par Stéphane Larcher, le 20 décembre 2011 12:46
D’un montant de 39 milliards de dollars, le plus important de
l’année, le rachat visait à faire d’AT&T le plus grand opérateur de
téléphonie mobile aux Etats-Unis. Les pouvoirs publics y étaient
opposés. AT&T en a tiré les conclusions avant même que la décision
ne soit prise.L’opérateur explique que l’Administration américaine manifeste une très forte opposition à ce rachat et que, en conséquence, il a peu de chances d’aboutir. L’entreprise préfère prendre les devants et renoncer plutôt que se voir interdire la réalisation de ce rachat. De son côté, l’Administration Obama se montre satisfaite de cette décision qui, selon elle, redonne une nouvelle vigueur aux lois anti-trust aux Etats-Unis, des principes abandonnés par ses prédécesseurs, selon elle. Pour arriver à ses fins, le Département de la Justice et la FCC (Federal Communications Commission) se sont mobilisés depuis le mois d’août afin de bloquer ce deal.
Si du côté d’AT&T on fait grise mine, on se morfond encore plus du côté de chez T-Mobile. En effet, le quatrième opérateur américain se retrouve dans une situation très incertaine sans beaucoup de perspectives pour son avenir. En effet, AT&T, Verizon Wireless et Sprint Nextel demeurent beaucoup plus puissants.
Des compromis insuffisants
Des compromis avaient pourtant été tentés, notamment pour démembrer en partie T-Mobile, qu’il s’agisse de séparer les clients ou de partager les différentes infrastructures. Dès le mois de novembre, on sentait que le deal ne se présentait plus sous les meilleurs auspices. AT&T a réservé sa décision mais a finalement décidé de renoncer. Pour prix de ce renoncement, AT&T devra payer 4 milliards de dollars à Deutsche Telekom selon les termes de l’accord, une somme importante mais qui ne devrait pas mettre en péril les finances extrêmement solides du groupe américain. En parallèle, les deux entreprises vont conclure un accord d’itinérance d’une durée de 7 années destiné à faciliter la couverture nationale de T-Mobile.Envisagée dès 2007, l’opération a fait l’objet d’un incroyable lobbying à Washington. Beaucoup d’observateurs pensaient – pour une fois à tort - que le Département Américain de la Justice n’aurait pas les moyens de résister à ces groupes de pression.
Fusion, introduction ou disparition
Pour son avenir, T-Mobile envisage désormais de trouver un autre partenaire ou de lancer une introduction en bourse afin de trouver les ressources financières nécessaires à son développement. Parmi les partenaires possibles, certains voient en Dish Network, fournisseur de télévision par satellite, le candidat idéal. Plusieurs analystes considèrent qu’un telle opération doit se réaliser très rapidement sous peine de voir disparaître T-Mobile. Terro Kuittinen, analyste cité par le New York Times, déclarait : « T-Mobile va être profondément endommagé par ceci. Ils auraient dû se livrer à une analyse stratégique sur leur futur plutôt que s’accrocher à ce mirage, ce rêve de fusion. Maintenant, ils ont perdu beaucoup de temps. »http://www.linformaticien.com/actualites/id/22783/at-t-renonce-a-acquerir-t-mobile.aspx
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