A lire sur: http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/air-defense/actu/0202904029403-paris-new-york-en-57-minutes-587451.php
Un grand projet européen planche sur l’avion hypersonique, capable d’emporter 300 passagers à Mach 5. Les moteurs pouvant atteindre une telle vitesse devraient être testés d’ici 2019.
Un grand projet européen planche sur l’avion hypersonique, capable d’emporter 300 passagers à Mach 5. Les moteurs pouvant atteindre une telle vitesse devraient être testés d’ici 2019.
Le
Concorde, mais en beaucoup mieux, et en bien plus rapide. Depuis près
de huit années, plusieurs entreprises européennes travaillent sur un
programme d’un avion hypersonique. Ce programme européen, dans lequel
intervient notamment l’Agence spatiale européenne (ESA), est baptisé LAPCAT
(pour « Long-Term Advanced Propulsion Concepts and Technologies »). Le
cahier des charges est à la fois des plus simples, et des plus fous :
rallier Bruxelles à Sydney en 2 à 4 heures de vol, contre 22 heures
aujourd’hui.
Pour atteindre cette
performance, le futur aéronef doit être capable de voler à une vitesse
atteignant Mach 5 à Mach 8, soit 6.120 km/h à 9.782 km/h. A titre de
comparaison, la vitesse de croisière du Concorde était de 2.472 km/h.
Une telle vitesse nécessite de contourner deux grands obstacles
techniques (et plusieurs centaines d’autres dans le détail) : concevoir
un mode de propulsion adapté, et construire un appareil capable de voler
en dehors de l’atmosphère. Car désormais, on parle ici de vols
spatiaux.
Face à ces défis, l’entreprise britannique Reaction Engines travaille sur un concept relativement avancé, et dérivé des lanceurs spatiaux. L’avion, dénommé A2
et qui mesurerait 139 mètres de long et transporterait 300 passagers,
serait propulsé par des moteurs alimentés à l’oxygène et l’hydrogène.
Tant que l’avion vole dans l’atmosphère, ces moteurs utilisent l’oxygène
présent dans l’air. Une fois dans l’espace, l’oxygène, tout comme
l’hydrogène, sont fournis par des réservoirs embarqués.
Cette
motorisation est déjà utilisée sur la fusée Ariane. Elle nécessite
néanmoins, dans le cas du projet LAPCAT, de résoudre un problème de
taille : à une telle vitesse (plus de 6.000 km/h), l’air s’échauffe en
raison du frottement pour atteindre près de 1.000 degrés Celsius. Afin
que l’oxygène réagisse avec l’hydrogène, il faut le refroidir. Reaction
Engines travaille aujourd’hui sur une technologie capable d’abaisser la
température de plus de 1.000 degrés en moins de 0,01 seconde (voir vidéo
ci-dessus). Pour y arriver, le moteur Sabre, c’est son nom, utilise un
système de refroidissement basé sur de l’hélium liquéfié.
Reaction
Engines lance actuellement une campagne d’essais en laboratoire pour
valider cette piste technique de refroidissement. L’entreprise espère
pouvoir tester le moteur en vol d’ici 2019. Quant au programme européen
LAPCAT, qui comporte d’autres axes de travail comme le MR1 (voir photo
ci-dessus) il table en l’état sur la mise au point d’un avion
hypersonique d’ici une vingtaine d’années. La grande vitesse avance à
petits pas.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire