Une startup chilienne accélère la
démocratisation de l’impression 3D en permettant la réalisation d’un
objet la pensée. Existe-il un marché en soi dans la simplification du
processus de la modélisation ?
Jadis réservée aux industries de
pointe, l’impression 3D s’est progressivement démocratisée avec
l’arrivée sur le marché d’imprimantes de moins en moins onéreuses. «
Néanmoins, la modélisation des objets, c’est-à-dire le prototypage, via
un logiciel informatique, constitue un frein principal à l’adoption
massive de l’impression 3D par le grand public », analyse
Mathilde Berchon, consultante spécialisée en impression 3D et auteure d’
un ouvrage sur ce sujet. Et si pour simplifier cette modélisation, il suffisait que celle-ci s’effectue uniquement par la pensée ?
Thinker Thing,
une startup chilienne a récemment réussi à mettre au point un système
d’impression 3D contrôlé par le cerveau. En reliant la technologie du
traitement des ondes cérébrales à l’imprimante 3D de
MakerBot, cette invention profite en premier aux enfants chiliens, en leur permettant de réaliser leurs propres figurines fantastiques.
Un outil de création à partir de la pensée
Partant du constat que la plupart des gens sont plus habitués à
critiquer des objets que de les concevoir à partir de zéro, l’équipe de
Thinker Thing a recouru à la technologie neuronale d’
EmotivEPOC.
Ce dispositif d’électronencéphalographie (EEG), qui prend la forme d’un
casque composé de capteurs, est en effet capable de détecter dans les
différents cortex du cerveau des émotions telles que l’excitation ou
l’ennui, ainsi que des pensées cognitives telles que la volonté de
mouvements comme pousser ou tirer. Ainsi, lorsque les utilisateurs de
Thinker Thing sont mis devant une série de formes, mutées par hasard,
ils réagissent émotionnellement et le logiciel capte tous ces signaux
électriques émis par le cerveau. Les formes favorisées vont alors
grandir à l’écran, tandis que les autres moins appréciées vont rétrécir.
Les plus grandes formes sont ensuite combinées pour générer une partie
du corps et le processus se répète jusqu’à ce que l’objet soit terminé.
Le résultat final est un modèle 3D unique, prêt pour l’impression.
Signe d’opportunités pour les petites entreprises comme pour les grandes
Simplifier le processus de la modélisation 3D n’a rien de nouveau. En
effet, plusieurs entreprises ont déjà commencé à se lancer sur ce
marché, à commencer par
Sculpteo.
Celle-ci propose des outils pour customiser directement en ligne ou via
l’application mobile des designs préconçus. D’autres, comme
TinkerCAD ou
123D
vont plus loin en essayant d’intégrer aux applications mobiles de scan,
un logiciel simple et efficace de la modélisation spéciale impression
3D. Pour Mathilde Berchon, il existe de nombreuses opportunités pour les
startups comme pour les grandes entreprises dans ce domaine. « De
jeunes pousses pourraient travailler sur la partie en amont du
processus, notamment sur des logiciels de modélisation 3D dans le Cloud
qui prennent en compte les spécificités de l’impression 3D ou bien sur
des places de marché alimentés par des designers spécialisés, »
recommande-elle. « Quant aux grandes entreprises de biens de
consommation, elles pourraient aussi proposer une modélisation de leurs
produits permettant la création par leurs clients de fonctionnalités sur
mesure ou de pièces de réparation. »
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