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Par Quentin Capelle 27 février 2014
Par Quentin Capelle 27 février 2014
Si les utilisateurs font montre d'une familiarité technologique en général, de nombreuses différences subsistent encore selon le genre pour les tâches les plus spécifiques.
Si nous sommes souvent conscients de l'existence d'un fossé générationnel en termes d'efficacité technologique, il existe bien aussi un différentiel dans la dimension sexuée du rapport au travail numérique. Or, cette différence dans les habitudes et la familiarité envers les différents outils technologiques s'avère d'une importance cruciale aussi bien dans l'appréhension de l'éducation numérique que d'une manière pratique dans les différentes politiques de recrutement mises en place par les entreprises. Afin d'approfondir la connaissance de ce phénomène, une équipe d'universitaires chinoise de l'Ecole de management de l'Université de Science et Technologie de Huazhong, vient de publier dans le Journal of Educational Computing Research un article intitulé Exploring Gender Differences on General and Specific Computer Self-efficacy in Mobile Learning Adoption. Cependant, si des différences existent bien encore, elles semblent tendre vers une uniformisation des pratiques, malgré un léger avantage pratique pour les femmes.
Technological gender study
Les universitaires ont ainsi cherché à quantifier le degré de familiarité, de confiance en soi dans son rapport à la technologie, en fonction des genres. Baptisé Computer Self-Efficacy, l'indicateur permet via le sondage (ici d'étudiants) d'estimer crainte relative ou familiarité devant les outils numériques. Or, les résultats obtenus auprès de la population étudiante de l'Université de Huazhong ont permis de faire émerger de réelles différences dans la culture numérique. Les hommes sondés montrent ainsi une confiance nettement plus importante dans leur capacité d'utilisation des outils technologiques au sens large. Cependant, devant des tâches particulières, ce que les chercheurs appellent le CSE spécifique, le niveau de confiance baisse drastiquement, là où celui des femmes interrogé devient nettement plus important. L'intérêt de ce calcul de familiarité, s'il est intéressant d'un point de vue culturel et sociologique, tient surtout à l'estimation de l'impact sur la perception de l'utilité. Ainsi, une confiance importante dans sa capacité à comprendre la technologie est corrélée avec une perception élevée de l'utilité de ces mêmes outils, mais, et c'est ici un des points principaux, les résultats relativement faibles observés sur l'aspect général au niveau des femmes, ou spécifiques au niveau des hommes, ne s'accompagnaient d'une baisse qu'extrêmement faible de la perception de l'utilité.
Une familiarité affirmée
Si ces résultats peuvent apparaître relativement peu originaux dans la perception culturelle observée des habitudes technologiques, l'étude pose cependant des bases empiriques indéniables sur la population étudiante sondée. Il apparaît ainsi que si les hommes ont l'impression en général, de comprendre et de maîtriser les outils technologiques, les femmes semblent développer une approche plus utilitariste, centrée sur les aspects pratiques de résolution de tâche. En dehors de l'opposition quelque peu facile et cliché entre rationalisme et idéalisme, ces résultats offrent cependant des bases de travail intéressante sur la conception de politiques d'éducation numérique plus efficientes. Enfin, et c'est sûrement l'apport le plus important de l'étude, la population étudiante, jeune, si elle ne comprend pas forcément complètement le fonctionnement des outils, semble cependant en avoir largement accepté l'utilisation comme normale dans les différents processus de travail.
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