jeudi 6 octobre 2011

Quand Facebook s’intéresse au social travel

Durant le F8 ont été présenté les nouveaux services intégrés par le réseau social, destinés à mettre encore plus de social dans le social. L’idée de Mark Zuckerberg est que la page de chaque utilisateur reflète encore plus son histoire, ses goûts et ses passions, pour raconter l’ « histoire d’une vie »… Vaste programme.

En France, la presse s’est aussi intéressée à l’association opérée entre Facebook et le réseau social de voyage Wipolo, évoquant une avancée significative dans le domaine du « social travel ». Avec ce partenariat, Facebook souhaite permettre à ses utilisateurs de partager en temps réel le voyage qu’ils préparent ou qu’ils sont en train de vivre. Pour vous, Locita s’est intéressé au phénomène du « social travel ».

Définition du social travel

Il n’existe pas de définition « officielle » pour l’expression social travel et, contrairement au social commerce ou au social shopping, la page n’a pas encore été créée sur wikipédia. Pourtant, le terme est connu depuis 2008, comme en témoigne cette excellente présentation réalisée par Stéphane Bouchez.

Comme il l’explique, le social travel s’articule autour de deux concepts clés : la participation des internautes et les conversations qu’ils entretiennent au moment de préparer un voyage.

Une définition pourrait être la suivante : le social travel est un phénomène communautaire lié au e-tourisme, par lequel les internautes engagent des conversations et partagent des informations objectives issues de leur propre expérience de voyage, dans le but de faciliter leur prise de décision.

Usages du social travel

Le social travel intervient là où les institutions et les organisations privées laissent place à un « défaut de confiance ». Le social travel consiste à aller chercher une information fiable et neutre auprès d’une population digne de confiance, c’est-à-dire non intéressée et « proche » du profil de l’utilisateur. C’est la version web des guides papiers (soi-disant neutres) qui nous recommandent ce qu’il faut voir, ce qu’il faut faire, où dormir et où acheter, selon le budget et les envies de chacun. La puissance d’internet est alors de faciliter la multiplicité des sources, l’interactivité, l’actualisation permanente et la quantité des avis, tout en alliant l’utile à l’agréable, avec notamment le partage de photos et de vidéos.

Les sites spécialisés dans les avis clients sont aussi partie intégrante du social travel, même si de nombreux utilisateurs émettent des réserves quand à l’authenticité des contributions. Il n’empêche, plus de 45 millions de visiteurs se sont connectés en juin 2011 sur le site de TripAdvisor, le leader du marché.

Par extension, le social travel concerne également les initiatives dites de « consommation collaborative » visant à faciliter les déplacements et les rencontres pour voyager ensemble, rendues possibles grâce à des plateformes de mise en relation : couchsurfing, covoiturage, wwoof…

Les forces en présence

Nombreux sont les sites communautaires de voyageurs qui proposent des outils de partage d’expérience. En France, les plus connus sont routard.com, monnuage.fr ou encore e-voyageur.com. Aux Etats-Unis, Geckogo.com rencontre un franc succès tandis que viajeros.com regroupe une large communauté de voyageurs hispaniques, notamment en Amérique latine.

N’oublions pas non plus les voyageurs qui utilisent Twitter pour partager leurs activités “en live”. En cumulé, les communautés de voyageurs rassemblent plusieurs millions de membres par nature très actifs sur internet. Ces membres sont par ailleurs des utilisateurs de Facebook , qui cherche donc à garder le contact en s’adressant directement à eux, à travers ce partenariat.

Quelles perspectives pour Facebook ?

Aujourd’hui, la marge de progression pour le social travel est encore très importante car la moitié des internautes restent « inactifs » et ne contribuent pas au phénomène. La présentation ci-dessus pointe du doigt la confusion entre des sites trop semblables entre eux et l’effet de « trop-plein » d’information, difficile à digérer pour beaucoup d’internautes. Comment diffuser et trouvez facilement de l’information pertinente sans être chahuté entre les albums photos, les blogs, les carnets de voyage et les sites commerciaux ?

Quel canal utiliser quand on veut faire efficace ? En s’attaquant au social travel, Facebook va-t-il apporter une solution satisfaisante à cette problématique de multiplicité des possibilités de partage ? Evidemment, son taux de pénétration est un avantage énorme mais cette nouvelle forme de partage séduira-t-elle les voyageurs ? Facebook est-il fait pour ça ? N’est-il pas limitatif de se référer à son graph social ? Est-ce le meilleur moyen d’obtenir une information de qualité et non-biaisée ? Et quid de l’archivage de l’information ? Facebook se sent-il “menacé” par les évolutions futures des réseaux sociaux spécialisés? Ou Facebook cherche-t-il, par cette opération, à “couper l’herbe sous le pied” de Twitter , de plus en plus utilisé par les voyageurs?

http://fr.locita.com/reseaux-sociaux/facebook/quand-facebook-s%E2%80%99interesse-au-social-travel/

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