Le 27 décembre 2011 (14:04) - par Valery Marchive
Le succès commercial de l’iPhone, de l’iPad, mais aussi des smartphones
Android, n’est pas qu’un phénomène grand public. Cette année a été
marquée par l’arrivée de ces appareils dans les entreprises. Pour
certains, c’est même une véritable révolution : des équipements
personnels ont réussi là où de nombreuses entreprises échouent encore
régulièrement, à savoir faire en sorte que les utilisateurs finaux
s’approprient leurs outils informatiques professionnels. Mais cela ne va
pas sans poser de questions.
En janvier 2007, Steve Jobs l’avait présenté comme «l’appareil
numérique ultime». C’était l’iPhone, un terminal permettant d’avoir sa
«vie dans sa poche.» Peut-être ne croyait-il pas si bien dire. Ce
lancement, remontant à presque cinq ans, a, selon de nombreux acteurs de
l’industrie IT, marqué le début d’une tendance de fond : celle de la
consumérisation de l’informatique d’entreprise. Un phénomène expliqué
simplement : les employés achètent smartphones et autres tablettes pour
leur usage personnel et, très vite, se les approprient au point de
chercher à accéder avec eux aux outils que leurs entreprises mettent à
leur disposition pour travailler. Et cela commence naturellement par la
messagerie électronique.
Des entreprises qui subissent plus qu’elles n’anticipent
Face à cela, les entreprises paraissent globalement dépourvues. Selon un sondage réalisé par YouGov pour Citrix Online, et dont les résultats ont été rendus publics début juillet dernier, 74 % des entreprises n’ont aucune règle ni procédure ni système de gestion des terminaux mobiles pour encadrer l’utilisation des terminaux personnels dans le cadre de l’entreprise. Sans trop de surprise, ce ne sont donc que 32 % des entreprises sondées qui ont une connaissance complète des terminaux mobiles utilisés par leurs collaborateurs dans un contexte professionnel. Et cela même alors que, dans 61 % des PME françaises, les employés auraient déjà recours à leurs terminaux personnels, par recherche de simplicité. Plus important, le département IT n'est force de proposition que dans 25% des cas. A défaut, donc, d’accompagner leurs utilisateurs, les entreprises française semblent bloquées sur une posture de négation du phénomène, animées par la crainte de pertes de productivité (32 %) et de fuites de données liées à un accès à distance au réseau de l'entreprise (39 %).
Reste que la politique de l’autruche risque de finir rapidement par montrer ses limites. Selon une étude IDC commandée par Unisys et dont les résultats ont été présentés début septembre, «au cours de l’année dernière, les employés européens ont été de plus en plus nombreux à utiliser des appareils mobiles personnels [...] au travail ». Surtout, souligne Unisys, cette étude «montre l’écart surprenant entre ce que les employeurs pensent que leurs employés font [de ces outils] et ce que les employés en font réellement ». En particulier, les usages professionnels semblent avoir droit à une place plus large que certains ne pourraient le penser. Et profiter d’une progression particulièrement rapide. Mais, là encore, bien souvent dans le dos des DSI.
Surfer sur la vague
De leur côté, les éditeurs multiplient les initiatives tant pour aider les DSI à accompagner le mouvement que pour encourager les entreprises à retirer des gains de productivité. On pense naturellement aux multiples efforts de SAP qui, depuis le rachat de Sybase en 2010, accélère sa stratégie de développement de son offre d’applications métiers mobiles, conçues à partir de sa solution SUP. Citrix, de son côté, n’a de cesse de promouvoir le concept de BYO - selon lequel les employés d’une entreprise apportent leurs propres outils informatiques pour travailler -, soulignant les gains retirés de se propre expérience. Une expérience que l’on retrouve chez Cisco ou Salesforce, pour ne citer qu’eux.
Les éditeurs ne sont pas en reste sur les questions de sécurité. L’année 2011 a vu, après la précédente, la montée en maturité des solutions de gestion de parcs de terminaux mobiles, jusqu’à leur développement en mode Cloud, via des plateformes d’administration accessible en SaaS comme celle d'Air Watch. Absolute Software, ex-LANRev, va même plus loin en proposant une plateforme unifiée d’administration des terminaux mobiles et des postes de travail.
