Bien que les annonceurs soient encore dans une phase d'exploration quant à l'usage publicitaire des tablettes, ces dernières pourraient finalement révéler leur puissance en points de ventes.
Publié le 04/10/2011
JDN. En tant que prescripteur en stratégie média, quelles opportunités offrent les tablettes tactiles à vos annonceurs ?
Romain Lartigue. La tablette permet clairement de rendre l'expérience digitale meilleure que l'expérience physique, en termes de créativité et d'interactivité. A l'occasion des derniers défilés Louis Vuitton, nous avons réalisé une application permettant d'assister au défilé en direct sous différents angles. La tablette s'est révélée être le support idéal pour magnifier les modèles. La tablette permet par ailleurs de diffuser du contenu en diminuant les effets "multitasking" connus sur mobiles et ordinateurs. L'autre avantage des tablettes est leur adaptabilité générationnelle, puisque l'outil est d'autant facilement pris en main par des enfants que des adultes.
La publicité sur mobile n'est pas encore arrivée à maturité. Dans quelle mesure la tablette vient compléter une offre média ?
Les tablettes se situent à mi-chemin entre l'ordinateur et le mobile. Elles connaissent une très forte croissance depuis un an et demi et on estime le parc de tablettes en France à environ un million d'unités fin 2011. De ce fait, les annonceurs sont encore en phase d'exploration. Si l'on prend le mobile et l'ordinateur en excluant un usage dédié aux jeux vidéo, ce sont des produits sur lesquels les utilisateurs effectuent des tâches brèves. Ils en font un usage multifonctionnel alors que la tablette est davantage un support dédié à la détente ou l'entertainment. Les utilisateurs de tablettes passent par ailleurs beaucoup plus de temps sur cet écran qui offre souvent une meilleure qualité de contenus.
Si l'on a longtemps pensé que les tablettes ont un fort potentiel en BtoC, elles en ont un énorme en BtoBtoC et en BtoB. En réalité, on ne peut pas réellement parler de situation d'entière mobilité quant aux tablettes, sinon en zone de couverture wi-fi, ce qui offre d'importantes possibilités pour ce support en points de vente ou en entreprise. Le BtoBtoC est donc de loin le secteur sur lequel les marques peuvent prendre connaissance en direct du retour sur investissement des tablettes. En points de vente, ce support permettra de redéfinir la notion de proximité dans la relation client grâce à un accès immédiat à l'information.
Le marché n'est donc pas assez mûr pour accueillir des campagnes publicitaires...
Aujourd'hui 30 à 40 % de nos clients ont réalisé des opérations sur mobile, il faut donc encore laisser le temps aux tablettes de s'installer. Actuellement, l'achat d'une tablette représente un investissement conséquent alors que son usage est souvent similaire à celui d'un ordinateur. Mais l'arrivée du Kindle Fire d'Amazon pourrait changer la donne. La tablette deviendra un support intéressant dès que les services reposant sur le cloud se seront développés et et que les opérateurs proposeront des offres intégrant l'usage 3G à la fois sur les mobiles et les tablettes. Pour l'instant, les annonceurs qui ne sont pas des early adopters de cet écran attendent une certaine maturité de la part du marché. Ils auront certainement plus de visibilité après les fêtes.
Après une maîtrise en droit et un DESS de gestion, Romain Lartigue lance une start-up en 2000 baptisée Agoride.com. Il rejoint en 2001 l'agence digitale L'Ile des médias qu'il quitte en 2005 pour rentrer chez OgilvyOne en tant que directeur de clientèle et où il est nommé directeur des activités digitales en 2007. Il est depuis janvier 2010 co-directeur général d'OgilvyOne Paris.
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