixes mais
éclairage mobile. La définition se mesure en microns
et les appareils sont peu coûteux. C’est l’industrie automobile qui est
demandeuse pour mieux peaufiner les intérieurs de voitures. Mais les
scientifiques pourraient aussi être intéressés.
En matière de restitution de textures, les logiciels
créateurs d’images de synthèse font déjà beaucoup mais cela ne suffit
pas à l’industrie automobile qui, depuis longtemps, réalise ses
prototypes sous forme virtuelle. Le plus difficile est de reproduire
fidèlement l’aspect des tissus et des cuirs, à tel point qu’il faut
souvent oublier l’image de synthèse et réaliser un vrai prototype, ce
que les constructeurs n’aiment plus.
Des scanners 3D
existent déjà, qui projettent des motifs en bandes sur l’objet tandis
qu’un objectif mobile se déplace au-dessus pour saisir l’image sous
différents angles. Un logiciel reconstitue ensuite la forme en trois
dimensions. Les ingénieurs allemands de l’IGD (Fraunhofer -Institut für Graphische Datenverarbeitung),
à Darmstadt, affirment avoir simplifié le problème en réalisant deux
modèles de scanners 3D bien plus souples d’utilisation et peu coûteux,
le HDR-ABTF et le mésoscanner.
Le HDR-ABTF est conçu pour reproduire l’aspect d’un
certain matériau sous différents éclairages. L’objet (tissu, cuir…) est
placé sous un arc portant une série de diodes lumineuses qui s’allument
successivement sous l’œil d’une caméra munie d’un objectif à une seule lentille. Il n’y a donc aucun mouvement, ni de la caméra ni des projecteurs.
En revanche, la succession d’angle d’éclairage
permet au logiciel travaillant sur la série d’images de reconstituer
précisément la texture quel que soit l’éclairage ambiant. Il suffit de
dix minutes pour obtenir, sur un ordinateur, une image réaliste qui sera utilisable en tant que texture dans une image de synthèse.
Le
scanner HDR-ABTF capture des images de matériaux, comme un tissu ou du
cuir, pour en restituer fidèlement la texture. Un arc porte des diodes
lumineuses qui reproduisent successivement différents angles
d'éclairage, permettant ensuite de reproduire l'aspect d'un siège ou
d'un tableau de bord dans de multiples circonstances. © Fraunhofer IGD
Un scanner à l’échelle microscopique
Le mésoscanner, lui, analyse des textures pour en
reconstituer très finement l’aspect en trois dimensions. Comme dans des
systèmes existants (dont l’objectif est mobile), l’objet est éclairé par
un motif fait de bandes parallèles. Mais ce motif est plus fin, avec
des bandes d’un tiers de millimètre et le projecteur peut le déplacer
par sauts successifs minuscules, représentant un quart de pixel
de l’image finale. Le résultat est une définition de 33 micromètres en
profondeur et de 55 micromètres dans le plan horizontal, deux à trois
fois meilleure que celle des systèmes existants. L’aspect de l’objet
pourra ainsi être reproduit avec un grand réalisme.
Hors de l’industrie automobile, ce scanner de
précision pourrait aussi être utile aux scientifiques pour reproduire
des images de synthèse de petits objets, des pièces de monnaie ou des
bijoux par exemple, comme l’a souligné Martin Ritz, l’un des ingénieurs
de l’IGD. On a déjà vu, en effet, des scientifiques réussir un scan d'araignée fossile. L’imagerie de synthèse pourrait ainsi descendre à l’échelle microscopique…
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/informatique/d/mesoscanner-le-scanner-3d-pour-reproduire-des-surfaces_34518/#xtor=EPR-17-[QUOTIDIENNE]-20111110-[ACTU-mesoscanner__le_scanner_3d_pour_reproduire_des_surfaces]
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