mardi 18 mars 2014

Des nanoparticules à ADN intégré pour cibler les tumeurs

A lire sur: http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/75123.htm

Une équipe de chercheurs de l'Université de Toronto a découvert une méthode d'assemblage de nanoparticules d'or qui pourraient servir de vecteur pour délivrer des traitements anti-cancéreux ou des marqueurs cancers directement dans les tumeurs cancéreuses. Cette méthode va jusqu'à l'élimination de ces particules une fois le traitement terminé. L'étude, dirigée par le Professeur Warren Chan de l'Institut des Biomatériaux et du génie Biomédical (IBBME) de l'Université de Toronto et du Centre Donnelly pour la Recherche Cellulaire et Biomoléculaire (CCBR) a été publiée dans le journal Nature Nanotechnology le 26 janvier 2014.

Le Professeur Chan explique : "Pour insérer des matériaux dans les tumeurs, ceux-ci doivent être d'une certaine taille. Les tumeurs sont caractérisées par des vaisseaux poreux avec des trous de 50 à 500 nanomètres, selon le type et l'état des tumeurs. Le but est d'envoyer des particules de taille adéquate pour passer à travers ces pores puis rester dans la tumeur pour le traitement. Si la particule est trop grande, elle ne peut pas entrer, si elle est trop petite, elle va très rapidement quitter la tumeur."

D'après le premier auteur de l'article, Leo Chou - doctorant à l'IBBME - ceci pourrait être résolu par un modèle d'assemblage moléculaire utilisant de l'ADN. Ce modèle aurait non seulement l'avantage d'être hautement modulaire, permettant d'échanger des éléments afin de créer facilement des systèmes avec des fonctions multiples ou de cribler des banques de nanostructures, mais pourrait également résoudre l'aspect du risque lié aux nanoparticules. En effet, le risque de toxicité à long terme des particules restant dans le corps est un défi pour la recherche nanomédicale.

Le chercheur ajoute : "Imaginons que vous soyez un patient d'une trentaine d'années, et que vous ayez subi de multiples injections de ces particules. Lorsque vous atteindrez la quarantaine, celles-ci sont susceptibles d'avoir été retenues dans votre système et pourraient potentiellement causer d'autres problèmes. Mais l'ADN est flexible, et au cours du temps, les enzymes naturelles du corps vont le dégrader et l'assemblage va se séparer. L'organisme peut alors éliminer les particules, dont la taille aura été réduite. Nous devons comprendre comment la conception de l'ADN influence la stabilité de la construction, et comment le manque de stabilité peut être utile. L'assemblage de nanotechnologies complexes et intelligentes appliquées au cancer en est encore au stade premier de développement."

Le projet a été financé par Les Instituts de recherche en santé du Canada, Le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, la Fondation canadienne du cancer du sein et la Fondation canadienne pour l'innovation.

Pour en savoir plus, contacts :
- Contact Media : Erin Vollick (auteur à l'IBBME de l'Université de Toronto) uoftnews@utoronto.ca
- Article Original : Leo Y. T. Chou, Kyryl Zagorovsky, Warren C. W. Chan. DNA assembly of nanoparticle superstructures for controlled biological delivery and elimination. Nature Nanotechnology, 2014; DOI: 10.1038/nnano.2013.309
Code brève, ADIT : 75123
Sources : Communiqué de presse de l'Université de Toronto du 27 janvier 2014 - http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Y2v4F
Rédacteurs :
Madeleine Bouvier d'Yvoire - Attachée scientifique à Toronto - madeleine.bouvier.dyvoire@diplomatie.gouv.fr

Origine : BE Canada numéro 431 (10/02/2014) - Ambassade de France au Canada / ADIT - http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/75123.htm

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