Stratégie
- Le ministre en charge de l'Economie numérique a donc présenté le
bilan du premier volet du Plan France Numérique et a annoncé les axes
pour les huit prochaines années. Sans financement...
Présent lors des Assises du Numérique qui se tiennent aujourd'hui, Eric Besson, le ministre en charge de l'Economie Numérique a présenté les grandes lignes du deuxième volet de son fameux Plan France Numérique pour les années 2012 à 2020.
Mais avant cela, le ministre s'est attaché à faire le bilan "très positif" du premier volet lancé en 2012. 700 000 emplois nets auraient été créés depuis 2000 (vraiment ?), et 95% des propositions avancées sont réalisées ou en passe de l'être. On pourra d'abord s'interroger sur la notion assez vague de "en passe de l'être".
Certes, des choses ont été faites (la TNT, la 3G notamment) mais la mémoire d'Eric Besson est bien sélective. Sur les 151 mesures présentées en 2008, de nombreux objectifs n'ont pas été atteints. Loin de là. On peut ainsi évoquer le semi-échec de la fibre au niveau des abonnements finaux mais surtout de la couverture en zones peu denses où le financement n'est toujours pas bouclé.
La radio numérique est toujours à l'état de projet, le dossier médical personnalisé n'avance toujours pas, quant à la TV mobile "un sujet à ne pas rater", elle a tout simplement été abandonnée.
On peut également s'interroger sur le succès de l’opération Ordi 2.0 qui organise une filière de récupération, retraitement et redistribution d’ordinateurs, sur la réforme de la copie privée qui ne satisfait pas grand monde à part les ayants droit.
450 000 emplois d'ici 3 ans
Mêmes réserves pour la mise en place des "conseillers au numérique PME", censés doper l'équipement de ces petites entreprises mais dont les résultats ne semblent pas convaincants.
Reste que le ministre affiche une haute satisfaction du travail accompli. Et à quelques mois des élections présidentielles, il n'hésite donc pas à présenter les grands axes de développement pour les prochaines années avec 57 objectifs identifiés. Pour peu que la majorité soit reconduite...
Surtout, il s'agit de mener à bien ces réformes "sans accroître les dépenses de l’Etat". Traduction, les mesures présentées n'ont pas été financièrement évaluées et se feront sans budget supplémentaire. On peut alors s'interroger sur la possibilité de les mettre en oeuvre.
Exemple avec la fibre optique. Eric Besson a en effet promis qu'en 2025, 100 % des Français seront connectés au très haut débit fixe et mobile. La question de la couverture des zones peu denses et son financement reste toujours d'actualité... Autre promesse, qu'en 2013, 100 % des démarches administratives soient réalisables en ligne contre 78% aujourd'hui. Le papier aura complètement disparu, promet le ministre...
Il entend également continuer à soutenir les PME innovantes à travers le crédit impôt recherche qui aurait profité en 2009 à 12 000 entreprises ont profité. Objectif : "faire du numérique le moteur n°1 de notre compétitivité, de notre croissance, de nos créations d'emplois". Et d'estimer que ces mesures pourraient déboucher sur la création de 450 000 emplois d'ici 3 ans. Ambitieux.
Il s'agit encore de pousser les PME du pays à adopter les outils numériques. Eric Besson parie ainsi sur le cloud computing qui pourrait accélérer les évolutions. Mais quid des outils d'accompagnement pour ces entreprises qui n'ont ni le temps, ni les ressources pour mener à bien ces projets.
Rappelons que la France se situe encore au 20e rang mondial en termes de ratio numérique/PIB. Il y a donc en effet énormément d'efforts à accomplir. Mais dans un contexte de dépenses publiques en forte baisse, la France se donne-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions en se contentant, comme le ministre vient de le faire, de simples déclarations d'intention ?
Présent lors des Assises du Numérique qui se tiennent aujourd'hui, Eric Besson, le ministre en charge de l'Economie Numérique a présenté les grandes lignes du deuxième volet de son fameux Plan France Numérique pour les années 2012 à 2020.
Mais avant cela, le ministre s'est attaché à faire le bilan "très positif" du premier volet lancé en 2012. 700 000 emplois nets auraient été créés depuis 2000 (vraiment ?), et 95% des propositions avancées sont réalisées ou en passe de l'être. On pourra d'abord s'interroger sur la notion assez vague de "en passe de l'être".
Certes, des choses ont été faites (la TNT, la 3G notamment) mais la mémoire d'Eric Besson est bien sélective. Sur les 151 mesures présentées en 2008, de nombreux objectifs n'ont pas été atteints. Loin de là. On peut ainsi évoquer le semi-échec de la fibre au niveau des abonnements finaux mais surtout de la couverture en zones peu denses où le financement n'est toujours pas bouclé.
La radio numérique est toujours à l'état de projet, le dossier médical personnalisé n'avance toujours pas, quant à la TV mobile "un sujet à ne pas rater", elle a tout simplement été abandonnée.
On peut également s'interroger sur le succès de l’opération Ordi 2.0 qui organise une filière de récupération, retraitement et redistribution d’ordinateurs, sur la réforme de la copie privée qui ne satisfait pas grand monde à part les ayants droit.
450 000 emplois d'ici 3 ans
Mêmes réserves pour la mise en place des "conseillers au numérique PME", censés doper l'équipement de ces petites entreprises mais dont les résultats ne semblent pas convaincants.
Reste que le ministre affiche une haute satisfaction du travail accompli. Et à quelques mois des élections présidentielles, il n'hésite donc pas à présenter les grands axes de développement pour les prochaines années avec 57 objectifs identifiés. Pour peu que la majorité soit reconduite...
Surtout, il s'agit de mener à bien ces réformes "sans accroître les dépenses de l’Etat". Traduction, les mesures présentées n'ont pas été financièrement évaluées et se feront sans budget supplémentaire. On peut alors s'interroger sur la possibilité de les mettre en oeuvre.
Exemple avec la fibre optique. Eric Besson a en effet promis qu'en 2025, 100 % des Français seront connectés au très haut débit fixe et mobile. La question de la couverture des zones peu denses et son financement reste toujours d'actualité... Autre promesse, qu'en 2013, 100 % des démarches administratives soient réalisables en ligne contre 78% aujourd'hui. Le papier aura complètement disparu, promet le ministre...
Il entend également continuer à soutenir les PME innovantes à travers le crédit impôt recherche qui aurait profité en 2009 à 12 000 entreprises ont profité. Objectif : "faire du numérique le moteur n°1 de notre compétitivité, de notre croissance, de nos créations d'emplois". Et d'estimer que ces mesures pourraient déboucher sur la création de 450 000 emplois d'ici 3 ans. Ambitieux.
Il s'agit encore de pousser les PME du pays à adopter les outils numériques. Eric Besson parie ainsi sur le cloud computing qui pourrait accélérer les évolutions. Mais quid des outils d'accompagnement pour ces entreprises qui n'ont ni le temps, ni les ressources pour mener à bien ces projets.
Rappelons que la France se situe encore au 20e rang mondial en termes de ratio numérique/PIB. Il y a donc en effet énormément d'efforts à accomplir. Mais dans un contexte de dépenses publiques en forte baisse, la France se donne-t-elle vraiment les moyens de ses ambitions en se contentant, comme le ministre vient de le faire, de simples déclarations d'intention ?
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