Les nouveaux usages d'aujourd'hui seront les business de demain.
Revue de presse sur les tendances et évolutions technologiques utiles.
http://theitwatcher.fr/.
La compétition augmente sur le marché du paiement mobile, qui est
devenu un enjeu crucial pour les commerçants, et dont l'avenir se situe
majoritairement dans les pays émergents.
Le marché du paiement mobile est en pleine ébullition, et la bataille
fait rage pour déterminer qui aura le dessus. Les banques, les géants de
la technologie, et les start-ups sont en compétition pour grapiller une part d’un marché estimée à 235 milliards de dollars en 2013. Chacun avance ses pions, doucement mais sûrement : Facebook vient d’annoncer son entrée dans le paiement mobile, en partenariat avec Paypal, juste avant que ce dernier n’annonce le rachat de Braintree, une application leader du marché.
Les consommateurs et les commerçants commencent à réaliser les
opportunités du paiement mobile, qui transforme petit à petit l'achat en
magasin. Dans les pays émergents, les opportunités sont encore plus
évidentes, là où le système bancaire fait défaut. Une nouvelle ruée vers l’or
Chaque jour apporte son lot de nouvelles start-up dédiées au paiement mobile. Clink, dernière en date aux Etats-Unis, fait le buzz avant
même que son produit ne soit disponible au public, grâce à des
investisseurs superstars. Les poids lourds du e-commerce ont bien
compris l’enjeu du mobile, et eBay détient maintenant Paypal, Braintree
et la populaire application Venmo. Les chaînes de distribution se mettent également au paiement digital.
Square, la compagnie de paiement digital qui monte, est maintenant
utilisée par Starbucks dans ses 7000 magasins aux Etats-Unis, et par
Apple.
Ces technologies fonctionnent soit grâce un système de porte-monnaie
digital, tel Paypal, qui stocke les coordonnées bancaires, sans
utilisation physique de la carte bleue, soit avec un terminal non dédié
(smartphone), comme le permet Square. Un appareil de lecture de carte
attaché à un smartphone ou une tablette permet de faire "glisser" la
carte bleue et de régler ses achats en un tour de main. Paypal et Square
sont d'ailleurs devenus pratiquement incontournables : en 2012, Paypal a réalisé 14 milliards de dollars de transactions mobiles, et le volume de paiements réalisés par Square est passé de 2 milliards de dollars en 2011, à 10 milliards en 2012.
Quant à la technologie NFC,
qui permet le paiement sans contact, mais qui nécessite une puce
spécifique intégrée au téléphone, elle a été délaissée par Google, Apple
et Paypal.
Alors que les géants technologiques rivalisent d’ingéniosité pour développer leurs propres solutions
(Google Wallet, le Passbook d’Apple…) les banques tentent de s’imposer
en proposant des applications et services toujours plus sophistiqués. Trois banques françaises ont lancé le système Paylib pour
concurrencer Paypal. Mais dans certains pays émergents où le système
bancaire est utilisé par une minorité, les acteurs locaux du paiement
mobile ont une très grande longueur d'avance. Le nerf de la guerre pour les commerçants
Les commerçants sont en train de réaliser l’importance des paiements
mobiles, et ils ont tout intérêt à prendre le train en marche. En 2017,
on devrait compter 721 milliards de dollars de paiements sur mobile et 450 millions d'utilisateurs, selon une étude Gartner.
De plus, selon Olivier Binet,
directeur du business development et de l'innovation chez PayPal
France, les marchands ne peuvent plus ignorer le bouleversement actuel.
En France, en 2012, 27% des commerçants PayPal ont reçu des paiements
sur mobiles ; en 2013, 47% : “Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Que le veuillent ou non les commerçants, leurs clients achètent déjà sur mobile.”
Les banques permettent aussi à leurs clients de faire des achats en
magasin depuis un téléphone mobile, via des services commes MasterPass
de MasterCard, ou PayWave de Visa.
Le porte-monnaie digital devient donc un enjeu crucial pour les
commerçants et les acteurs de la distribution, mais pénétrer le marché
du commerce "physique" est également primordial pour les compagnies qui
offrent des services de paiement mobile. Selon Berg Insight, les
paiements mobiles en magasin vont atteindre 78 milliards d’euros en
Amérique du Nord et en Europe en 2017, contre 600 millions d’euros en
2012. En France, en 2012, on comptait 1 milliard d’euros de ventes sur
l’Internet mobile.
Deux aspects clés de cette révolution pour espérer s'imposer : garantir la sécurité des transactions et la qualité de l’expérience client. La bataille va se jouer dans les pays émergents
Certaines régions du monde concentrent tous les facteurs permettant une
explosion des paiements mobiles. Dans des endroits où le système
bancaire est pratiquement inexistant, où le e-commerce est en plein
essor, et où les téléphones portables deviennent monnaie courante, les
transactions sur mobile sonnent comme une évidence. Plus d’un milliard d'individus dans les pays émergents ont un téléphone portable, mais pas de compte en banque, selon un rapport de McKinsey. Au Kenya, 30% des flux financiers passent par téléphone mobile, plus qu’au Japon et aux Etats-Unis, selon une étude de Bearing Point.
En Afrique, le taux de pénétration des télécoms est d’ailleurs au
niveau de l’accès à l’eau courante (64%), et supérieur au niveau d’accès
à un compte en banque (21%), toujours selon cette étude.
En Asie-Pacifique, les transactions mobiles doivent augmenter de 38% en
2013, dans les marchés développés et émergents, pour atteindre une
valeur de 74 milliards de dollars, selon Gartner. En 2016, le continent
africain devrait effectuer pour 160 milliards de dollars de transactions
mobiles.
Les acteurs locaux ont bien saisi l’opportunité : M-Pesa au Kenya, MTN en Ouganda, Vodacom en Tanzanie, FNB en Afrique du Sud, etc. Mais peu d’entre eux ont atteint un niveau global, et aucun modèle ne s'est véritablement démarqué.
Au niveau mondial, les compagnies et les solutions se multiplient, mais
pour s’imposer sur le marché, il faudra avant tout offrir des services
extrêmement sûrs, et une expérience client remarquable, pour espérer
faire la différence. Nora Poggi
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