| 25/11 | 06:00 |
Low cost peut-il rimer avec high-tech ? Aux yeux du grand public, les produits à petit prix sont davantage synonymes de qualité médiocre que de produit de pointe. Et pourtant, comme le prouve l'ambition des fondateurs de SpaceX, certains rêvent aujourd'hui de lancer dans l'espace des fusées à prix bradés. Comme toute aventure industrielle, cette dernière folie d'Elon Musk, déjà célèbre pour avoir créé PayPal et lancé les voitures électriques Tesla, connaîtra sans doute des ratés. Peut-être même un échec. Mais si lui ne réussit pas, d'autres parviendront inéluctablement un jour à faire basculer les fusées dans un monde où la croissance des volumes permet de faire chuter drastiquement les prix. Dans l'agroalimentaire, le textile, le transport aérien ou l'automobile, le low cost est devenu une option acceptable pour un nombre croissant de consommateurs. Boostés par de puissantes économies d'échelles et une réflexion en amont dans la conception des produits, les entreprises prouvent que le low cost peut être rentable pour elles et tout à fait acceptable pour le consommateur. Le Duster est désormais le modèle le plus vendu chez Renault. EasyJet la compagnie aérienne la plus rentable d'Europe. Nous sommes entrés dans l'ère de ce que les Anglo-Saxons ont baptisé le « good enough », l'économie du « ça me va » ou « ça me suffit ». Pour résister à cette déferlante low cost qui envahit progressivement tous les secteurs économiques, les entreprises qui cherchent à doper leurs marges savent que seule l'innovation, synonyme de montée en gamme et de puissance de la marque, permet de faire accepter au client des prix élevés. Si Arianespace ne veut pas être balayé par la vague SpaceX, il ne peut simplement compter sur un potentiel échec de son nouveau rival. Il doit à la fois revoir en profondeur sa structure de coûts et améliorer la fiabilité et la performance de ses fusées.
David Barroux
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