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Publié: 26 févr. 2014
Publié: 26 févr. 2014
Il a souhaité prendre un peu de hauteur par rapport aux simples questions technologiques afin de s’attacher aux grands sujets de société liés au numérique. C’est ainsi que Art Coviello, président exécutif de RSA, a ouvert l’édition 2014 de la célèbre conférence consacrée à la sécurité informatique. Pour lui, le monde est « au milieu d’une évolution fondamentale et historique dans l’utilisation des technologies de l’information, une évolution qui a déjà des implications monumentales pour le futur de nos sociétés et de nos cultures », sous l’effet notamment de la démocratisation accélérée de ces technologies. Las, cette évolution souligne largement « le mande de normes sociétales pour guider notre monde numérique ». Un monde qui s’est développé en l’espace de quelques décennies alors « que nous avons eu des siècles pour déterminer les normes de comportement et les règles d’engagement dans le monde physique. »
La transformation se fait donc rapidement, trop rapidement en tout cas pour le rythme du politique, expliquera-t-il plus tard dans un entretien accordé à la rédaction. Tout cela pour mener au « chaos » et à la « confusion » qui « règnent en ligne, dans les médias, dans les législation et les prétoires. » Et de citer un humoriste pour mieux décrire la crise en cours : « l’humanité est à la croisée des chemins. L’un mène au désespoir et à la complète solitude, et l’autre à l’extinction. » Engageant. Mais le propos résonne comme un écho à l’étude présentée récemment par McKinsey à Davos sur les menaces planant sur le monde numérique. Et pour cause : Art Coviello a apporté son conseil au cabinet. Reste que lui, « si nous ne déterminons pas rapidement des normes pour le numérique, et rapidement, l’alternative pourrait être l’extinction. » Parce que le président exécutif de RSA s’inquiète tout particulièrement des armes numériques et des risques de prolifération associés. Il appelle donc au désarmement numérique. Et de relever que « contrairement aux armes nucléaires, les armes numériques se propagent facilement » et peuvent aisément se retourner contre leurs créateurs : « nous devons abhorrer de la même manière la cyberguerre que la guerre nucléaire ou chimique. »
Encore une fois, Art Coviello appelle également à une meilleure coopération internationale dans la lutte contre la cybercriminalité. Mais aussi à l’établissement de cadres permettant de garantir les activités commerciales en ligne dans le monde entier, et de règles fortes de protection de la vie privée. Ne manquant de rejoindre là la ligne de nombreux défenseurs des libertés individuelles, le président exécutif de RSA estime que les « gouvernements ont un devoir de créer et de faire respecter un équilibre […] qui tienne compte des droits individuels et de la sécurité collective. Un équilibre basé sur un modèle de gouvernance juste et la transparence. » Une vision « naïve », voire « utopique ». Il s’en défend. Et si les gouvernements ne peuvent répondre complètement - et rapidement - au problème, c’est à l’industrie de la sécurité informatique d’apporter sa pierre à l’édifice, « plus activement », notamment dans la défense des principes évoqués par Art Coviello.
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