Un fort besoin de maturité
Reste que, si tant l’offre que la demande se développent clairement, l’adéquation de la première avec la seconde reste imparfaite. Gérôme Billois, responsable du département sécurité du cabinet Solucom, le reconnaissait bien volontiers dans nos colonnes, mi-décembre : en matière d’ergonomie des applications, par exemple, «on voit des développements très soignés mais aussi des catastrophes.» Et, au final, pour lui, il reste encore d’importants progrès à faire «en termes de maturité.»
http://www.lemagit.fr/article/iphone-poste-travail-android-ipad-consumerisation/10144/1/etat-monde-consumerisation-marche/?utm_source=essentielIT&utm_medium=email&utm_content=new&utm_campaign=20111229&xtor=ES-6
Des entreprises qui subissent plus qu’elles n’anticipent
Face à cela, les entreprises paraissent globalement dépourvues. Selon un sondage réalisé par YouGov pour Citrix Online, et dont les résultats ont été rendus publics début juillet dernier, 74 % des entreprises n’ont aucune règle ni procédure ni système de gestion des terminaux mobiles pour encadrer l’utilisation des terminaux personnels dans le cadre de l’entreprise. Sans trop de surprise, ce ne sont donc que 32 % des entreprises sondées qui ont une connaissance complète des terminaux mobiles utilisés par leurs collaborateurs dans un contexte professionnel. Et cela même alors que, dans 61 % des PME françaises, les employés auraient déjà recours à leurs terminaux personnels, par recherche de simplicité. Plus important, le département IT n'est force de proposition que dans 25% des cas. A défaut, donc, d’accompagner leurs utilisateurs, les entreprises française semblent bloquées sur une posture de négation du phénomène, animées par la crainte de pertes de productivité (32 %) et de fuites de données liées à un accès à distance au réseau de l'entreprise (39 %).
Reste que la politique de l’autruche risque de finir rapidement par montrer ses limites. Selon une étude IDC commandée par Unisys et dont les résultats ont été présentés début septembre, «au cours de l’année dernière, les employés européens ont été de plus en plus nombreux à utiliser des appareils mobiles personnels [...] au travail ». Surtout, souligne Unisys, cette étude «montre l’écart surprenant entre ce que les employeurs pensent que leurs employés font [de ces outils] et ce que les employés en font réellement ». En particulier, les usages professionnels semblent avoir droit à une place plus large que certains ne pourraient le penser. Et profiter d’une progression particulièrement rapide. Mais, là encore, bien souvent dans le dos des DSI.
Surfer sur la vague
De leur côté, les éditeurs multiplient les initiatives tant pour aider les DSI à accompagner le mouvement que pour encourager les entreprises à retirer des gains de productivité. On pense naturellement aux multiples efforts de SAP qui, depuis le rachat de Sybase en 2010, accélère sa stratégie de développement de son offre d’applications métiers mobiles, conçues à partir de sa solution SUP. Citrix, de son côté, n’a de cesse de promouvoir le concept de BYO - selon lequel les employés d’une entreprise apportent leurs propres outils informatiques pour travailler -, soulignant les gains retirés de se propre expérience. Une expérience que l’on retrouve chez Cisco ou Salesforce, pour ne citer qu’eux.
Les éditeurs ne sont pas en reste sur les questions de sécurité. L’année 2011 a vu, après la précédente, la montée en maturité des solutions de gestion de parcs de terminaux mobiles, jusqu’à leur développement en mode Cloud, via des plateformes d’administration accessible en SaaS comme celle d'Air Watch. Absolute Software, ex-LANRev, va même plus loin en proposant une plateforme unifiée d’administration des terminaux mobiles et des postes de travail.
Un fort besoin de maturité
Reste que, si tant l’offre que la demande se développent clairement, l’adéquation de la première avec la seconde reste imparfaite. Gérôme Billois, responsable du département sécurité du cabinet Solucom, le reconnaissait bien volontiers dans nos colonnes, mi-décembre : en matière d’ergonomie des applications, par exemple, «on voit des développements très soignés mais aussi des catastrophes.» Et, au final, pour lui, il reste encore d’importants progrès à faire «en termes de maturité.»
http://www.lemagit.fr/article/iphone-poste-travail-android-ipad-consumerisation/10144/1/etat-monde-consumerisation-marche/?utm_source=essentielIT&utm_medium=email&utm_content=new&utm_campaign=20111229&xtor=ES-6
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