En route vers la 5G !

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le 27-02-2014

Par Guy Hervier

Après avoir raté le virage de la 4G face à des pays comme les Etats-Unis et la Corée, l’Europe ne doit pas rater la prochaine génération du très très haut débit mobile.

Que de chemin parcouru depuis le Matracom 2000, ce « mobile » pas très mobile qui se présentait sous forme d’une valise ! « La 5G n’est pas seulement plus rapide, ne représente une simple évolution linéaire par rapport à la situation actuelle. Le changement ne sera pas incrémental mais exponentiel ». C’est ainsi que Nelly Kroes, vice-président de la Commission européenne, responsable de société numérique s’exprimait à l’occasion du MWC2014 qui s’est tenu cette semaine à Barcelone.

La 5G pour quoi faire pourrait-on s’interroger d’autant que la 4G vient à peine d’être lancée ? Rétrospectivement dans les TIC, la question ne s’est jamais posée et tout progès technologique à été absorbé par les applications et les usages. La 4G permet déjà de télécharger un film en quelques secondes ou des fichiers à haute définition comme des examens médicaux. Donc que pourrait bien apporter la prochaine génération de téléphonie mobile ? La 5G va bien au-delà de l’augmentation du débit ou du volume de données supportés, peut être 1000 fois plus élevé qu’aujourd’hui, et devrait apporter des améliorations dans de nombreux domaines. D’abord ce qu’on appelle l’expérience utilisateur. On le constate facilement dans l’usage quotidien de son smartphone qu’il soit en 3G ou en 4G, le débit est variable en fonction du lieu de connexion. Avec la 5G, la couverture devrait être beaucoup plus homogène. Pour y arriver, les fournisseurs travaillent sur les antennes et les protocoles d’émission et de réception. Ensuite, le temps de latence devrait être bien plus court ce qui permettra de mettre en œuvre de nouvelles applications qui nécessitent du temps réel.

Depuis le début de la téléphonie mobile, l’Europe a été pionnier et leader dans le développement des technologies – en particulier grâce à l’établissement de standards. Mais sur la génération actuelle, la 4G, le Vieux Continent est à la traîne des Etats-Unis et des certains pays asiatiques comme la Corée du Sud. Sous l’impulsion et la bienveillance de la Commission européenne a été créé le consortium Metis (Premiers pas pour la 5 G européenne) qui regroupe une trentaine d’acteurs du secteur dans un partenariat de recherche public-privé incluant des opérateurs, des équipementiers, des institutions universitaires mais aussi des entreprises exterieurs à ce secteur comme BMW. Et qui s’est donné comme objectif de définir les normes et développer les technologies pour être à la pointe des communications mobiles en 2020 (The foundation of the Mobile and Wireless Communications System for 2020 and beyond).

De nouvelles applications pourront être mise en œuvre grâce à ces technologies plus sophistiquées. La première opération chirurgicale à distance a été réalisée en 2001 entre Strasbourg et New York City par l’intermédiaire d’une ligne louée dont le coût était très élevé. Les commandes lancées aux Etats-Unis contrôlaient des équipements médicaux basés en France. Avec la 5G, de telles procédures vont devenir beaucoup plus accessibles.

La domotique est un concept aussi ancien que la bureautique, mais n’a pas connu le développement que l’on avait imaginé. Avec les objets connectés, cette fiction va devenir une réalité. Le rachat de Nest Labs par Google pour 3,2 milliards de dollars en constitue une indication claire. Un thermostat intelligent pourra communiquer avec un détecteur de fumée fournissant une information plus utile en cas d’incendie et être transmise sans délai à des unités de pompiers dans l’hypothèse où personne n’est présent sur place.

La voiture connectée est considérée comme le Graal pour les constructeurs : l’automobile deviendra un véritable mobile embarqué et constitue un espoir pour les fournisseurs de smartphones et de tablettes dont le marché est en train de saturer. Chaque fournisseur à ses propres motivations. Avec son iCar, Apple y voit sans doute une extension de son écosystème (Une Apple Car pour électriser la bourse). Avec sa GoogleCar, Google qui vit essentiellement de la publicité, espère développer un nouveau de diffusion de messages contextuels (Google : à la recherche de nouveaux business models ?).

La multiplication des capteurs connectés permettra de développer la  maintenance préventive. Grâce à l’Intrnet des objts, un capteur placé sur le filtre enverra un message directement au constructeur qui informera le passager de la nécessité de le changer et lui indiquera les garages les plus proches. Cet exemple simple, voire trivial ne doit pas faire oublier que les améliorations liées à l’usage de l’automobile numérique seront optimisées en synergie avec les améliorations des infrastructures. Avec des applications à venir plus sophistiquées et plus efficaces de régulation du traffic. Pour  mémoire, le coût des embouteillages est évalué en France à 6 milliards d’euros par an.

Grâce à l’Internet des objets et à la 5G, l’intelligence des réseaux sera largement accrue avec l’arrivée de la 5G. La vidéosurveillance et l’analyse de très grands volumes de données produits par les milliers de capteurs qui seront implantés partout permettront de détecter en temps réel les dysfonctionnements et d’intervenir au plus vite à l’endroit précis où l’incident s’est produit.