La dernière Revolution de Free ne
fait pas que des heureux dans l’industrie de la musique et du film. La
nouvelle box du fournisseur d’accès permet de télécharger des fichiers
illégalement en se passant d’un ordinateur. En se connectant à Internet
sur son téléviseur de salon, il est possible de lancer une recherche sur
la Toile et de récupérer un fichier (torrent). La Freebox se charge
ensuite de récupérer le fichier audio ou vidéo sur le disque dur de la
box automatiquement comme le montre cette vidéo (seedbox).
Cette fonction est connue depuis l’annonce du nouveau produit en décembre 2010
et le groupe a même communiqué dessus. Mais les majors et les créateurs
n’avaient alors pas réagi. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
« Nous avons déjà rencontré des
problèmes avec Free par le passé mais ils ont remédié à cela sur les
newsgroups notamment. Je suis certain que Maxime Lombardini, directeur
général d’Iliad (maison mère de Free), aura à coeur de s’occuper de ce
problème. Il faudrait que des experts de la musique et du cinéma
puissent se pencher sur les nouvelles box pour voir les détournements
possibles. Je suis certain que la société va modifier le logiciel pour
mettre un terme à ce service », espère Pascal Rogard, directeur général
de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).
Le groupe de médias Disney, partenaire de Free sur les services de téléchargement légaux de films et séries Disneytek et ABCtek
(chaînes 28 et 45), a également été surpris de découvrir la fonction de
la Freebox Revolution il y a quelques jours de cela, tout comme Warner
Bros.
La haute autorité pour la diffusion des
oeuvres et la protection des droits sur Internet, l’Hadopi, est, elle,
consciente du problème « mais n’a pas encore conduit d’enquête à ce
sujet ».
Quant au Syndicat national de l’édition
phonographique (SNEP), il vient de prendre connaissance des possibilités
de la Freebox. « C’est incroyable! Cette technologie n’est pas neutre,
elle permet manifestement le téléchargement illicite de contenus sans
avoir de PC, estime David El Sayegh, responsable des affaires juridiques
au SNEP. Cette fonction tombe sous le coup de la loi ».
Selon lui, les textes interdisent
« d’éditer, de mettre à la disposition du public ou de communiquer au
public, sciemment et sous quelque forme que ce soit, un logiciel
manifestement destiné à la mise à disposition du public non autorisée
d’oeuvres ou d’objets protégés » et « d’inciter sciemment [à
l'utiliser], y compris à travers une annonce publicitaire ». La loi
permet également d’obtenir une injonction auprès des intermédiaires
techniques pour prendre des « mesures propres à prévenir ou à faire
cesser une telle atteinte à un droit d’auteur ou un droit voisin, à
l’encontre de toute personne susceptible de contribuer à y remédier ».
Toutes les infractions peuvent-être
punies de 300 000 euros d’amende et de trois ans d’emprisonnement. Free
n’a pas souhaité faire de commentaires.
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