lundi 24 octobre 2011

Accès des TPE-PME innovantes à la R&D académique

21/10/2011 | daumas

De nombreuses TPE-PME dans les Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) ont du mal à percevoir l'intérêt d'une collaboration avec la R&D académique. Ce constat négatif peut être renforcé par quelques tentatives infructueuses de rapprochement. La question porte sur les changements raisonnables à mettre en place et les effets que l'on pourrait en attendre.

Une entreprise innovante a intérêt à créer des relations avec la R&D académique. Cela lui permet de connaître et d'anticiper les avancées scientifiques. Cela peut aussi lui permettre de participer à ces avancées tout en préservant ses intérêts et en rendant ses résultats publics selon son propre calendrier. Quand elle finance un projet de R&D académique, l'entreprise ne paie que le coût directement lié à ce projet tout en s'assurant le soutien de personnels hautement qualifiés dans des laboratoires participant à de nombreuses actions de formation et de R&D, point qui peut être important dans le recrutement de nouveaux collaborateurs et l'ouverture de nouveaux marchés. Enfin, l'entreprise peut ainsi se positionner sur plusieurs dispositifs d'aide publique nationaux et européens (ANR, FUI, PCRD-FP7, CIFRE...) et les relations entre entreprises et R&D académique sont largement subventionnées (CIR).
Tous ces avantages font que les grandes entreprises et les entreprises issues de la R&D académique entretiennent un lien privilégié avec la R&D académique. A l'opposé, nombre de TPE-PME ont du mal à évaluer les apports d'un tel lien et à le mettre en place en tout premier lieu. Les obstacles sont nombreux d'autant que le bien fondé de la démarche n'est pas attesté. L'effectif et les moyens financiers des TPE-PME limitent grandement les ressources qui peuvent être consacrées à la mise en place d'un tel lien. Dans le même sens, la taille d'une TPE-PME restreint la possibilité d'amortir ces dépenses sur plusieurs projets comme le font les entreprises plus grandes.
Les torts sont toutefois partagés. Les académiques présentent souvent leur travail de R&D sous un angle et avec un vocabulaire éloignés des problématiques principalement à court terme des TPE-PME. De plus, seuls quelques grands acteurs de la R&D académique sont visibles de l'extérieur : responsables et services de valorisation de grands établissements publics, directeurs de laboratoires, responsables d'équipes... Les carrières et les responsabilités académiques font que ces acteurs sont pour la plupart surchargés. Une tentative de rapprochement d'une entreprise aboutit souvent au mieux à une offre de service à un prix incompatible avec les ressources d'une TPE-PME.
A l'opposé, les laboratoires académiques accueillent de nombreux jeunes chercheurs qui ont tout intérêt à faire naître et à cultiver sur le moyen terme une collaboration qui leur est propre avec une TPE-PME. Le risque d'un tel effort de rapprochement peut être partagé entre le responsable de la TPE-PME et le jeune chercheur afin de construire une relation équilibrée. Nous pensons que cette action de facilitation de l'accès des TPE-PME à la R&D académique passe par la mise en place de journées d'informations (sans engagement de part et d'autre), associées à un processus léger permettant aux TPE-PME d'entrer en contact avec de jeunes chercheurs. Dans la R&D académique, nous parlons d'animation scientifique. C'est le domaine des GDR du CNRS en TIC et c'est le but de la journée qu'ASR organise le 3 novembre à Paris. Nous sommes toutefois à l'écoute du monde économique pour faire évoluer cette proposition.
 
 http://lecercle.lesechos.fr/entrepreneur/developpement/221139072/acces-tpe-pme-innovantes-a-rd-academique?xtor=epr-1001-%5BNL_entrepreneur%5D-%2020111024

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