samedi 15 octobre 2011

Google+ : trop tôt pour dresser un constat d’échec


Google+ : trop tôt pour dresser un constat d’échecAnalyse - La critique de Steve Yegge vis-à-vis de Google+ s’apparenterait presque à un éloge funèbre. Alors, Google+, réaction réflexe et vision à court terme ? Les consultants Web Frédéric Cavazza et Cyril Rimbaud contestent la lecture de Yegge. Pour Google France, Google+ est un projet à long terme, et le service va s’étoffer, notamment d’API.
Coïncidence ou timing parfait ? Le billet critique rédigé et rendu public par « erreur » par Steve Yegge, un ingénieur de Google, paraît en même temps que les dernières évaluations de fréquentation du service Google+.
Et le bilan n’est a priori pas très brillant pour Google. Selon l’indicateur de Chitika, le soufflé serait en effet en train de retomber. Après le pic de trafic constaté à l’ouverture à tous les internautes de Google+, le réseau social, en construction, observerait une baisse de trafic de l’ordre de 60%.
Google France :  « Nous envisageons Google+ comme un projet »
Les reproches de Steve Yegge à l’égard de Google+, un échec découlant notamment de l’incapacité de Google à penser son service comme une plate-forme, sonnent-ils alors comme un signal d’alarme ? Objectif redresser la barre ?  
Du côté de Google France, si on reconnaît que la publication de ce mémo est un « incident un peu malheureux », on préfère souligner que cela illustre la « vraie culture de discussion » en vigueur au sein de l’entreprise.
Néanmoins, sur le fond, le désaccord semble total. Google+ pensé à court terme ? La réponse est clairement non.
« Nous envisageons Google+ comme un projet [Ndlr : en opposition au terme produit], une façon de faire évoluer Google dans son ensemble. Beaucoup de choses, des fonctionnalités, notamment pour l’entreprise, mais aussi des API, sont actuellement en construction » assure à ZDNet.fr le porte-parole de Google France.
La tendance relevée par l’indicateur de Chitika ne suscite pas d’inquiétude, ni n’encourage à bouleverser les plans de Google affirme encore l’entreprise. « Nous sommes d’autant moins inquiets qu’il s’agit d’un projet qui s’inscrit sur le long terme. C’est un projet que nous avons mis du temps à élaborer et qui fera évoluer Google dans son ensemble. »
L'argumentation de Steve Yegge « remplie d'approximations »
En clair, il n’y aurait pas panique à bord. Ce constat, s’il est naturellement défendu par Google, est néanmoins aussi partagé par différents observateurs de l’économie numérique et des réseaux sociaux.
Pour Cyril Rimbaud, fondateur de l’agence de conseil Curiouser et utilisateur de Google+, « l'argumentation de Steve Yegge est en effet remplie d'approximations stratégiques et de trous logiques que l’on peut tout à fait imputer à son inexpérience excessive. »
« Cela fait plus 6 ans que Google s'amuse avec les Google profiles, avec les Google Groups, avec les comptes Youtube  - et c'est quoi Youtube, sinon un réseau social -, et des dashboards dans tous les sens. Plus de 6 ans que les hardcore users de Google attendent un réseau pour les réunir tous » rétorque-t-il, contestant que Google+ puisse être pensé à court terme.
La lecture est toute aussi sévère de la part de Frédéric Cavazza, consultant et blogueur : « Le billet de cet ingénieur revient à enfoncer une porte ouverte. Google n’ignore pas les lacunes de Google+. Dire que Google n’a rien compris me parait donc un peu injuste. Avec l’Android Market, Google a démontré qu’il savait construire un écosystème et développer un projet intéressant. »
« Google a démontré qu’il savait construire un écosystème »
« C’est un produit qui n’est pas achevé. Mais cela viendra avec le temps. Donc est-ce que Google+ est un échec ? Non. Cela se jouera sur le long terme. Des fonctionnalités et des API se rajouteront au fur et à mesure » juge Frédéric Cavazza.
Mais Google+ ne risque-t-il pas néanmoins de connaître le même sort que Wave, qui lors de son lancement avait suscité une vive curiosité. Mais faute d’adoption, Google avait renoncé à son développement. 
Une technologie concernant laquelle Mickaël Rémond de ProcessOne regrettait déjà les lacunes opérationnelles, l’absence lors du lancement « de chemins de migration et de passerelles entre le mail et Wave » et la volonté de Google de garder à tout prix la main sur le protocole de Wave.
Pour Google France, Google+ et Wave ne peuvent être comparés, Wave étant considéré comme « un produit - qui marchait ou pas – à part entière », quand Google+ devrait lui « affecter tout Google ». Une façon donc de réfuter l’idée selon laquelle Google pourrait, comme avec Wave, renoncer prématurément.
Pour autant, et même si Google revendique une approche inscrite sur le long terme, la firme est belle et bien confrontée à des défis multiples, dont celui de parvenir à conserver l’attention des internautes dans un environnement où le zapping est aisé.

 http://www.zdnet.fr/actualites/google-trop-tot-pour-dresser-un-constat-d-echec-39764809.htm#xtor=EPR-100

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