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Par Thibaut De Jaegher - Publié le
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Bouygues Télécom lance son offre 4G aujourd'hui. Les opérateurs
français comptent sur cette nouvelle technologie pour redresser leurs
marges. Pas certain que l'équation posée par la nouvelle technologie de
téléphonie mobile soit celle là...
Grande vitesse, haut débit et petits revenus ? C’est peut-être
l’équation à laquelle vont faire face les opérateurs télécoms face à
l’arrivée de la 4G, la nouvelle génération de technologies mobiles. Tous
les anciens acteurs du secteur, Orange, SFR et Bouygues Telecom (qui
lance aujourd’hui son offre), espère en effet se relancer sur le marché,
grâce à ce nouveau service, et surtout regonfler leurs marges,
sérieusement érodées avec l’arrivée de Free en janvier 2012. La réalité
du marché pourrait bien doucher ces espoirs, pour au moins quatre
raisons.
1. Les clients sont habitués à voir leur offre s’améliorer régulièrement pour le même prix. Aujourd’hui, le service fourni par la 3G, saturée dans les grandes villes et peu efficaces dans les campagnes (quand il y en a !) oblige les opérateurs à développer un réseau de délestage. Ils pourront sans doute le réserver à leurs meilleurs clients mais ils seraient illusoires de croire que la 4G leur redonne la capacité à imposer leur prix. La voix hier (avec le forfait à 2 euros de Free) puis la data bientôt sont en train de devenir des commodités en matière de téléphonie mobile. Il y a donc peu de chances que le marché, les clients, acceptent une nouvelle hausse des prix. Pour eux, la 4G fait partie du processus normal d’amélioration continue des offres et des services.
2. Free n’est pas encore sorti du bois. C’est la deuxième raison qui laisse penser que les opérateurs n’arriveront pas à redresser leurs marges grâce à la 4G. Free, qui a décroché la quatrième licence française de nouvelle génération (près de 1200 antennes activables), pourrait une nouvelle fois jouer les trouble-fête, comme il l’a fait sur le reste du marché en cassant les prix. Il n’a pour l’instant pas fait part de son plan de route en la matière. C’est vrai qu’il doit encore déployer son réseau 3G.
3. La valeur de la 4G est dans le service. La nouvelle technologie de téléphonie mobile, avec ses débits plus puissants, engendrera de nouveaux usages, c’est certain. Dans le domaine de la vidéo, des images mais aussi de la production de données, nous allons voir se développer une foule d’initiatives. Le problème pour les opérateurs, c’est que ce sont plutôt des start-up et des organismes tiers qui en tireront partie. Eux peineront à monétiser le support qu’ils apportent à ces clients, qu’ils soient BtoC ou BtoB.
4. Un développement très coûteux. Le passage à la technologie 4G est incontournable pour les opérateurs mais il se paye très cher. Mis à part Bouygues qui a limité la facture en utilisant une partie de ses antennes actuelles pour la déployer, le budget est élevé. À eux trois, les opérateurs historiques ont dû débourser 3,5 milliards d’euros. Une facture salée qui sera compliquée à faire passer entièrement sur le prix final. Comme le disent Arthur D. Little et Exane dans une étude conjointe, les revenus des opérateurs européens devraient continuer à baisser de 1,8 % par an d’ici à 2016.
Thibaut de Jaegher
1. Les clients sont habitués à voir leur offre s’améliorer régulièrement pour le même prix. Aujourd’hui, le service fourni par la 3G, saturée dans les grandes villes et peu efficaces dans les campagnes (quand il y en a !) oblige les opérateurs à développer un réseau de délestage. Ils pourront sans doute le réserver à leurs meilleurs clients mais ils seraient illusoires de croire que la 4G leur redonne la capacité à imposer leur prix. La voix hier (avec le forfait à 2 euros de Free) puis la data bientôt sont en train de devenir des commodités en matière de téléphonie mobile. Il y a donc peu de chances que le marché, les clients, acceptent une nouvelle hausse des prix. Pour eux, la 4G fait partie du processus normal d’amélioration continue des offres et des services.
2. Free n’est pas encore sorti du bois. C’est la deuxième raison qui laisse penser que les opérateurs n’arriveront pas à redresser leurs marges grâce à la 4G. Free, qui a décroché la quatrième licence française de nouvelle génération (près de 1200 antennes activables), pourrait une nouvelle fois jouer les trouble-fête, comme il l’a fait sur le reste du marché en cassant les prix. Il n’a pour l’instant pas fait part de son plan de route en la matière. C’est vrai qu’il doit encore déployer son réseau 3G.
3. La valeur de la 4G est dans le service. La nouvelle technologie de téléphonie mobile, avec ses débits plus puissants, engendrera de nouveaux usages, c’est certain. Dans le domaine de la vidéo, des images mais aussi de la production de données, nous allons voir se développer une foule d’initiatives. Le problème pour les opérateurs, c’est que ce sont plutôt des start-up et des organismes tiers qui en tireront partie. Eux peineront à monétiser le support qu’ils apportent à ces clients, qu’ils soient BtoC ou BtoB.
4. Un développement très coûteux. Le passage à la technologie 4G est incontournable pour les opérateurs mais il se paye très cher. Mis à part Bouygues qui a limité la facture en utilisant une partie de ses antennes actuelles pour la déployer, le budget est élevé. À eux trois, les opérateurs historiques ont dû débourser 3,5 milliards d’euros. Une facture salée qui sera compliquée à faire passer entièrement sur le prix final. Comme le disent Arthur D. Little et Exane dans une étude conjointe, les revenus des opérateurs européens devraient continuer à baisser de 1,8 % par an d’ici à 2016.
Thibaut de Jaegher
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