Coup sur coup, l'Essca et Skema viennent d'inaugurer des équipements pédagogiques dernier cri.
Améliorer l'efficacité de leur enseignement : des
écoles maternelles aux universités, toutes les institutions de
formation doivent relever ce défi. Les tableaux numériques fleurissent
désormais dans le primaire, les collèges et les lycées. Mais les
« business schools » n'entendent pas rester à l'écart de l'innovation
pédagogique et planchent sur de nouvelles salles de classe, qui
combinent mobilier spécifique et technologies numériques. Exemples avec
deux d'entre elles.
A Angers, l'Essca
vient d'inaugurer une salle PECT (pédagogie en environnement
collaboratif et technologique), inspirée du projet « Scale Up », né en
Caroline du Nord il y a quelques années et utilisé notamment par le
prestigieux MIT. Une première dans l'Hexagone. L'idée de départ ?
L'attention d'un élève chute au bout de 10 minutes environ, mais il est
possible de la relancer en variant les rythmes et les modes
pédagogiques. L'école utilise donc une salle aménagée pour faciliter ces
« ruptures » et passer du cours magistral à des mini travaux de groupe
ou à des exercices individuels, en s'appuyant à la fois sur le mobilier
et sur l'équipement informatique.
Eviter les temps morts
Côté mobilier, la salle PECT comporte une série d'îlots pour quatre ou cinq élèves, chacun disposant d'un ordinateur. « A la différence des salles linéaires traditionnelles, l'enseignant peut ainsi circuler librement »,
indique Stéphane Justeau, professeur d'économie et responsable du
soutien à l'innovation pédagogique à l'Essca. La classe est, en outre,
munie de cinq grands écrans (dont un interactif, avec stylo Wi-Fi) et
d'un logiciel de monitoring, qui permet au professeur de « prendre la
main » à sa guise. Il peut aussi envoyer à ses élèves un QCM ou un quiz
pour obtenir instantanément une statistique et vérifier si le cours a
été assimilé. Les élèves ont ainsi le sentiment d'éviter les temps morts
et d'« apprendre plus ». Coût total du dispositif : de
l'ordre de 12.000 euros pour une classe de 45 places environ -mais le
MIT a investi jusqu'à 800.000 dollars dans une salle de plus grande
taille.
« Ce type d'outil nous permet de conserver une longueur d'avance en matière de pédagogie, qui est au coeur de notre métier »,
estime Catherine Leblanc, directrice du groupe Essca. L'école envisage
d'ouvrir une autre salle Pect sur son campus de Boulogne-Billancourt, et
d'en installer d'autres par la suite.
Même
approche pour Skema : sur son campus de Lille, l'école vient d'ouvrir,
en partenariat avec le fabricant de matériel de bureau Steelcase, une «
salle de classe du futur
». Celle-ci est dotée d'une régie numérique
qui permet d'enregistrer automatiquement les cours -sans intervention
d'un technicien -puis de les stocker sur un serveur dédié, de même que
les graphiques, les sons et les documents divers utilisés par le
professeur. Ces cours sont ensuite consultés à volonté par les
étudiants. En prime, un tableau blanc interactif, qui est dupliqué sur
les ordinateurs des élèves.
Le « naming »
Le
dispositif comprend également de nouveaux sièges munis d'une
tablette-écritoire et de roulettes, et qui peuvent s'accrocher les uns
aux autres. Comme dans le cas de l'Essca, il est ainsi possible de
reconfigurer aisément la classe pour former de petits groupes et « alterner cours magistraux et travaux en équipe, en variant les modes d'apprentissage »,
comme l'explique Stéphane Lafarge, directeur général France de
Steelcase France. Le même dispositif a été installé à Raleigh, aux
Etats-Unis. En attendant d'être déployé plus largement au sein de
l'école. Skema en profite en outre pour lancer une opération de
« naming », permettant à une entreprise de financer une salle de classe
en lui donnant son nom.
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