Demain s'ouvrira la deuxième édition de
MyStartupinParis, l'occasion de revenir avec Jean-Louis Missika, son
créateur, sur l'écosystème des startup françaises et, plus
particulièrement, sur la sensibilisation des étudiants à ce sujet.
Interview de
Jean-Louis Missika,
sociologue et adjoint au maire de Paris chargé de l'innovation, de la
recherche et des universités, à l'occasion de son événement
MyStartupinParis qui se déroulera les 10,11 et 12 octobre dans les différents incubateurs de Paris.
L'Atelier : Selon vous, en quoi un tel événement sensibilise à la création d'entreprise ?
Jean-Louis Missika : Nous avons constaté lors de notre première
édition que mettre en valeur des jeunes entreprises innovantes par le
biais de portes ouvertes apparaît comme un puissant simulant. C'est
d'ailleurs pour cette raison que cette fois-ci, nous avons choisi de
dédier notre première journée à un public scolaire, car selon moi, c'est
par la démonstration et la possibilité de manipuler les outils que
passe la sensibilisation des jeunes. Ensuite, le fait que chaque
programme se concentre sur une question en particulier ouvre le domaine à
un public plus généraliste. Et c'est tout l'intérêt de l'exercice :
nous avons constaté que des gens n'appartenant pas obligatoirement au
domaine sont de plus en plus curieux et c'est l'occasion de les attirer
via des conférences plus vastes sur le fait d'innover ou par exemple
l'importance du facteur humain.
Pourquoi avoir lancé une telle initiative maintenant plutôt qu'il y a 5 ans, par exemple ?
Un initiative regroupant un ensemble d'incubateurs et leurs startup
il y a 5 ans était tout simplement impossible : il n'y avait encore que
très peu d'incubateurs sur Paris à ce moment-là. Il aura fallu attendre
que
Bertrand Delanoë
injecte 1 milliards d'euros pour le développement de l'innovation à
Paris en 2008 pour les voir se déployer. Et il fallait encore du temps
pour que ceux-ci s'installent. C'est parce que désormais ils sont une
quarantaine sur Paris, aussi bien privés que publics, et je pense
notamment à
1000startups@La Halle Freyssinet de
Xavier Niel,
que nous pouvons lancer un tel programme. Et cela, c'est aussi parce
que l'écosystème startup a enfin atteint une taille critique dans notre
pays. En effet, 300 startup présenteront leurs produits et services lors
de ces trois jours.
Quel regard portent les Français sur la création d'entreprise actuellement ?
Je constate qu'ils portent un regard particulièrement positif sur le
sujet. Nous nous sommes rendus compte que la population rêvant de créer
sa propre entreprise est de plus en plus nombreuse, surtout du côté des
jeunes diplômés. L'hypothèse d'intégrer directement le monde de
l'entreprise une fois les études terminées s'éloigne de plus en plus.
Cela devient un moyen de sortir de la crise, de se tourner vers
l'avenir, de réindustrialiser la France. C'est positif. Et ce qu'il
l'est encore plus, c'est que ce n'est plus l’apanage des écoles de
commerce, les étudiants de grandes écoles ne souhaitant plus
obligatoirement passer par la case grands groupes ou PME. On voit même
des partenariats entre universités et incubateurs, comme
Agoranov et
Paris Dauphine. C'est un phénomène fort, cette volonté de formation sur la tas.
Est-ce qu'il ne faudrait pas également sensibiliser sur le « comment entreprendre » ?
Durant l'événement nous encourageons les incubateurs à communiquer et
en multipliant les lieux de rencontre. Des rencontres qui se font
également entre jeunes qui se révèlent particulièrement enthousiastes
concernant les possibilités de partenariats et de dialogues. Nous
faisons également des conférences sur entreprendre ou sur la création
d'entreprise. Nous organisons également un festival off avec les anciens
des différents programmes qui proposent de dévoiler leur parcours
propres. Mais au delà même de cet événement, nous cherchons à la
mutualisation des formations dans cette optique.
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