A lire sur: http://www.acteurspublics.com/2014/02/27/des-robots-pour-remplacer-les-agents-a-la-circulation
RD Congo
RD Congo
Des robots pour remplacer les agents à la circulation
SCHALK VAN ZUYDAM/AP/SIPA
Plusieurs villes du pays recourent à des agents de la circulation d’un genre nouveau : des robots équipés de caméras ! L’État soutient l’initiative, espérant renflouer ses caisses avec ces “agents” incorruptibles. Le Congo Brazzaville et l’Angola voisins sont intéressés.
Des robots pour sécuriser et réguler la circulation. Depuis quelques mois, les automobilistes et les piétons de Kinshasa se plient à la signalisation de deux automates conçus en 2013. L’un a été placé sur la 13e rue de la commune populaire de Limete pour diminuer les accidents. Le deuxième, plus évolué, trône dans un carrefour proche du parlement où, le jour, l’intense trafic mêle jeeps, camions, taxis et transports en commun.
Ces Robocops “100 % congolais” complètent l’action des agents de circulation, appelés “roulages”. Nourris à l’énergie solaire et bilingues français-lingala, ils ont chacun coûté environ 10 000 dollars et, mensuellement, leur entretien revient à 2 000 dollars. Leurs caméras peuvent filmer des infractions et faciliter les contraventions, affirme l’association Women’s Technology (4 hommes, dont le créateur du robot, et 3 femmes), créée par la technicienne en électronique industrielle et restauratrice Thérèse Kirongozi.
Argent détourné
“En Afrique du Sud, rien que les contraventions représentent 17 % du budget national, a affirmé fin janvier Thérèse Kirongozi, face à des responsables ministériels. En France aujourd’hui, (…) les infractions routières (…) font gagner des milliards (…). J’ai fait une enquête : sur l’année 2011, qu’est-ce que le gouvernement (congolais) a gagné avec les infractions routières ? 110 000 dollars...”
À Kinshasa, ce sont les “roulages” qui verbalisent, mais les automobilistes se plaignent que la plupart d’entre eux empochent l’argent ou les rançonnent pour survivre. Pour que les amendes bénéficient à l’État via les caméras des robots, Thérèse Kirongozi tente de convaincre le gouvernement d’investir – ce qui soulagerait en prime sa chaîne de 3 restaurants Planet J, qui finance l’ensemble du projet.
Seulement, bien que les automates soient brevetés par le ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, l’appui des autorités n’est pas acquis. “Le point de vue du gouvernement est très positif, mais les procédures sont très lourdes”, confie le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, fervent soutien de cette “belle aventure, qu’il faut généraliser”.
Suisse et Canada intéressés
Premiers pas d’une généralisation ? Deux prototypes devraient être inaugurés début mars à Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga, poumon économique du pays. La Suisse et le Canada sont curieux de ces robots et Kinshasa va “faciliter une présentation lors d’une foire aux inventions à Genève”, selon Lambert Mende. Des États voisins de la RDC sont aussi séduits.
“Le ministre du Congo Brazzaville a envoyé des conseillers des transports à Kinshasa, explique Thérèse Kirongozi. Ils attendent qu’on amène deux prototypes comme ceux qui sont à Kinshasa, mais cela coûte cher… Pour l’Angola, l’ambassadeur à Kinshasa voulait que nous allions à une foire en décembre, mais nous n’étions pas prêts, alors il a proposé de nous mettre en contact avec le gouvernement de Luanda”. L’agent de la circulation électronique made in RD Congo est peut-être parti pour conquérir les polices du monde entier.
Ces Robocops “100 % congolais” complètent l’action des agents de circulation, appelés “roulages”. Nourris à l’énergie solaire et bilingues français-lingala, ils ont chacun coûté environ 10 000 dollars et, mensuellement, leur entretien revient à 2 000 dollars. Leurs caméras peuvent filmer des infractions et faciliter les contraventions, affirme l’association Women’s Technology (4 hommes, dont le créateur du robot, et 3 femmes), créée par la technicienne en électronique industrielle et restauratrice Thérèse Kirongozi.
Argent détourné
“En Afrique du Sud, rien que les contraventions représentent 17 % du budget national, a affirmé fin janvier Thérèse Kirongozi, face à des responsables ministériels. En France aujourd’hui, (…) les infractions routières (…) font gagner des milliards (…). J’ai fait une enquête : sur l’année 2011, qu’est-ce que le gouvernement (congolais) a gagné avec les infractions routières ? 110 000 dollars...”
À Kinshasa, ce sont les “roulages” qui verbalisent, mais les automobilistes se plaignent que la plupart d’entre eux empochent l’argent ou les rançonnent pour survivre. Pour que les amendes bénéficient à l’État via les caméras des robots, Thérèse Kirongozi tente de convaincre le gouvernement d’investir – ce qui soulagerait en prime sa chaîne de 3 restaurants Planet J, qui finance l’ensemble du projet.
Seulement, bien que les automates soient brevetés par le ministère de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises, l’appui des autorités n’est pas acquis. “Le point de vue du gouvernement est très positif, mais les procédures sont très lourdes”, confie le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, fervent soutien de cette “belle aventure, qu’il faut généraliser”.
Suisse et Canada intéressés
Premiers pas d’une généralisation ? Deux prototypes devraient être inaugurés début mars à Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga, poumon économique du pays. La Suisse et le Canada sont curieux de ces robots et Kinshasa va “faciliter une présentation lors d’une foire aux inventions à Genève”, selon Lambert Mende. Des États voisins de la RDC sont aussi séduits.
“Le ministre du Congo Brazzaville a envoyé des conseillers des transports à Kinshasa, explique Thérèse Kirongozi. Ils attendent qu’on amène deux prototypes comme ceux qui sont à Kinshasa, mais cela coûte cher… Pour l’Angola, l’ambassadeur à Kinshasa voulait que nous allions à une foire en décembre, mais nous n’étions pas prêts, alors il a proposé de nous mettre en contact avec le gouvernement de Luanda”. L’agent de la circulation électronique made in RD Congo est peut-être parti pour conquérir les polices du monde entier.
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