lundi 10 octobre 2011

Comment la déception iPhone 4S a porté les attentes sur Android


Deux conférences, l’une d’Apple sur l’iPhone 4S, l’autre de Google sur le prochain Android, à une semaine d’intervalle. La première devait ridiculiser la seconde. Le contraire pourrait bien se produire.
Le discours commun dans le monde des amateurs de mobilité est qu’Android a toujours eu un train de retard sur iOS. Un « manque » d’innovation que le système et les constructeurs compensaient par le prix et les volumes pour conquérir le marché. Sauf que depuis l’arrivée de l’iPhone 4 en juin 2010, les smartphones Android ont bien changé.
La multiplication des modèles haut de gamme à la finition exemplaire, les améliorations constantes des surcouches et la vague d’appareils à double cœur en début d’année ont changé la donne et Android est devenu un système tout aussi séduisant – voire plus – pour l’utilisateur lambda qu’iOS. Pour les développeurs, l’amélioration constante des API et de l’Android Market (nouvelle version, nouveaux moyens de paiement et microtransactions dans l’application) ont aussi donné une nouvelle impulsion à l’OS.

La croissance d’Android vue par le pôle marketing de Google
L’attente du côté de Cupertino est donc montée au fil des avancées d’Android. Comment réagira Apple, avec son éternel coup d’avance face au robot vert ? Ces derniers mois, les rumeurs plus ou moins folles (et compilations par des blogs cherchant le trafic) autour d’un hypothétique iPhone 5 se sont multipliées.
Les fans de la Pomme attendaient de Tim Cook un coup d’éclat lors de sa première keynote le 4 octobre, pour prouver que le nouveau PDG (présenté comme un gestionnaire plus qu’un innovateur) saurait autant impressionner que son prédécesseur. La salle choisie pour l’occasion, même, laissait présager une « grande annonce ».
iPhone 4S et iOS 5 inspiré d’Android
Le but était notamment de s’aligner sur les points où les téléphones Android ont pris l’avantage comme la taille d’écran, la puissance, le support des réseaux 4G ou le support du NFC. Las, plutôt qu’un iPhone 5, l’entreprise a présenté un iPhone 4S au design semblable au modèle de 2010 et aux évolutions conceptuelles presque inexistantes. Si la puissance a augmenté, elle n’égale pas celle des smartphones Android sortis courant 2011.
La nouvelle version du système, iOS 5, était aussi surveillée de près. Plutôt que d’innover, Apple a préféré s’aligner sur les fonctions existantes dans Android pour corriger des points de critiques majeurs : le système de notifications peu pratique et l’absence de vraies commandes vocales. Cette mouture apporte donc des fonctions « inspirées » des systèmes concurrents, Android en tête, comme le nouveau système de notifications ou l’assistant personnel à reconnaissance vocal Siri. Si ces fonctions semblent très bien exécutées, elles ne constituent pas une « révolution » pour les utilisateurs d’Android, loin de là.
Arrive le Nexus Prime avec Ice Cream Sandwich
Pendant ce temps, grâce à la multiplication des acteurs et la nécessité pour eux de se positionner sur le marché haut de gamme, la qualité des appareils et les courbes de ventes ont grimpé exponentiellement. Le Samsung Galaxy S II, même si très inspiré de l’iPhone 4, a su convaincre et s’écouler à dix millions d’exemplaires en six mois.
Il était attendu d’un iPhone 5 – ou de tout élément présenté à la keynote – qu’il éclipse l’annonce d’Ice Cream Sandwich et du Nexus Prime espérée mardi prochain, le 11 octobre. C’est bien le contraire qui s’est produit. Techniquement en avance, Android est censé gagner pendant cette conférence ce que l’écosystème mobile d’Apple a encore pour lui.
Le nouveau modèle de référence, le Nexus Prime produit par Samsung, est sans aucun doute l’un des meilleurs arguments pour l’Android 4.0 « pur ». Comme les deux précédents Nexus (One par HTC et S par Samsung), cette troisième mouture doit apporter des nouveautés matérielles voulues par la communauté.
La plupart des smartphones ont habitué à une résolution de 800x480 en quatre pouces, face à un iPhone 4 proposant un écran 960x640 en 3,5 pouces. Selon deux séries de spécifications « fuitées », ce modèle devrait apporter un large écran (environ 4,5 pouces) en résolution HD (1280x720). Les plus optimistes espèrent un processeur double cœur de 1,5 Ghz (là où la moyenne est à 1 Ghz), un capteur photo huit megapixel, le support natif du NFC, de la 4G (LTE) et une batterie de 2050 mAh.  Il devrait conserver l’esthétique du Nexus S avec un écran incurvé.
Ces derniers jours, les espoirs autour du nouveau projet commun entre Google et Samsung sont largement montés. Entre les spécifications possibles, une photo également « échappée » et une bande-annonce par Samsung, le trafic autour des news Nexus Prime a explosé.
Ce qui retient pourtant le plus l’attention est  bien sa plate-forme, Ice Cream Sandwich. Elle promet d’unifier smartphones et tablettes au sein d’une version commune, adaptée à tous les form factors et formats d’écran. En plus de ce changement majeur, de nombreuses autres évolutions seraient en préparation.
La quatrième version majeure devrait apporter une interface neuve couplée à des fonctions améliorées, tirant parti des innovations apportées à Honeycomb. Citons notamment la séparation de l’interface en panneaux (fragments), la “barre d’actions” contextuelle, un nouveau système de notifications et une révision bienvenue du gestionnaire de tâches.
Elle est surtout voulue par les développeurs, qui souhaitent de Google une meilleure maîtrise de son écosystème et les outils pour adapter leurs applications à tous les formats sur lesquels ICS sera présent.
Dès son annonce, Android 4.0 étant perçu comme la version pouvant « changer la donne », face à un iOS à la tendance stagnante. Les progrès effectués avec Gingerbread et surtout Honeycomb, ainsi que les nombreuses allocutions de son père, Andy Rubin, laissent présager du meilleur pour ce système hybride. La clé pour Google est la rationalisation : partant sur un rythme de développement ralenti et une vision plus claire de ce qu’attendent le public, les développeurs et les partenaires, ils  ont de grandes chances de livrer une version mieux finie, à la conception réellement pensée autour des applications et surtout Open Source.
Rappelons que la firme de Mountain View indiquait ne pas publier le code source d’Honeycomb mais bien celui de la version « finalisée », en substance ICS. Il est clairement dommage qu’Honeycomb soit une version intermédiaire (du point de vue de ses développeurs) tout de même commercialisée. Consolation : ICS ne devrait sûrement pas être plus gourmand qu’Honeycomb pour les tablettes, les chances de portage par les constructeurs (si leur politique commerciale les y invite) ou par les passionnés (si le code source est bien ajouté à l’AOSP) sont donc nombreuses.
La conférence sera, comme d’habitude, diffusée sur la chaine Youtube androiddevelopers. Pour patienter, rien de mieux que de revoir la présentation d’Honeycomb, qui contient une partie des éléments qui devraient arriver sur smartphone mardi.
Mise à jour : selon TechCrunch, Google et Samsung auraient décidé de reporter l'annonce, estimant que "ce n'est pas le bon moment pour lancer un nouveau produit", sûrement en référence à la mort de Steve Jobs.

 http://www.zdnet.fr/blogs/androblog/comment-la-deception-iphone-4s-a-porte-les-attentes-sur-android-39764640.htm#xtor=EPR-100

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