jeudi 13 octobre 2011
Si
vous lisez ceci alors que vous êtes en route pour le travail dans un
train de banlieue bondé, alors considérez-vous chanceux. Soit vous avez
un siège, soit vous avez trouvé assez d'espace pour déplier un journal
ou regarder votre Smartphone. Bien sûr, votre bonheur peut être relatif.
Si vous êtes à Londres, il y a une chance sur deux que votre voyage
prenne au moins 45 minutes et vous pourriez bien être parmi les 20%
d'usagers qui, selon le « Office of National Statistics », mettent plus
d'une heure chaque jour pour se rendre au travail.La situation est similaire dans toute l'Europe. Les travailleurs des grandes villes font face à des déplacements longs et fatigants, des coûts de logement élevés, la pollution et des choix difficiles concernant les écoles.
Pendant ce temps, dans de nombreuses zones rurales, les administrations ont du mal à maintenir leurs communautés en vie alors que les jeunes partent faire carrière dans les capitales. Le résultat est une dégradation progressive des services et des infrastructures dans les zones rurales, ce qui exacerbe le problème du soutien auprès d'une population vieillissante.
Le danger est que les mégalopoles prospèrent au détriment des communautés rurales; une option que peu de gouvernements ou d'électeurs trouvent politiquement acceptable. Pourtant, le climat économique actuel ne se prête pas à de lourds investissements pour étendre les services d'éducation, de santé et de transport. C'est pourquoi de plus en plus de gouvernements du monde entier considèrent une infrastructure large bande à très haut débit comme le moyen le plus efficient de fournir des services pour redynamiser les zones rurales. Plusieurs milliers de participants discuteront de cette question pendant les « Open Days - la Semaine Européenne des Régions et des Villes » à Bruxelles du 10 au 13 octobre. Quand ils parleront d'investir dans l'avenir de l'Europe, la stratégie numérique pour l'Europe sera un sujet important.
L'impulsion des gouvernements
Ces discussions incluront certainement les nouveaux plans de la Commission européenne qui compte débloquer 9 milliards d'euros pour le haut débit durant la nouvelle période 2014-2020 du budget européen.
Grâce à l'adduction de réseaux de fibres jusqu'à leurs locaux, les entreprises et les télétravailleurs peuvent travailler plus efficacement avec des clients répartis dans le monde entier comme ils le feraient depuis un bureau dans une grande ville.
En outre, les réseaux de fibre très haut débit au domicile (FTTH) permettent l'injection dans les zones rurales d'un ensemble de services publics et culturels, que ce soit des films, des événements sportifs, l'éducation, les soins de santé ou les réseaux sociaux à base de vidéo.
En effet, les décideurs politiques reconnaissent que l'accès au très haut débit est aussi essentiel au développement de l'économie que les routes, l'électricité et l'eau.
En Europe, le Royaume-Uni, l'Italie, la France et le Portugal sont parmi les pays qui encouragent et financent la construction d'un réseau national très haut débit. Les municipalités et producteurs d'énergie en Suède, au Danemark, en Norvège, en Allemagne et d'autres pays ont déjà lancé leurs propres initiatives pour rendre les réseaux de fibres disponibles aux consommateurs et aux entreprises dans les zones rurales.
De nouveaux modèles économiques
Bien que le très haut débit desserve tous les secteurs de la société, ses avantages sont plus significatifs dans les zones rurales. Une étude menée par le FTTH Council Europe démontre ce constat de façon impressionnante. Malgré cela, les opérateurs continuent à se faire concurrence pour construire en parallèle des réseaux très haut débit dans les capitales densément peuplées où existent déjà le haut débit ainsi qu'une multitude d'activités culturelles. En revanche, les habitants des villes et villages des zones rurales sont souvent confrontés à un choix entre un cuivre de mauvaise qualité ou un réseau mobile. Ainsi, tout fournisseur de FTTH dans les zones rurales est susceptible de bénéficier d'un taux élevé d'adoption par foyer, en plus d'une adoption rapide des services, que ce soit la télévision, le téléchargement de films HD, les services de santé ou les services sociaux - en particulier s'ils sont prêts d'adopter des modèles économiques alternatifs. En Norvège, le fournisseur d'énergie régionale Lyse a créé en 2002 une filiale appelée Altibox dans le but d'approvisionner les foyers en fibre, y compris les groupes de 300 ou 400 maisons dans les zones rurales. Altibox, qui maintient au plus bas les coûts de connexion en laissant les clients creuser leur propre tranchée, détient déjà 13,4% du marché haut débit norvégien avec un taux de pénétration d'environ 70% des foyers câblés.
