mercredi 23 octobre 2013

4G : le gouvernement veut basculer "rapidement" vers les 700 Mhz

A lire sur:  http://www.zdnet.fr/actualites/4g-le-gouvernement-veut-basculer-rapidement-vers-les-700-mhz-39794820.htm

Technologie : Interrogée en Commission par les sénateurs, Fleur Pellerin rejette l'idée d'opposer opérateurs télécoms et opérateurs audiovisuels qui perdent le bénéfice de ces fréquences. Mais le calendrier et les modalités sont encore en suspens.
Le second dividende numérique sera bien affecté aux opérateurs télécoms et le gouvernement veut aller vite. En mai dernier, on apprenait que l’Elysée aurait pris la décision unilatérale de redistribuer une partie des fréquences dans la bande des 700 Mhz initialement destinées à la télévision numérique terrestre aux acteurs des télécoms.
L'objectif est double : alimenter un secteur toujours en quête de spectre, notamment à cause de l'explosion des usages du à la 4G, et bien sûr remplir rapidement et facilement les caisses de l'Etat avec des fréquences considérées comme "en or".
En effet, les 700 Mhz appartiennent à des fréquences basses permettent de mieux pénétrer les immeubles et de diffuser le signal à une plus grande distance. Autant dire qu'elles sont précieuses pour le très haut débit mobile.
Interrogée sur ce point en commission au Sénat ce mardi, Fleur Pellerin, la ministre en charge de l'Economie numérique confirme les intentions du gouvernement. "L'essor des usages notamment vidéos, la mise en place d'offres novatrices, notamment de m-santé nécessite l'utilisation de plus de spectre", explique-t-elle.
Mais si la décision est actée, les modalités sont encore en suspens. "Le gouvernement travaille sur le calendrier et les modalités de libération de ces fréquences. Des précisions arriveront assez vite. Le point le plus sensible consiste à bien déterminer le calendrier entre l'acte réglementaire, la libération progressive des fréquences et l'ouverture des enchères ou d'un autre système d'attribution".
Intérêts conciliables
Pour autant, le gouvernement veut aller vite. "Il faut acter rapidement la bascule, il ne faut pas être attentiste", lance Fleur Pellerin. Les enchères pourraient être organisées dès la fin 2015 pour une attribution des licences en 2016 ou 2017. Et l'Etat entend bien obtenir autant d'argent qu'avec le 800 Mhz, soit au moins 2,6 milliards d'euros.
Mais le calendrier du gouvernement n'est pas vraiment calé sur celui des opérateurs télécoms. Si ces derniers ne contestent pas l'intérêt de ces nouvelles fréquences, ils estiment que cette nouvelle mise en aux enchères intervient bien trop tôt, dans un contexte financier difficile (leurs revenus étant à la baisse suite à l'essor du low cost).
Face à cette équation difficile, la ministre ne répond pas vraiment. "Décider rapidement, c'est donner plus de visibilité aux opérateurs notamment pour leurs cycles d'investissements, c'est leur apporter de la stabilité", plaide-t-elle. "C'est un nouvel effort financier, il faut donc trouver le bon équilibre en termes de calendrier pour assurer la valorisation du domaine publique tout en prenant en compte la situation financière des opérateurs".
Le projet se heurte également à l'opposition farouche du secteur audiovisuel qui a tenté, en vain, de repousser la prise de décision sur le 700 Mhz. Pour ces acteurs, l'attribution de ces fréquences aux télécoms pourrait impacter le développement technologique de la TNT, notamment autour de la généralisation de la haute-définition à l'ensemble des chaînes.
Pour Fleur Pellerin, il s'agit d'un faux problème. "Une meilleure utilisation des fréquences utilisées par les chaînes de TV permettra au secteur audiovisuel de délivrer plus de contenus. Par ailleurs, il est stérile d'opposer les deux secteurs, les intérêts sont conciliables. Les contenus représentent un atout pour les opérateurs télécoms. On peut imaginer des chaînes exclusives en 4G."
Dans un récent rapport, plusieurs groupements de l'audiovisuel se disent au contraire inquiets estimant que la bascule "va engendrer des contraintes techniques très difficilement gérables par les professionnels du secteur qui n'auront tout simplement plus suffisamment de fréquences disponibles pour travailler correctement".

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