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Publié par Guillaume Belfiorele vendredi 24 janvier 2014
La France saura-t-elle se positionner sur le marché de l'e-santé ? Pour certains, le pays accuse un retard avec un problème de gouvernance générale.
A l'occasion d'une table ronde organisée à Lyon sur l'« Internet de demain », Christian Nibourel, président d'Accenture en France et Bénénélux et à la tête du conseil d'administration de l'Institut National des Sciences Appliquées, a évoqué le secteur de l'e-santé. Selon lui, la France reste inerte et ne sait pas s'adapter correctement au monde des nouvelles technologies.
Le domaine global de la santé représente 240 milliards d'euros, une somme qui rentre dans les dépenses officielles de l'Etat. 2 à 3 milliards sont spécialement consacrés au domaine de l'e-santé et doivent permettre à la France de démontrer ses capacités en la matière. Selon M. Nibourel, qui tient également la position de chef de projet au sein de l'initiative « Plan Hôpital Numérique », plusieurs enjeux sont à prendre en compte et notamment la qualité des soins qui passe par la collaboration entre les différents médecins. L'homme rappelle également que la France est un pays vieillissant avec en 2030, 19 millions de citoyens qui seront âgés de plus de 60 ans dont 4 millions à plus de 80 ans. Il souligne enfin la multiplicité des acteurs du domaine de l'industrie de la Santé.
Toutefois, le pays aurait un problème de vision et de rythme. « La France n'est pas dans le rythme du changement », explique M. Nibourel. Et d'ajouter : « nous démarrons toujours trop tard ». Cause principale : la peur du changement, qu'il s'agisse de la population ou du corps médical. Finalement, cette inertie latente se traduirait par l'absence d'un modèle économique.
Alors que les nouvelles technologies sont en mesure d'augmenter la qualité des soins, l'identification précise d'un patient unique est bien souvent en contradiction avec les principes de la CNIL, garante de la vie privée des internautes en France. M. Nibourel revient en outre le paradoxe de certaines situations : les médecins refusent d'utiliser une messagerie sécurisée et fonctionnelle parce que les données du patient sont localisées sur un serveur distant, « pourtant les médecins envoient ces mêmes données via Gmail », souligne-t-il.
Pour le président d'Accenture France, le pays travaille sans doute trop sur la technologie et moins sur les usages. Il souhaiterait voir la mise en place de tests permettant de casser ces barrières. Selon lui un dispositif de téléprésence permettrait, par exemple, d'économiser chaque année 2 milliards d'euros aujourd'hui dédiés au transport.
Il rappelle qu'en 2020, 26 milliards d'objets seront connectés. Qu'il s'agisse du smartphone, du bracelet ou des textiles intelligents, « le numérique est là, il nous dépasse », affirme-t-il tout en reconnaissant l'omniprésence des capteurs du « quantified self » et leurs natures toujours plus intrusives pour l'utilisateur. « De toute façon, c'est déjà là, on est déjà mort ! », plaisante-t-il ainsi.
La mise en place de réseaux permettrait selon lui de multiplier le travail à distance avec une nouvelle organisation au sein de laquelle un prestataire serait en mesure de travailler avec un hôpital le matin et un autre l'après-midi. Et de conclure « il faut accélérer (...) il y a trop de postures en France (...) actuellement chacun travaille dans son coin ».
Publié par Guillaume Belfiorele vendredi 24 janvier 2014
La France saura-t-elle se positionner sur le marché de l'e-santé ? Pour certains, le pays accuse un retard avec un problème de gouvernance générale.
A l'occasion d'une table ronde organisée à Lyon sur l'« Internet de demain », Christian Nibourel, président d'Accenture en France et Bénénélux et à la tête du conseil d'administration de l'Institut National des Sciences Appliquées, a évoqué le secteur de l'e-santé. Selon lui, la France reste inerte et ne sait pas s'adapter correctement au monde des nouvelles technologies.
Le domaine global de la santé représente 240 milliards d'euros, une somme qui rentre dans les dépenses officielles de l'Etat. 2 à 3 milliards sont spécialement consacrés au domaine de l'e-santé et doivent permettre à la France de démontrer ses capacités en la matière. Selon M. Nibourel, qui tient également la position de chef de projet au sein de l'initiative « Plan Hôpital Numérique », plusieurs enjeux sont à prendre en compte et notamment la qualité des soins qui passe par la collaboration entre les différents médecins. L'homme rappelle également que la France est un pays vieillissant avec en 2030, 19 millions de citoyens qui seront âgés de plus de 60 ans dont 4 millions à plus de 80 ans. Il souligne enfin la multiplicité des acteurs du domaine de l'industrie de la Santé.
Toutefois, le pays aurait un problème de vision et de rythme. « La France n'est pas dans le rythme du changement », explique M. Nibourel. Et d'ajouter : « nous démarrons toujours trop tard ». Cause principale : la peur du changement, qu'il s'agisse de la population ou du corps médical. Finalement, cette inertie latente se traduirait par l'absence d'un modèle économique.
« La France n'est pas dans le rythme du changement »
Alors que les nouvelles technologies sont en mesure d'augmenter la qualité des soins, l'identification précise d'un patient unique est bien souvent en contradiction avec les principes de la CNIL, garante de la vie privée des internautes en France. M. Nibourel revient en outre le paradoxe de certaines situations : les médecins refusent d'utiliser une messagerie sécurisée et fonctionnelle parce que les données du patient sont localisées sur un serveur distant, « pourtant les médecins envoient ces mêmes données via Gmail », souligne-t-il.
Pour le président d'Accenture France, le pays travaille sans doute trop sur la technologie et moins sur les usages. Il souhaiterait voir la mise en place de tests permettant de casser ces barrières. Selon lui un dispositif de téléprésence permettrait, par exemple, d'économiser chaque année 2 milliards d'euros aujourd'hui dédiés au transport.
« Le numérique est là, il nous dépasse »
Il rappelle qu'en 2020, 26 milliards d'objets seront connectés. Qu'il s'agisse du smartphone, du bracelet ou des textiles intelligents, « le numérique est là, il nous dépasse », affirme-t-il tout en reconnaissant l'omniprésence des capteurs du « quantified self » et leurs natures toujours plus intrusives pour l'utilisateur. « De toute façon, c'est déjà là, on est déjà mort ! », plaisante-t-il ainsi.
La mise en place de réseaux permettrait selon lui de multiplier le travail à distance avec une nouvelle organisation au sein de laquelle un prestataire serait en mesure de travailler avec un hôpital le matin et un autre l'après-midi. Et de conclure « il faut accélérer (...) il y a trop de postures en France (...) actuellement chacun travaille dans son coin ».
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