Autre avantage : le très haut débit dans les zones rurales permet aux gouvernements de repenser la façon dont ils distribuent les services publics. Les exemples d'applications en Suède illustrent comment les patients peuvent utiliser les réseaux FTTH pour consulter une infirmière à distance, réduisant ainsi les déplacements coûteux et chronophages vers des hôpitaux éloignés.
Création d'emplois high tech en milieu rural
La ville de Hudiksvall dans le nord de la Suède illustre les avantages économiques et sociaux tangibles résultant de la pose des réseaux FTTH dans les communautés rurales. Face au déclin de la population, la communauté a décidé, en 2004, de poser des réseaux FTTH comme moyen d'attirer les employeurs et prestataires de services. Le résultat a été une augmentation annuelle de 6% à 14% du nombre de nouvelles entreprises dans la région, ainsi que l'établissement d'un nouveau centre de recherche par l'institut de recherche suédois Acreo.
En France, la ville de Pau a terminé en 2005 la construction d'un réseau FTTH qui a permis de créer plus de 800 nouveaux emplois et a attiré l'Ecole Internationale des Sciences du Traitement de l'Information (EISTI) avec la construction de son campus dans la ville.
Dans les deux cas les collectivités locales sont intervenues pour favoriser la pose de réseaux FTTH. Les responsables politiques se rendent compte que pour développer le FTTH rural, elles ne peuvent pas compter sur les entreprises privées qui poussent le très haut débit dans les grandes villes.
Mais toute administration qui investit l'argent public dans le très haut débit doit éviter de prendre des mesures temporaires.
Certains gouvernements cherchent à utiliser les fréquences libérées par le passage de la télévision analogique à la TNT pour fournir du haut débit dans les zones rurales. Cependant, le choix du sans fil pour combler le fossé numérique risque de désavantager les populations rurales. La capacité des réseaux sans fil est intrinsèquement limitée, ce qui aura pour conséquence future une restriction des prestations d'éducation, des soins médicaux et autres services sociaux. En outre, les cadres sont susceptibles de réfléchir à deux fois avant de déménager vers les zones offrant seulement du haut débit sans fil. Aujourd'hui, les gouvernements et le secteur privé évaluent la façon d'étendre les infrastructures très haut débit essentielles à tout le pays. Leur choix est pourtant plus simple qu'il n'y paraît. Le bon choix d'un investissement haut débit peut créer de nouveaux choix de vie pour les citadins et stimuler les économies rurales. Seul le FTTH, avec sa capacité quasi illimitée, répond à ce besoin.
Voulons-nous une Europe de régions prospères ou une Europe de mégalopoles?
De nombreuses décisions sur la poursuite du développement des régions en Europe sont prises en ce moment: le nouveau budget de l'UE pour 2014-2020 sera établi et négocié durant l'événement Open Days et dans les prochains mois. Des déclarations claires concernant un appui budgétaire fort pour les zones rurales et une orientation forte sur l'accès à la fibre optique seront l'élément déclencheur permettant de maintenir des régions rurales compétitives et performantes en Europe. L'évènement Open Days qui se déroule à Bruxelles rassemble plusieurs milliers de participants provenant de pays européens qui viennent discuter de l'impact de la stratégie numérique pour les zones rurales.
Le résultat devrait être un vote sans équivoque pour les régions - et l'affirmation que 30 Mbps ne sont pas suffisants! Les zones rurales ont le droit, tout comme les gens des villes, à être reliées au FTTH, seule solution à l'épreuve du futur.
http://www.infodsi.com/articles/124234/ftth-solution-combler-fracture-numerique-rurale-nadia-babaali-communications-director-ftth-council-europe.html?key=
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