
Coïncidence ou timing parfait ? Le billet critique rédigé et rendu public par « erreur » par Steve Yegge, un ingénieur de Google, paraît en même temps que les dernières évaluations de fréquentation du service Google+.
Et le bilan n’est a priori pas très brillant pour Google. Selon l’indicateur de Chitika, le soufflé serait en effet en train de retomber. Après le pic de trafic constaté à l’ouverture à tous les internautes de Google+, le réseau social, en construction, observerait une baisse de trafic de l’ordre de 60%.
Google France : « Nous envisageons Google+ comme un projet »
Les reproches de Steve Yegge à l’égard de Google+, un échec découlant notamment de l’incapacité de Google à penser son service comme une plate-forme, sonnent-ils alors comme un signal d’alarme ? Objectif redresser la barre ?

Néanmoins, sur le fond, le désaccord semble total. Google+ pensé à court terme ? La réponse est clairement non.
« Nous envisageons Google+ comme un projet [Ndlr : en opposition au terme produit], une façon de faire évoluer Google dans son ensemble. Beaucoup de choses, des fonctionnalités, notamment pour l’entreprise, mais aussi des API, sont actuellement en construction » assure à ZDNet.fr le porte-parole de Google France.
La tendance relevée par l’indicateur de Chitika ne suscite pas d’inquiétude, ni n’encourage à bouleverser les plans de Google affirme encore l’entreprise. « Nous sommes d’autant moins inquiets qu’il s’agit d’un projet qui s’inscrit sur le long terme. C’est un projet que nous avons mis du temps à élaborer et qui fera évoluer Google dans son ensemble. »
L'argumentation de Steve Yegge « remplie d'approximations »
En clair, il n’y aurait pas panique à bord. Ce constat, s’il est naturellement défendu par Google, est néanmoins aussi partagé par différents observateurs de l’économie numérique et des réseaux sociaux.
« Cela fait plus 6 ans que Google s'amuse avec les Google profiles, avec les Google Groups, avec les comptes Youtube - et c'est quoi Youtube, sinon un réseau social -, et des dashboards dans tous les sens. Plus de 6 ans que les hardcore users de Google attendent un réseau pour les réunir tous » rétorque-t-il, contestant que Google+ puisse être pensé à court terme.
La lecture est toute aussi sévère de la part de Frédéric Cavazza, consultant et blogueur : « Le billet de cet ingénieur revient à enfoncer une porte ouverte. Google n’ignore pas les lacunes de Google+. Dire que Google n’a rien compris me parait donc un peu injuste. Avec l’Android Market, Google a démontré qu’il savait construire un écosystème et développer un projet intéressant. »
« Google a démontré qu’il savait construire un écosystème »

Mais Google+ ne risque-t-il pas néanmoins de connaître le même sort que Wave, qui lors de son lancement avait suscité une vive curiosité. Mais faute d’adoption, Google avait renoncé à son développement.
Une technologie concernant laquelle Mickaël Rémond de ProcessOne regrettait déjà les lacunes opérationnelles, l’absence lors du lancement « de chemins de migration et de passerelles entre le mail et Wave » et la volonté de Google de garder à tout prix la main sur le protocole de Wave.
Pour Google France, Google+ et Wave ne peuvent être comparés, Wave étant considéré comme « un produit - qui marchait ou pas – à part entière », quand Google+ devrait lui « affecter tout Google ». Une façon donc de réfuter l’idée selon laquelle Google pourrait, comme avec Wave, renoncer prématurément.
Pour autant, et même si Google revendique une approche inscrite sur le long terme, la firme est belle et bien confrontée à des défis multiples, dont celui de parvenir à conserver l’attention des internautes dans un environnement où le zapping est aisé.
http://www.zdnet.fr/actualites/google-trop-tot-pour-dresser-un-constat-d-echec-39764809.htm#xtor=EPR-100
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