Par Laurent Sacco, Futura-Sciences
En théorie, des ordinateurs
optiques pourraient dépasser les performances des ordinateurs
électroniques mais les recherches sont restées décevantes jusqu’à
présent. Pourtant, certains composants optiques existent bel et bien,
comme la diode optique miniature que viennent de mettre au point des
chercheurs du MIT.
Les composants électroniques élémentaires d’un ordinateur
(transistors, portes logiques, oscillateurs) peuvent fonctionner
beaucoup plus vite que l’ordinateur lui-même. Malheureusement,
différents phénomènes dans ces composants, comme des interférences électromagnétiques, ralentissent les systèmes lorsqu’on tente de les faire fonctionner à hautes fréquences. Les courants d’électrons
dans les circuits sont de toute façon plus lents que les rayons
lumineux et ils conduisent à beaucoup de pertes d’énergie. Une solution
serait de construire des ordinateurs optiques utilisant, par exemple,
des faisceaux lasers pour faire leur calcul.
L’idée de faire du calcul numérique avec de la lumière
et même des ordinateurs optiques est ancienne car Von Neumann en
parlait déjà dans les années 1940. À partir des années 1960 des systèmes
mettaient déjà à profit des faisceaux lumineux pour faire du traitement
du signal, en particulier des transformations de Fourier d’images à
usage militaire, plus vite qu’avec des dispositifs électroniques.
Malheureusement, et bien qu’il y ait des controverses entre spécialistes quant à l’avenir des ordinateurs optiques, il faut bien dire que les rêves que l’on faisait à leur sujet ne sont toujours pas devenus une réalité.
Des puces photoniques pour le traitement du signal et des images
Toutefois, comme l'informatique utilise déjà les impulsions lumineuses transportées par les fibres optiques,
les travaux sur des puces photoniques ont continué. En effet, avant
d’exploiter les données transmises par les réseaux de fibres optiques,
il faut les traduire en courants d’électrons pour qu’elles puissent être
traitées par les semi-conducteurs.
Cela occasionne des retards dont on se passerait bien, d’où l’idée
d’avoir recours, au moins pour du traitement d’images, à des puces
photoniques.
Le mathématicien Von Neumann, l'un des pères fondateurs de l'informatique. © Penn State University
Diverses tentatives ont été faites mais il faudrait
arriver à obtenir des composantes microscopiques fonctionnant sur un
support en silicium. C’est précisément ce que vient de réussir un groupe
de chercheurs du MIT qui a créé une diode optique miniature (des diodes
optiques existaient déjà) comme il l’explique dans un article de Nature photonics. Comme son homologue électronique, elle laisse passer les photons dans un sens et pas dans un autre.
Pour obtenir ce nouveau composant, les chercheurs
ont dû résoudre deux problèmes. Le premier est de fabriquer un matériau à
la fois magnétique et transparent,
ce qui n’est pas évident. La solution trouvée est d’utiliser un type de
grenat. Mais comme il fallait pouvoir le déposer en fine couche sur un
support en silicium, cela a constitué un second problème, finalement
résolu. L’un des avantages d’avoir une telle diode sur un support de
silicium c’est que l’on peut bénéficier des techniques, bien rodées, de
fabrication des puces.
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/technologie-1/d/une-diode-optique-miniature-pour-calculer-avec-de-la-lumiere_34953/#xtor=EPR-23-[HEBDO]-20111209-[ACTU-une_diode_optique_miniature_pour_calculer_avec_de_la_lumiere]
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