samedi 15 octobre 2011

Laurent Schlosser, Microsoft : "Nous voyons Windows Phone bien au-delà de 20% de parts de marché"


Interview - Très optimiste quant au succès de la plate-forme pour smartphone, le nouveau directeur Mobilité et Opérateurs de Microsoft France répond aux questions de BusinessMobile.fr. De façon offensive.
Microsoft affiche une certaine sérénité quant au succès de Windows Phone 7. Malgré des premiers résultats encore peu convaincants, l'éditeur est persuadé d'avoir en main une proposition de rupture et un vrai écosystème.
Reste qu'un an après le lancement des premiers terminaux compatibles, la part de marché mondiale de la plate-forme stagne. Selon Gartner, seulement 1,7 million de Windows Phone ont été écoulés au 2e trimestre (contre 47 millions sous Android). Aux Etats-Unis, entre avril et juillet, sa part de marché a encore perdu 1 point à 5,7% du marché des smartphones.
On le sait, Microsoft compte sur différents atouts pour inverser la tendance : l'arrivée de Nokia et la mise en ligne de Mango, l'évolution majeure de son OS. On peut également évoquer l'arrivée de nouveaux fabricants et un cahier des charges plus souple.
BusinessMobile.fr a donc interrogé Laurent Schlosser, tout nouveau directeur Mobilité et Opérateurs de Microsoft France afin de faire un point sur la situation, sur la feuille de route et sur les ambitions de Windows Phone face à la concurrence. Autant le dire tout de suite, le discours est offensif.
-On connaît les résultats de Windows Phone dans le monde mais qu'en est-il en France ?
Le lancement s'est fait en deux temps. Au départ, il faut bien reconnaître qu'un seul opérateur (Orange) a vraiment joué le jeu, mais les choses ont évolué. Depuis le printemps, on observe une vraie courbe ascendante des ventes même si je ne peux pas donner de chiffres précis. Le bouche à oreille fonctionne, les signaux se mettent au vert et la tendance devrait se confirmer avec les nouveaux terminaux attendus pour la fin d'année.
-On vous a reproché de ne pas assez impliquer les fabricants dans votre communication...
Nous avons en effet ajusté nos relations marketing avec les fabricants afin d'adopter une approche marketing plus traditionnelle, axée sur le produit et les cibles. L'objectif est de permettre aux constructeurs de mieux s'approprier la plate-forme. C'est le cas désormais.
-On évoque également vos difficultés à être mis en avant chez les opérateurs et les distributeurs. D'ailleurs, Microsoft aurait passé un accord avec certains fabricants afin qu'ils augmentent leurs investissements marketing dans les boutiques. Il y a donc bien un problème ?
L'attitude des opérateurs et des distributeurs a changé. Avec l'iPhone, c'est la mort subite pour eux et Android inquiète, surtout depuis l'accord de rachat de Motorola par Google. Ils veulent une alternative, un troisième OS qui fasse poids. Ils nous le disent. Dans le même temps, il est peut-être vrai que notre présence en distribution n'était pas assez visible dans le passé, elle est aujourd'hui plus forte.
-Qu'entendez-vous par 'mort subite' à propos de l'iPhone ?
C'est simple : quand un opérateur vend un iPhone, il donne son client à Apple puisque ce dernier doit lui donner son numéro de carte bleue pour s'inscrire à iTunes. L'opérateur n'est plus qu'un tuyau. C'est tout le contraire de l'approche de Windows Phone qui implique plus étroitement l'opérateur qu'il s'agisse de partage de revenus ou d'écosystème applicatif.
-A quand l'élargissement de la gamme de terminaux ? La diversité fait encore cruellement défaut à Windows Phone.
C'est vrai que jusqu'à présent il n'y avait pas assez de différenciation. Depuis plusieurs mois, nous travaillons sur les prix, sur le cahier des charges en encourageant les fabricants à proposer des designs différents, des gammes plus larges. Les premiers résultats se font sentir avec HTC. Windows Phone ne sera pas qu'un OS de smartphones noirs haut de gamme. On trouvera plus de variété à Noël, plus de cibles visées. Les nouveautés seront nombreuses.
Par ailleurs, nous proposons désormais aux fabricants de mieux intégrer des éléments de différenciation dans l'OS même si l'expérience Windows Phone doit être préservée.
-Des terminaux 4G sont-ils prévus à court terme ?
Je ne sais pas si nous ferons partie de la première vague. On travaille sur la question, les décisions se prendront en fonction des marchés géographiques. On va estimer quel est le bon moment.
-L'arrivée de Nokia (avec des modèles présentés à la fin du mois) est stratégique. Est-ce un partenaire comme les autres ?
Nokia va nous apporter une masse critique qui va dynamiser notre écosystème, ça va faire levier, les opérateurs en sont conscients. Dans l'absolu, Nokia est un partenaire comme les autres mais en réalité, ils misent à 100% sur nous pour leurs smartphones, contrairement à nos autres partenaires. Forcément, la dynamique est un peu différente et il y a une volonté de proximité plus forte. Mais les accords financiers restent les mêmes pour tous.
-Avec Nokia, les analystes tablent sur un bond de WP7 qui atteindrait d'ici 2015 la deuxième place mondiale avec 20% de parts derrière Android mais devant iOS. Vous êtes sur les mêmes tendances ?
Non seulement nous estimons que c'est crédible mais nous visons beaucoup plus que ça. Pour nous, il s'agit même d'une hypothèse molle. On oublie que la bataille se joue au niveau de l'ecosystème et dans cette bataille, il n'y a que deux acteurs qui ont cette dynamique. Nous voyons la concurrence beaucoup plus bas que les prévisions.
Windows Phone s'intègre dans un univers cohérent et homogène : PC, console de jeu, smartphone, tablette, soit une expérience globale. Ce n'est pas un hasard si nous faisons converger Windows Phone et Windows 8 qui adopte la même interface Metro, et l'interface Xbox. D'autant plus que les spécifications techniques de tous ces devices sont aujourd'hui quasiment les mêmes. Le mot est aujourd'hui un peu galvaudé mais il s'agit bien de convergence.
-Pensez-vous vraiment que les utilisateurs actuels font leur choix en fonction de cette convergence des usages ?
Ce n'est peut-être pas encore le driver principal mais ça va le devenir. Les typologies d'expérience convergent. Sans cette approche globale, la stratégie d'un éditeur d'OS mobile ou d'un fabricant de terminal est vouée à l'échec.

http://www.businessmobile.fr/actualites/laurent-schlosser-microsoft-nous-voyons-windows-phone-bien-au-dela-de-20-de-parts-de-marche-39764799.htm#xtor=EPR-10010

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